On a déjà dit que Jayson Tatum possédait la meilleur adresse de la ligue à 3-points. On a déjà dit, aussi, qu’il faisait déjà partie des joueurs les plus clutch. Et cette nuit, il a mis la première qualité au service de la seconde pour sceller la victoire des Celtics à Detroit. Pas spécialiste du tir longue distance à Duke, le n°3 de la dernière Draft fait briller une facette de son jeu que personne n’attendait.
« Ceux qui disent qu’ils ne sont pas surpris par son adresse à 3-points, après ce qu’il faisait à la fac, mentent » confie Stan Van Gundy à ESPN. « Ceux qui disent ‘Oh, je savais qu’il tournerait à 50%’ alors qu’il était à 32% (en réalité 34.2%), mentent. Mais tout était là : sa capacité à dribbler et à prendre ses tirs. Il a vraiment du sang froid. »
Et c’est exactement ça : Jayson Tatum avait ce tir à 3-points en lui, mais il ne s’en servait pas et ne le travaillait pas, car il n’en avait tout simplement pas besoin.
« Quand tu es dans un environnement différent, tu es dans une position différente » décrypte Brad Stevens. « Mike Krzyzewski l’utilisait au mieux dans son attaque l’an passé, qui était basée sur le jeu en isolation, et il prenait le ballon en tête de raquette en jouant au poste 3 ou 4. Et puis avant au lycée, il était juste plus grand que tout le monde, donc pourquoi aurait-il eu besoin de tirer à 3-points ? »
52.3% de réussite derrière l’arc
En arrivant à Boston, le rookie a pris place dans un système faisant la part belle au tir longue distance et il a dû se mettre au diapason. Et ce alors qu’il avait étalé tout son talent à mi-distance en Summer League au début de l’été.
« Un de nos défis de l’été, c’était que tout le monde parle de ce shoot à mi-distance, et lors des sessions vidéo, il fallait définir quels étaient les meilleurs tirs à prendre en NBA » confie l’entraîneur celte. « On a essayé d’avoir des sessions très spécifiques, même si on ne pouvait pas prédire qu’il allait être si efficace. »
L’objectif étant d’inscrire ce tir à 3-points dans l’ADN de l’ailier.
« Il peut toujours jouer à mi-distance, on veut toujours qu’il prenne ces tirs, mais on a essayé de le convaincre de ne pas hésiter à tirer. »
« Il a toujours eu tendance à faire une feinte avant de pénétrer » note Brad Stevens, et pour Al Horford, c’est un « sacrifice difficile » à faire pour le rookie de 19 ans.
« C’était compliqué pour lui » étaye l’intérieur. « Mais ce je vois chez Jayson, c’est qu’il est capable de faire des ajustements et qu’il apprend. Il continue à étudier, à faire les bonnes lectures. Il possède toujours son jeu à mi-distance, mais je pense qu’il en est arrivé au stade où il se sent plus à l’aise avec son tir à 3-points. »
À 52.3% de réussite, c’est un euphémisme.