Après deux saisons sans saveur à New York, Sasha Vujacic est de retour en Europe. En Italie plus précisément, sous le maillot de Turin. De passage à Levallois pour affronter les coéquipiers de Boris Diaw en Eurocoupe, le double champion NBA a accepté de répondre à nos questions sur sa carrière outre-Atlantique.
Lorsque vous étiez aux Lakers, vous avez joué de nombreuses fois contre Boris Diaw. Cela change-t-il quelque chose de le retrouver dans le contexte européen ?
Non, c’est pareil. Boris est un super joueur qui a joué dans une formidable franchise que sont les Spurs. Il a un QI basketball élevé et ça lui permet de rester utile pour les équipes dans lesquelles il joue.
Quel souvenir gardez-vous de Los Angeles ?
Je pense que lorsque nous gagnons le deuxième titre, c’est le meilleur moment. Toute la ville était heureuse, excitée. Il n’y a rien de mieux que gagner à domicile.
Vous préférez le titre de 2010 à celui de 2009 ?
En 2009, tout le monde s’attendait à ce qu’on gagne donc c’était sympa, surtout que c’était mon premier. Mais mon préféré sera toujours celui contre Boston. La façon dont nous avons gagné et dont nous nous sommes battus jusqu’au match 7 fait que celui de 2010 est mon titre favori.
Vous étiez alors la doublure de Kobe Bryant, êtes-vous toujours en contact avec lui ?
Bien sûr que je suis toujours en contact avec lui. Il est comme mon grand frère. Nous avons discuté de sa visite à Paris avec Ronny (Turiaf). Je sais qu’il avait un événement Nike et qu’il est allé voir le PSG. Je lui ai proposé de venir à notre match dimanche mais il devait aller à Londres.
Quelle image gardez-vous de Kobe Bryant ?
Le combat. Se battre à chaque entraînement pour progresser tous les deux. Il m’aidait beaucoup pour devenir un meilleur joueur.
Etait-ce difficile de revenir en NBA en 2015 après quatre saisons en Europe ?
Ce n’était pas la chose la plus facile à faire mais j’avais envie de rejouer dans une ligue qui savait ce qu’elle faisait et où elle voulait aller. Et lorsque Phil Jackson est revenu chez les Knicks, j’ai eu l’opportunité d’y aller.
Justement à propos de Phil Jackson, n’était-il pas dépassé par le basket actuel ?
C’est ce que tout le monde dit, mais je ne suis pas d’accord avec cette vision. La saison dernière, New York a eu quelques problèmes et tout le monde pointait du doigt l’attaque en triangle. Cette année, ils n’ont pas encore gagné un match mais personne ne peut accuser l’attaque en triangle. Je pense que cela dépend avant tout de la personnalité des joueurs.
« Carmelo mérite une bague »
Parmi ces joueurs, il y a Kristaps Porzingis. Peut-il être le joueur qui ramènera les Knicks en playoffs ?
Je ne pense pas qu’il puisse être le gars. Je pense qu’il est LE gars. Cependant, je ne pense pas que l’équipe soit encore prête pour les playoffs. Il y a eu quelques changements cet été, et Kristaps est le gars qui, je l’espère, va ramener quelque chose de spécial à New York dans les prochaines années.
Que pensez-vous du départ de Carmelo Anthony à Oklahoma City ?
Melo est un très bon ami. Il mérite une bague. Il a travaillé vraiment dur. Il a fait partie de nombreuses équipes qui en ont été proches, mais jamais assez. Je sais qu’il veut absolument gagner. Aller à Oklahoma avec Russ, George et un bon coaching staff, ça va lui donner cette opportunité qu’il n’a pas eue à New York. Je pense qu’il a pris la bonne décision.
Pour finir, un mot sur la Slovénie, vainqueur de l’EuroBasket ?
C’était génial de les voir jouer au-dessus de leurs capacités et en équipe. Je n’ai jamais joué pour l’équipe de Slovénie [chez les séniors], et j’ai vu deux équipes que j’aime bien, la Slovénie et la Serbie (ndlr : son père est serbe). Voir la Slovénie atteindre la finale signifie que l’ex-Yougoslavie a énormément de bons joueurs de basket. Je connais bien le coach Igor Kokoskov, et il a réussi à mélanger les mentalités européenne et américaine.
Propos recueillis à Levallois