Après s’être résolu à perdre Chris Paul à Houston, les Clippers ne voulaient pas se retrouver sans Blake Griffin non plus. Du coup, Steve Ballmer a mis les bouchées doubles pour conserver son intérieur All Star.
Le propriétaire de la franchise californienne est par ailleurs très satisfait de l’intersaison de son club. Selon lui, c’est une sorte de petit miracle d’avoir pu obtenir tant de bons joueurs contre Paul… qui était bien décidé à changer d’air.
« C’est un touchdown pour moi ! »
« Dans le fond, on essayait de savoir si Chris allait vraiment partir et si Houston allait pouvoir proposer la contrepartie suffisante pour l’obtenir. On savait que c’était fort probable que Chris parte », explique Ballmer pour ESPN. « Mais il fallait qu’on s’organise pour récupérer des bons joueurs en contrepartie. Et on s’en sort plutôt très bien : Montrezl Harrell, un très bon joueur en sortie de banc. Lou Williams qui est exceptionnel. Sam Dekker qui a un énorme potentiel. Pat Beverley, un gars avec une énergie folle. Et… Danilo Gallinari ! Gallo est vraiment sorti de cet échange aussi, que ce soit bien clair ! Car le choix de draft qu’on a utilisé pour l’obtenir est venu de Houston. On a récupéré cinq joueurs pour un gars qui voulait partir de toutes façons, c’est un touchdown pour moi ! [rires] »
Avec un effectif où le talent est mieux réparti, et notamment sur le banc, une faiblesse historique de la franchise, les Clippers vont repartir au combat. Derrière leur duo d’intérieurs : Blake Griffin et DeAndre Jordan.
De son côté, Steve Ballmer retient les leçons de son intersaison.
« J’ai appris que la présentation à nos joueurs n’est pas le premier élément [quand on veut convaincre] mais le dernier élément dans la discussion. J’ai commencé à parler de sa prolongation avec Chris depuis le mois d’avril, avant les playoffs. On a été en communication régulière avant le 1e juillet. Notre présentation n’a au final pas été le problème non plus car on a tout simplement pas discuté de certaines choses qui semblaient plus importantes pour Chris. On savait tous qu’il fallait que quelque chose change, mais pour lui, il s’est avéré que c’était de partir à Houston. »
« On a pris trop de décisions à court terme »
Plus encore, Ballmer reconnaît que son staff n’a pas forcément bien géré les dernières années de Lob City.
« Les premières années après mon arrivée, on était tout proche. On y était presque, il nous manquait ce petit quelque chose en plus qui nous aurait fait passer le cap. Et on s’est concentré sur ce petit détail qui nous manquait sans s’inquiéter de nos fondations. Avec Lawrence Frank qui a intégré ladirection, on a bien progressé à ce niveau-là. Car, a posteriori, on se dit qu’on n’aurait certainement pas pris certaines décisions qu’on a prises ces dernières années. Ces décisions en question étaient sans aucun doute prises un peu trop dans une vision à court terme. On se sentait si proche du but qu’on en a un peu oublié le moyen et le long terme, en plus du court terme. On aurait probablement dû faire mieux avec nos mid level exceptions, nos échanges ou nos drafts. »
Doc Rivers privé de sa triple casquette d’entraîneur, président et GM, l’organigramme des Clippers s’est épuré et simplifié pour le meilleur. Désormais, les voiliers de Los Angeles voguent plus sereinement.
« Le GM s’occupe de mettre en place l’effectif. L’entraîneur entraîne les joueurs. Le propriétaire est celui qui est là pour le long-terme. Il est la constante dans la franchise et il faut donc établir des relations solides avec les joueurs stars. Le propriétaire est le rocher et ce sont les autres qui font le boulot, entre guillemets. Mais quand il s’agit de l’évolution de la franchise, que ce soit pour garder le cap ou changer, ou investir au-dessus de la luxury tax, c’est à lui qu’on revient. C’est lui qui décide. C’est ainsi qu’il est très important pour moi d’avoir des relations fortes avec nos joueurs, nos coachs et notre staff en général. »
Griffin à nouveau franchise player incontesté, les Clippers sont à la relance, dans un autre style et une autre organisation interne. Si le règne de Chris Paul s’est terminé à LA, les Clippers n’en sont pas trop déprimés pour autant…