Depuis 22 ans, Jerry Stackhouse tourne (et fait tourner) le film de sa vie

C’est l’histoire un peu étrange du week-end, et c’est le New York Times qui la raconte. Deux fois All-Star au cours de ses dix-huit années NBA, aujourd’hui entraîneur des Raptors 905, Jerry Stackhouse a tenu à documenter sa carrière. À l’extrême.

Le récent champion – et coach de l’année – de D-League a fait filmer ses moindres faits et gestes depuis son arrivée en NBA. Ça a commencé en 1995 avec l’achat de sa première caméra grâce à son premier chèque, de quoi garder des souvenirs de ces moments si importants. Puis l’ancien joueur s’est pris au jeu, filmant lui-même des heures d’entraînements, de déplacements, de séances vidéos, tout au long de sa carrière. Ce besoin d’enregistrer devenant une véritable addiction.

« Pour je ne sais quelle raison, il a des tonnes et des tonnes d’enregistrements » confie ainsi Kirk Fraser, un réalisateur qui a travaillé avec Jerry Stackhouse il y a quelques années. « Je ne suis pas sûr de l’histoire, mais ce qui est une folie pour nous n’en n’est pas une pour lui. Il y a une motivation derrière ça. »

Deux caméramen avec lui cette saison

Résultat : des dizaines de cassettes et un disque dur de 48 térabytes dans lesquels tiennent une grosse partie de sa vie. Des rushs qui pour la plupart ne verront pas le jour, un des seuls projets vraiment aboutis de l’ancien Mav étant un film de 42 minutes baptisé « Against All Odds » (« Contre toute attente » en français) retraçant son exercice 2006, au cours duquel il était revenu d’une blessure en début de saison pour finalement participer à l’épopée de Dallas jusqu’en finale.

Seul derrière la caméra pendant longtemps, Jerry Stackhouse a engagé deux caméramen il y a un an pour immortaliser sa première saison à la tête de la petite soeur des Raptors. Sans toutefois préciser le sens de la démarche.

« Il y a un point où c’est devenu un gag parce que tout le monde connaissait les deux caméramen, mais ils n’avaient jamais été présentés à l’équipe » s’amuse Will Sheehey, ailier des 905. « Nos sessions vidéos étaient filmées. On regarde un film, et quelqu’un nous filme regarder un film. »

Une histoire à la frontière du génie et de l’absurde.