« Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais tout d’un coup ils se sont réveillés, ont fait une superbe série pour mettre la main sur le match, prendre le momentum, le tout avec le public derrière eux. »
Témoin de l’incroyable comeback des Bucks, Patrick Patterson résume parfaitement bien comment un match de basket peut basculer, surtout en playoffs. Et c’est ce qui fait la beauté du sport.
« J’ai connu beaucoup de matchs de playoffs avec mon ancienne équipe (les Spurs, ndlr) puis ici. J’ai connu beaucoup de situations comme celle-ci » rappelle de son côté Cory Joseph au Raptors Republic. « Il faut jouer jusqu’à ce que l’horloge indique zéro, zéro, zéro, zéro. Tu n’es jamais assez à l’abri ou trop décroché. »
Un match arraché à l’expérience
Alors que Toronto avait 25 points d’avance et un pied et quatre orteils en demi-finale de conférence, les Bucks ont complètement renversé le Game 6 pour s’offrir une chance de réaliser un extraordinaire hold-up. À ce moment-là, calmer le jeu est devenu une nécessité côté Raptors.
« Les gars étaient tendus sur le banc, alors je leur ai juste dit pendant un temps-mort de se détendre, de faire circuler le ballon, d’annoncer quelques systèmes, de reproduire les actions qui nous ont permis de prendre autant d’avance, pour essayer de les calmer », poursuit le meneur de jeu remplaçant.
Habitué à ces situations difficiles, et à s’y mettre tout seuls, les Canadiens ont alors trouvé les ressources nécessaires pour arracher cette sixième manche et leur place au tour suivant.
« On savait que ce ne serait pas facile » confie Dwane Casey. « On s’est compliqué la vie mais j’ai trouvé qu’on avait montré beaucoup de répondant. Clore l’affaire en déplacement est une des choses les plus difficiles à faire en NBA. Qu’importe l’équipe, c’est très compliqué. »
« On est meilleur dos au mur »
Ça fait donc une expérience de plus pour les joueurs de Toronto, et une troisième demi-finale de conférence dans l’histoire de la franchise. L’objectif étant, comme par le passé, de tirer les leçons de cette frayeur mais surtout, dans l’immédiat, de capitaliser sur ce qui a fonctionné.
« On va plus se concentrer sur ce qui nous a permis de prendre le large » explique Patrick Patterson au Toronto Sun. « On a fait circuler le ballon, on l’a partagé. Ils ont trappé Kyle et DeMar, qui ont fait des extra-pass pour trouver le joueur ouvert. Défensivement, on s’est parlé, on a été physique sans faire de fautes, on a fait des stops, pris des rebonds, et ça nous a permis de jouer en transition. On va plus ce concentrer là-dessus que sur notre trou d’air. On va partir de là, et amener tout ça à Cleveland. »
De toute façon, même si ça tourne mal face aux Cavs, les Raptors auront un avantage.
« Nous sommes l’équipe du Nord, on n’est pas beaucoup respecté et j’aime ça » affirme Dwane Casey à ESPN. « En fait, je crois qu’on est meilleur dos au mur. »
Une habitude pour les Raptors, champions de la défaite dans un Game 1, et qui ont attendu d’être menés 2-1 par les Bucks pour retrouver leurs qualités, et enchaîner trois victoires de suite.