Un problème de taille chez les Nets ?

Après une première phase de reconstruction l’an dernier, conclue avec 20 victoires et 62 défaites, les Nets possèdent dorénavant une bien meilleure base de travail pour le coach Kenny Atkinson, avec les arrivées respectives de D’Angelo Russell, Timofey Mozgov, DeMarre Carroll et Allen Crabbe. De quoi donner de nouvelles possibilités en terme de style de jeu pour l’équipe de Brooklyn ? Pas tout à fait, même si l’effectif a un bien meilleur visage que lors de la saison passée.

Adepte du « basket total » de Mike D’Antoni, avec lequel il a travaillé lors du passage du technicien aux Knicks, Kenny Atkinson se trouve confronté à un dilemme : prôner cette philosophie de jeu, pourquoi pas, mais avec quelles conséquences ?

« Cela dépend du score du match, du temps qu’il nous reste encore à jouer lors d’une rencontre. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte », précise le coach au NY Post, « Va-t-on le jouer de toute manière ? Nous jouerons de cette manière si nous devons le faire. Cela dépendra aussi des joueurs que l’équipe d’en face présentera sur le terrain à un moment donné ».

Problème : le manque d’un intérieur dominateur peut créer de gros soucis dans ce système, spécialement face à des équipes qui jouent avec des « intérieurs » de premier plan. Derrière Timofey Mozgov, on trouve Tyler Zeller (19 minutes disputées seulement en pré-saison), puis le tendre rookie Jarrett Allen, et ça risque de faire léger face à des pivots de premier plan, ou des doublettes douées en attaque. Sur les postes 4, seul Trevor Booker est un spécialiste du poste, tandis que Quincy Acy, DeMarre Carroll ou encore Rondae Hollis-Jefferson sont d’abord des ailiers.

Face au Heat la semaine passée, Hassan Whiteside s’est régalé en marquant 19 points et en gobant 9 rebonds en seulement 17 minutes, tout comme Joel Embiid, auteur de 22 points en seulement 15 minutes au Nassau Coliseum mercredi dernier.

« Embiid collait 20 points en 15-20 minutes à tout le monde l’an passé, il pose des problèmes à tout le monde », relativise Jeremy Lin, « mais c’est sûr, lorsque l’on joue avec un 5 de plus petite taille, nous devons nous forcer à faire des choses qui ne sont pas dans nos habitudes, nous, les arrières et les ailiers, comme prendre des rebonds et défendre à l’intérieur. »

Construire sur l’an passé

Malgré cet ajustement nécessaire et les points d’interrogation qui subsistent sur l’utilisation du « small ball » avec un tel roster, les Nets savent qu’il y a une base de travail intéressante et que la saison passée, même si le bilan a été famélique, a laissé entrevoir des choses encourageantes.

« On se bat, on donne tout, et ce sont des valeurs que l’on a intégrées dès la saison dernière », souligne Kenny Atkinson. « Quand on est dos au mur et qu’on doit reconstruire, il faut du courage et beaucoup d’abnégation, c’est ce que l’équipe a montré l’année dernière à chaque match. Personne ne peut nous enlever cela ou nous critiquer sur ce point. Les nouveaux joueurs cadrent parfaitement dans cette philosophie, et je suis enthousiaste à l’idée que la saison démarre. ».

Alors que le propriétaire Mikhaïl Prokhorov essaye de se débarrasser de la franchise au meilleur prix, la recherche de stabilité sera l’une des clés du technicien pour cette saison. Pour cela, il faut un cinq bien installé, et pour l’instant, seuls trois joueurs sont assurés de débuter : D’Angelo Russell, Jeremy Lin et Timofey Mozgov.

Pour les postes d’ailiers, rien n’est figé. En présaison, ce sont DeMarre Carroll et Rondae Hollis-Jefferson qui débutaient, mais Allen Crabbe et Trevor Booker pourraient s’incruster au moment de l’entre-deux.

« Je pense qu’on a une bonne dose de nouveaux joueurs, et on doit tout regarder » conclut le coach. « Rien n’est gravé dans le marbre. Crabbe n’est pas le seul. On peut tout changer ou personne. C’est comme ça pour l’instant. »