Comment les Celtics se sont adaptés pour libérer Isaiah Thomas

Forcément, le décès de la petite soeur d’Isaiah Thomas a joué sur le début de série des Celtics, mais les Bulls étaient également très bien préparés à affronter Boston. Avec Rajon Rondo à leur tête, les hommes de Fred Hoiberg ont ainsi dominé leurs adversaires lors des deux premiers matchs dans le Massachusetts, jouant notamment de leur physique.

Même s’il n’a pas démérité (33 points à 10/18 et 6 passes lors du Game 1 puis 20 points à 6/15 et 2 passes lors du Game 2), le lutin celte semblait coupé de ses camarades. Et ça paraissait justement être la stratégie de Chicago.

Limiter les pénétrations d’Isaiah Thomas

En début de série, les Bulls utilisaient en effet la présence d’Amir Johnson sur le terrain pour laisser un intérieur flotter dans la raquette et compliquer les pénétrations d’Isaiah Thomas. Si celui-ci parvenait à trouver ses partenaires, il y avait du monde dans la peinture et la dimension physique autorisée en playoffs compliquait les choses.

L’objectif de Chicago était ainsi d’empêcher Isaiah Thomas de pénétrer en le forçant à faire tourner le ballon.

Le meneur est en effet à la base de la majorité des décalages à Boston, la majorité du temps sur le pick-and-roll, et les Bulls tentaient au maximum de limiter ce problème. Cela pouvait permettre aux Celtics de trouver des joueurs seuls mais Chicago semblait certain de pouvoir revenir à temps sur Marcus Smart, Avery Bradley et les autres Celtics, moins capables de faire la différence à eux seuls. D’ailleurs, les deux premiers matchs leur ont donné raison…

Surtout que Rajon Rondo perturbait fortement le plan de jeu celte. Sur cette séquence, on peut ainsi voir qu’il appelle un changement totalement inhabituel sur un double écran des Celtics, Al Horford ne sachant pas comment réagir et Isaiah Thomas s’engouffrant dans un étau entre Robin Lopez et Jimmy Butler. Pour finir par perdre le ballon.

Écarter le jeu

Brad Stevens devait à tout prix permettre à Isaiah Thomas de retrouver de l’espace. Même si les Celtics sont l’une des plus mauvaises équipes depuis le début de la saison au rebond (27e avec 42 prises par match), le coach a tout de même décidé de se passer d’Amir Johnson pour titulariser Gerald Green et jouer « small ball » à partir du Game 3.

Un choix risqué car Robin Lopez faisait déjà très mal à Boston au rebond offensif, mais qui ouvre l’accès au cercle.

En effet, Chicago ne peut plus se permettre de faire flotter un défenseur derrière le pick-and-roll qu’adore Isaiah Thomas. Cela désengorge la raquette car l’aide doit venir de plus loin, et les Celtics peuvent en profiter.

De plus, Boston multiplie les doubles écrans sur le côté pour permettre à son meneur d’attaquer plus facilement la défense adverse. Depuis deux rencontres, cette stratégie fait ainsi très mal aux Bulls, qui n’arrivent pas à trouver de solutions face à cette technique, Robin Lopez étant trop lent pour couvrir tout le terrain que cela implique.

Evidemment, la blessure de Rajon Rondo a fait très mal à Chicago car le meneur mettait une bonne pression à son vis-à-vis, tout en court-circuitant souvent les tactiques habituelles adverses. Brad Stevens a néanmoins trouvé des solutions pour ouvrir la raquette de Chicago, en prenant le risque d’abandonner le rebond. Pour l’instant, ça fonctionne et Isaiah Thomas a retrouvé tout son impact face au faible duo Jerian Grant – Michael Carter-Williams, avec 16 passes sur les deux derniers matchs (plus 4 « hockey assists ») contre seulement 8 passes (plus 3 « hockey assists ») sur les deux premières rencontres. La preuve qu’il a récupéré sa pleine capacité à créer des décalages.

Reste désormais à voir comment Chicago répondra lors du Game 5, et si Isaiah Canaan peut changer la donne.