Encore une fois, on s’est régalé devant le match entre la Serbie et l’Espagne. Comme hier, lors de la rencontre opposant l’Argentine et le Brésil, on a vu du basket total. D’énormes défenses, des joueurs impeccables techniquement, de l’adresse, du talent, de la tension et du suspense. Que peut-on demander de plus ? Un héros. Aujourd’hui, il se nomme Milos Teodosic.
Le meneur de l’Olympiakos, bien qu’incroyablement antipathique, est un formidable joueur de basket. Alors, à quelques secondes de la fin du match, avec deux équipes à égalité, il ne se posait pas de questions et prenait un shoot de très, très loin. L’Espagne et Jorge Garbajosa balbutieront leur dernière possession et échouent donc aux portes des demi-finales. Grandiose.
Nikola Velickovic, vexé d’une saison gâchée au Real Madrid, avait des comptes à régler avec l’équipe espagnole. Il démarrait donc le match tambour battant, prenait de vitesse le très lent Garbajosa et scorait. Sans interruption. Dans son sillage, les serbes prenaient les devants, portés par une énorme adresse à 3 points.
Côté espagnol, Juan-Carlos Navarro gardait les siens dans le match. L’Espagne restait au contact mais ne trouvait pas de solutions à la pluie de 3 points qui s’abattait sur elle. Bien gênés par la zone, et avec un Rudy Fernandez en déficit de loin, les Espagnols regagnaient les vestiaires avec 8 points de retard. Pas de quoi faire douter cette équipe qui est tant habituée à gagner.
Alors, au retour des vestiaires, Ricky Rubio et ses coéquipiers passaient la vitesse supérieure. Profitant d’une période creuse serbe, ils infligeaient un 10-0 à leurs adversaires et prenaient les devants. Mais le danger vient de partout en Serbie. Et c’est l’inattendu Dusko Savanovic qui remettait les siens sur les rails.
Le match devenait tendu, les fautes se faisaient plus dures, les écrans étaient posés pour faire mal et tout devenait compliqué. Les Serbes pensaient avoir fait le trou mais l’Espagne, et un Navarro enfin débarrassé de son chien de garde, Stefan Markovic, grignotaient leur retard. Navarro délivrait alors une passe dans la course de Gasol qui claquait le dunk et égalisait. 89 partout.
C’était avant le coup de folie de Teodosic. Mais comme la folie est soeur du génie, la Serbie a fait tomber le champion du monde en titre.
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