Responsable de la défense des Grizzlies à partir de 2014, Jeff Bzdelik a été engagé par Houston pour seconder Mike D’Antoni l’été dernier. Le discret assistant avait pour mission d’inculquer une identité défensive à une équipe qui était la 21e défense NBA avant son arrivée. Un défi à long terme dont il a l’habitude.
« J’en parlais avec ma femme hier. Durant toute ma carrière, j’ai été chargé de démarrer les choses. Comme mon premier poste de coach à l’université du Maryland. J’avais hérité d’une équipe qui avait gagné six matchs en Division II et nous sommes allés en Division I. Je reconstruis. Je suis allé aux Washington Bullets, au Miami Heat et aux New York Knicks [comme assistant]. J’ai été nommé coach des Denver Nuggets et nous avons connu le 6e plus gros changement de l’histoire de la ligue. Nous sommes passés de 17 à 43 victoires à l’Ouest [après la Draft de Carmelo Anthony]. Et ils se sont dit : ‘Jeff les a amenés jusqu’à un certain point, faisons désormais venir George Karl. Jeff peut lui transmettre le témoin’. Je n’ai pas vu la suite ».
Assistant de Wes Unseld puis de Pat Riley, Jeff Bzdelik a en effet entraîné les Nuggets entre 2002 et 2004, permettant à l’équipe d’accrocher les playoffs lors de la première campagne de Carmelo Anthony, avant de se faire virer juste après.
« Ce que je veux dire, c’est que dans la société actuelle, le changement prend du temps. Changer une culture, ça n’arrive pas du jour au lendemain. C’est ma réputation. Je suis quelqu’un qui reconstruit. Je suis le gars qui doit rebâtir les fondations ».
« Il me permet de me concentrer sur le relationnel, l’attaque, les médias »
Et à Houston, on avait donc le sentiment que la défense était un chantier très sérieux. Engager le coordinateur de celle des Grizzlies était donc un point important pour le GM Daryl Morey, surtout que Mike D’Antoni s’est toujours focalisé sur l’attaque. Cette saison, les deux hommes ont donc appris à coopérer et à se répartir les rôles.
« Nous parlons de tout, de la façon dont nous devons faire les choses, dont nous devons les présenter », assure l’entraîneur au Houston Chronicle. « Il s’entend très bien avec les joueurs. C’est le casse-pieds qui est chargé de les focaliser sur les détails. Il est très bon pour ça. Ça fonctionne pour moi parce que je lui fais entièrement confiance. Ça me permet de me concentrer sur le relationnel, l’attaque, les médias. Je savais qu’il était minutieux. Il est parfait ».
En septembre, Jeff Bzdelik rappelait que 19 des 20 derniers champions étaient dans le Top 10 en attaque et en défense et que les Rockets devaient donc progresser dans ce domaine pour être un vrai candidat au titre. Pourtant, l’équipe a surtout progressé… en attaque, passant du 8e au 2e rang, alors que leur défense n’est toujours que la 18e de NBA.
Mais le « casse-pieds » a pu poser ses fondations.
« Toute l’année, nous avons travaillé sur les habitudes pour ce moment. Il faut comprendre qu’il y a besoin des cinq joueurs sur le terrain pour faire des stops. Toute la saison, nous avons collé les joueurs pour leur faire prendre les bonnes habitudes. Dans les équipes qui ont une culture de la victoire, les joueurs ne jouent pas seulement les uns avec les autres, ils jouent les uns pour les autres. Ils refusent de laisser tomber un coéquipier et c’est la culture que nous voulons créer défensivement ».