À part contre la Grèce, où elle n’avait encaissé que 15 points dans le premier quart-temps, la France souffre défensivement dans les débuts de match de l’Euro. 23 points encaissés contre la Finlande, 25 contre l’Islande, 20 contre la Pologne, 28 face à la Slovénie… C’est beaucoup trop pour espérer briller dans le contexte FIBA.
Depuis le début de la compétition, Vincent Collet insiste pourtant auprès de ses joueurs, notamment sur le repli défensif, mais son cinq majeur n’arrive pas à se faire violence. Et le sélectionneur réfléchit à des changements.
« Entre coachs, c’est notre débat depuis deux jours », confirme-t-il. « On hésite. C’est tellement un problème collectif que stigmatiser l’un ou l’autre, c’est difficile parce que l’effort défensif qu’on doit faire, il est à partager. En particulier en ce qui concerne le cinq majeur. Mais ils le savent et c’est la réaction qui est plus importante que le fait de changer le cinq. Ce qu’on se dit et qui ne va pas dans le sens de changer le cinq, c’est que ces joueurs-là vont de toute façon devoir faire cet effort, parce qu’on aura besoin d’eux pour gagner et qu’on ne gagnera pas simplement avec les remplaçants. »
S’il décide de garder son cinq majeur (Thomas Heurtel, Nando De Colo, Evan Fournier, Boris Diaw et Joffrey Lauvergne) intact contre l’Allemagne, le coach des Bleus promet des changements plus rapides en cas de nouveaux errements.
« Par contre, si je ne le change pas, il faudra être beaucoup plus réactif par rapport aux mauvais comportements défensifs, sans faire attention au score. Contre la Slovénie, au début, il n’y avait pas de souci au score. Par contre, on a tout de suite vu que défensivement… Quand on menait 13-10, on avait déjà pris trois paniers gênants alors que de notre côté, on avait marqué des paniers de basket, parfois difficiles, mais sans erreurs défensives véritables de leur part. Alors que nous, sur les dix points encaissés, il y avait déjà six points cadeaux. C’est ça qu’on va essayer de beaucoup plus observer. »
Des problèmes… mais quelles solutions ?
Car si Vincent Collet hésite, c’est qu’il a fait le pari de miser sur les efforts défensifs de ses attaquants pour cet Euro, la faute aux nombreux forfaits chez les meilleurs défenseurs tricolores (Rudy Gobert, Nicolas Batum, Ian Mahinmi…).
Du coup, s’il admet qu’il pourrait faire un changement à l’intérieur et un changement à l’extérieur, les solutions ne sont pas évidentes. Joffrey Lauvergne, en difficulté sur le pick-and-roll depuis le début de la compétition, pourrait ainsi céder sa place pour que les Bleus tentent de mieux contenir Dennis Schröder. Mais quel intérieur pourrait vraiment faire mieux ? Kevin Séraphin a montré de bonnes choses, mais il n’est pas non plus un défenseur naturel, et si Louis Labeyrie a le profil, son inexpérience de ces matchs à enjeu représente un énorme risque.
À l’extérieur, Thomas Heurtel ou Evan Fournier pourraient céder leur place pour essayer de rééquilibrer un trio extérieur en difficulté défensivement. Axel Toupane pourrait ainsi être titularisé pour ralentir Dennis Schröder d’entrée de jeu, Vincent Collet admettant qu’il s’agit d’une de ses pistes de réflexion. À moins qu’Antoine Diot ne remplace le meneur de Barcelone.
Mais dans tous les cas, il ne semble pas y avoir de recette miracle pour l’équipe de France.
Propos recueillis à Istanbul