5%. C’est le pourcentage de chances de l’emporter face au Turcs, selon Jacques Monclar. A domicile, portés par un public bouillant et un début de mondial parfait, les hommes de Bogdan Tanjević semblent en effet difficilement accessibles. C’est donc l’heure pour nous de revêtir nos habits de supporters, d’oublier la déception de la défaite, et de l’attitude, face à la Nouvelle-Zélande et d’y croire. Pour les 5 raisons suivantes.
La France, meilleure en outsider ?
On ne fait pas pires favoris que les Français. A quelques rares exceptions, dès qu’ils sont mis en situation de confort, ils échouent systématiquement. Et ce quelque soit le sport. En tant qu’outsiders, lorsque personne ne semble croire en eux, lorsqu’ils sont face à une situation a priori impossible, ils sont par contre capables d’incroyables exploits.
Après les victoires face à l’Espagne, le Liban et le Canada, les Bleus se sont sans doute vus trop beaux. Et nous autres, supporters et médias, avons largement contribué à nourrir le phénomène. Deux défaites plus tard, la France est au pied du mur, face à des Turcs jugés inaccessibles. Le terreau d’un futur exploit ?
Enrayer la belle dynamique turque
Tom Ziller, du site NBA Fanhouse, a créé ce diagramme représentatif de l’équilibre des forces lors du championnat du monde.
Une équipe avec une bonne défense et une bonne attaque se situe dans le coin supérieur droit. Une équipe avec une mauvaise attaque et une mauvaise défense dans le coin inférieur gauche. On le voit, l’équipe turque se situe dans la bonne zone, mix entre attaque efficace et meilleure défense du tournoi.
L’équipe de France, elle, fait donc partie des bonnes défenses. Offensivement, elle est à la peine. Mais ce n’est pas une surprise. Pour l’emporter, il faudra donc faire douter les Turcs. Comment ? En limitant leur réussite à 3 points. L’équipe turque possède en effet la meilleure adresse extérieure du tournoi, grâce notamment à Ilyasova, Turkoglu ou encore Onan. Mais les Bleus ont les extérieurs physiques et longs pour les gêner. Si la France tient l’adresse adverse, elle pourra rivaliser. Et c’est sans doute un aspect essentiel du match.
Faire face aux géants
Autre problème pour les Bleus, les géants dans la raquette. Avec Semih Erden et Omer Asïk, les Turcs ont deux joueurs de plus de 2m13 dans la peinture. Aucun ne possède un jeu dos au panier effrayant mais ils sont immenses et très mobiles.
Koffi, Diaw, Mahinmi et encore Traoré vont devoir faire face. Les Français sont plus petits mais ils sont solides sur les appuis et leurs qualités athlétiques leur permettent de défendre sur des adversaires en mouvement. Une bonne chose puisqu’ils vont devoir tenir les deux grands loin du cercle. Ils en sont capables, même si ça demande beaucoup d’énergie.
Museler Hedo Turkoglu
Ersan Ilyasova est le leader offensif de l’équipe turque lors de ce championnat du monde. Mais la balle passe toujours par les mains d’Hedo Turkoglu qui initie toutes les attaques. Le gêner, c’est casser le mouvement du ballon et priver la Turquie de sa rampe de lancement.
Nicolas Batum, et ses longs bras, peuvent remplir cette tâche avec brio. Boris Diaw, au relais, est également capable de ralentir la mise en place du jeu turc. Ce sera indispensable.
Un sursaut d’orgueil attendu
Les Bleus nous doivent quelque chose. Ils le doivent aussi à Vincent Collet. Après le quiproquo face à la Nouvelle-Zélande, le groupe avait besoin de se dire les choses. Les joueurs se sont parlés pour comprendre les erreurs. Pour comprendre que les supporters leur pardonneront toujours une défaite avec les armes, pas les calculs et le manque d’intensité.
Les amoureux du basket attendent une revanche de la part de cette équipe. Et quel plus beau cadeau ces Bleus pourraient-ils leur offrir qu’une victoire face aux Turcs ?
Bien sûr, il faudra réaliser le match parfait pour être en mesure de rivaliser. Ce sera très compliqué et la France n’est pas à l’abri d’une raclée. 5%, ce n’est pas grand-chose. Ce n’est pas rien non plus.