Les Bleus face à Dennis Schröder et son armée

C’est à 14h15 (heure française, sur Canal+ Sport) que la France dispute son huitième de finale de l’EuroBasket face à l’Allemagne. Un match sous haute pression pour les Bleus, qui ont terminé troisièmes de leur groupe avec trois victoires pour deux défaites, et ne sont pas à l’abri d’une sortie de route extrêmement prématurée.

Pour atteindre les quarts de finale, la troupe de Vincent Collet doit se faire violence face à un adversaire à sa portée.

Quelle défense face à Dennis Schröder ?

Evidemment, le plus gros problème qui se pose pour les tricolores se nomme Dennis Schröder. Avec ses 23.6 points et 4.6 passes de moyenne (mais 4.8 pertes de balle) depuis le début de la compétition, là où aucun coéquipier ne pointe à plus de 9 points, le meneur des Hawks est l’arme principale de la Mannschaft.

Un meneur talentueux, rapide et attiré par la pénétration, ça rappelle forcément quelque chose aux Bleus, Vincent Collet confessant que la France va connaître face à Dennis Schröder ce que tant d’équipes ont connu face à Tony Parker. Même si Boris Diaw rappelle que TP était « quand même à un autre niveau », le défi est en effet similaire, et les Bleus vont devoir ralentir le rythme et priver au maximum le point guard allemand de munitions sur jeu rapide.

Pour Vincent Collet, il faudra essayer de limiter Dennis Schröder « à des exploits », ce qui n’est pas simple quand on voit les boulevards que Goran Dragic a pu avoir lors du dernier match des poules. Dans cette optique, un changement de cinq pour faire rentrer des joueurs (Antoine Diot ? Kevin Séraphin ? Louis Labeyrie ?) capables de mieux tenir le pick-and-roll est d’ailleurs d’actualité. Même si le sélectionneur prévient que Dennis Schröder n’est pas seul en face.

« L’avantage de cette équipe par rapport à nous, c’est qu’elle est très hiérarchisée. Chez nous, c’est parfois plus compliqué de le percevoir mais un peu à l’image de ce qu’on a pu être à une certaine époque, Dennis Schröder est clairement le leader offensif même si autour de lui, il y a des joueurs dangereux. Robin Benzing qui n’a pas joué le match de préparation contre nous et dont on sait le danger qu’il représente dans les tirs extérieurs. Peut-être dans le post-up aussi contre nous puisqu’ils ont un jeu où ils utilisent leurs ailiers pour poster. Et puis leurs intérieurs sont de bons joueurs de basket, que ce soit [Danilo] Barthel, [Johannes] Voightmann. Il y a une vraie capacité à alterner jeu intérieur et jeu extérieur. C’est une équipe allemande, qui est disciplinée mais où chacun arrive à trouver un champ d’expression, à des moments différents. »

Hier, les Bleus ont par ailleurs eu une séance vidéo dédiée uniquement à leur défense, histoire de faire prendre conscience aux joueurs de tous les problèmes qui ont émaillé les premiers matchs. Et de provoquer un électrochoc.

Quelle réaction d’Evan Fournier ?

Si la défense représente le premier chantier des Bleus à l’approche de ce huitième de finale, la réaction d’Evan Fournier sera aussi primordiale. Nerveux depuis le début de la compétition et frustré par l’arbitrage, l’arrière/ailier d’Orlando doit se reconcentrer, que ce soit en attaque mais également en défense.

« J’attends la même chose que des autres : qu’il réagisse mais qu’il ne surjoue pas », détaille Vincent Collet. « Que cette réaction s’inscrive dans le collectif. On fera en sorte d’exploiter ses grosses qualités de pourfendeur de défense, qui nous sont très utiles, mais il faut qu’il soit concentré sur les objectifs de l’équipe. Arrêter l’équipe d’Allemagne. »

Pour les Bleus, le salut ne peut venir qu’avec un Evan Fournier constant et impliqué. Ciblé poste bas par des ailiers plus grands et plus costauds depuis le début de l’Euro, le joueur du Magic doit résister et rester sérieux sur les autres phases défensives, alors qu’il commet encore trop d’oublis de ce côté du terrain.

Ralentir le jeu rapide, être en alerte sur le repli défensif… Tous ces détails qui aident à gagner un match.

Quelle attitude des Bleus face aux arbitres ?

Et puis, s’il faut que les Bleus retrouvent du sérieux défensif, tout en étant plus collectif et appliqué en attaque, leur réussite dans cet Euro dépendra également de leur attitude à l’encontre des arbitres.

En conférence de presse, Evan Fournier rappelait que le conflit FIBA/Euroligue desservait tout le monde. En effet, la FIBA a posé un ultimatum aux meilleurs arbitres européens, leur demandant de choisir entre l’EuroBasket ou l’Euroligue. Cette dernière compétition étant un boulot à l’année, la majorité des officiels a décidé de faire l’impasse sur ce tournoi, obligeant la FIBA à faire appel à d’autres arbitres, souvent peu connus des joueurs, notamment NBA.

Mais pour Vincent Collet, il faut que l’équipe parvienne à se sortir de cercle vicieux.

« Il faut qu’on change de comportement par rapport au corps arbitral. C’était quelque chose qui était acquis les années précédentes mais qui est malheureusement remis en cause cette année. Il faut qu’on se concentre sur ce qu’on a à faire et ce qu’on peut contrôler. »

Même discours du côté de Nando De Colo.

« Le fait d’être plus concentré sur ce qu’on doit mettre en place ou ce qui est demandé, plus que les à-côtés, c’est un point qu’on a abordé [dans une réunion entre joueurs]. Ce n’est pas toujours facile à faire et tous les sportifs doivent faire face à ça mais il faut qu’on fasse le maximum pour travailler là-dessus. »

Propos recueillis à Istanbul