Comment le Jazz a réussi à mettre la main sur Donovan Mitchell

La carrière d’un joueur peut se jouer sur un coup de fil. Donovan Mitchell, transféré le soir de la draft de Denver à Utah, ne peut pas dire le contraire. Mais il faut revenir des mois avant ce soir fatidique pour comprendre comment l’ancien arrière de Louisville a atterri au Jazz.

Le premier contact a lieu… aux Bahamas. Le GM du Jazz, Dennis Lindsey, s’y rend pour accompagner son fils, Jake, dont l’équipe des Baylor Bears affronte Louisville, dans un tournoi de présaison. C’est au hasard d’un diner avec l’équipe de son fils que le GM entend du bien de Mitchell. « Je me suis dit, avec une forte intuition, que nous devions faire attention (à lui) », raconte le dirigeant.

Ce que va faire le GM en regardant le match en question et en scrutant de près le joueur tout au long de la saison. Une saison durant laquelle l’arrière sophomore de 20 ans, ancienne star de son lycée qui pratiquait tant le basket que le baseball et le soccer, va tourner à près de 16 points (41%), 5 rebonds, 3 passes et 2 interceptions par match. Les dirigeants du Jazz sont impressionnés par ses qualités athlétiques, son envergure et son envie de défendre, observées lors d’un workout.

Défense, Jazz… Les deux parties semblent compatibles. Mitchell révèle d’ailleurs avoir beaucoup appris sur ce volet avec deux All-Stars rencontrés à Los Angeles : Paul George et Chris Paul.

« Travailler avec eux m’a vraiment aidé dans l’apprentissage des réflexes défensifs », assure-t-il. Quand des All-Stars te disent que tu peux être vraiment bon dans cette ligue, je pense que cela te tire vers le haut. »

Le problème pour Utah, c’est que malgré les quatre picks dont elle dispose, la franchise ne choisira qu’à la 24e, puis 30e position, au premier tour. Comment récupérer ce talent annoncé autour de la 12e place ? C’est là que Denver intervient.

Un coup de fil décisif avec Denver

Quatre minutes avant de sélectionner leur pick, à la 13e place, les Nuggets ont le Jazz au téléphone, sans qu’on sache qui a appelé l’autre. Denver ne veut pas d’un nouveau combo guard dans son effectif déjà blindé au poste 2. La franchise du Colorado montre en revanche son intérêt pour Trey Lyles, l’intérieur peu utilisé par le Jazz, que Denver avait essayé de drafter en 2015. Le deal, avec l’envoi du 24e choix du Jazz en prime vers Denver, était trouvé.

« Une décision difficile », qualifiera malgré tout le General Manager Dennis Lindsey, en référence à Trey Lyles.

« Un joueur avec des qualités, un joueur qui aime le jeu, avec du caractère, de l’intelligence, c’est le genre de joueur qui va progresser. Il nous adore et on l’adore. »

Sentiment partagé par l’intéressé

« J’ai regardé la télévision et j’ai vu que j’étais échangé. Je ne veux pas manquer de respect à Denver mais j’ai serré le poing. Je suis vraiment excité d’aller à Utah. »