Vainqueurs de leurs deux premiers matches face au Thunder, les Rockets de Houston ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. La patte d’Antoni a parfaitement fonctionné dans le Texas parce que le directoire, composé en gros de Leslie Alexander (le propriétaire) et Daryl Morey (le GM), ont donné carte blanche à leur nouveau coach.
James Harden, le parfait homme orchestre
Et puis aussi, parce que James Harden est le joueur parfait pour orchestrer cette attaque survitaminée qui envoie 40 tirs à trois points par match, un record dans l’histoire.
« Rien qu’à le voir jouer, il était déjà meneur. Il n’avait pas ce nom-là, c’est tout », explique Mike D’Antoni sur ESPN. « Il passait beaucoup de temps sans la balle et il dépensait beaucoup d’énergie à aller chercher la balle. Pourquoi s’embêter avec tout ça ? Donnez lui la balle directement. Et puis, il a porté cette idée à un niveau supérieur. Il marque toujours autant mais il s’occupe aussi d’impliquer ses coéquipiers et faire que tout le monde soit content. Il est excellent sur le pick & roll. »
Perpétuellement critiqué pour ce style de jeu « tout pour l’attaque et rien pour la défense », Mike D’Antoni sait bien qu’il est attendu au tournant avec cette nouvelle mouture de ses Suns des années 2000. Mais le coach des Rockets n’a cessé de marteler ce message à ses joueurs cette saison.
« On s’améliore encore sur notre style de jeu. On sait qu’on doit encore s’améliorer défensivement. Ça a été notre objectif toute la saison. On sait qu’on peut marquer des points mais on ne veut pas mettre l’accent sur le shoot. Parce que même si on n’a pas d’adresse, on peut scorer 106, 110, 112 points. Si on a de l’adresse, on explose l’adversaire. Le truc, c’est : est-ce qu’on est capable de bien revenir en défense ? Est-ce qu’on communique bien défensivement ? Est-ce qu’on peut faire ces choses qui nous permettront de gagner si on ne marque que 106 ou 110 points ? Je crois que les joueurs en ont bien conscience. »
Aller au bout de ses idées
Depuis son aventure avec Steve Nash & Cie, Mike D’Antoni a essuyé deux échecs cuisants dans les deux plus gros marchés de la NBA, à New York puis à Los Angeles. Dans ces deux franchises de légende, le technicien s’est cassé les dents avec sa vision du jeu qui, soit a été déviée de son cours normal, soit a tout simplement été rejetée en bloc.
Mais l’influence de Mike D’Antoni sur la NBA ne s’est pas arrêté à ces deux limogeages en règle…
« Surtout à San Antonio, et à Miami un peu. Parce qu’ils écartaient énormément le jeu. Ils faisaient beaucoup de pick & roll. Mais chaque équipe le fait différemment. Ils peuvent le faire avec deux intérieurs, ou avec du jeu au poste bas. On avait essayé à Phoenix mais on n’avait pas réussi à passer le cap, parce que San Antonio était trop fort. On n’était pas allé au bout de notre idée, on avait peur d’aller trop loin. Mais maintenant, on y va à fond. Et on verra bien. Pour gagner le titre, il faut tellement de facteurs favorables. Il faut être très bon mais pas seulement. On va voir jusqu’où ça nous mène mais je pense qu’on a une vraie chance de battre tout le monde. C’est ce qu’on veut en tant que coach. »
Reconnaissant qu’il n’était pas plus torturé que ça à l’idée de ne plus coacher, cette nouvelle opportunité avec les Rockets est cependant une véritable renaissance pour l’ancien joueur star en Italie, dans les années 1980. Avec Morey et Alexander, D’Antoni a trouvé deux parfaits promoteurs de son jeu, résolument porté sur l’offensive et le jeu rapide.
« Daryl Morey et Leslie Alexander ont la même philosophie que moi. Et c’est pour ça qu’on peut vraiment aller au bout de notre idée. Ce n’est pas comme s’ils allaient me reprocher qu’on a pris trop de tirs à trois points et qu’on pourrait certainement jouer davantage au poste bas. Ce doute n’existe pas et ne touche pas les joueurs. On joue comme ça et c’est pour ça qu’on est bon. Parce qu’on le fait à 100%. Daryl a été fondamental car il m’a donné confiance, avec les chiffres, que ça pouvait marcher. C’est super d’avoir trouvé cette situation à Houston. »
L’an I de cette grande expérience a été concluant. Le résultat des playoffs actuels y apposera une ou plusieurs astérisques. Mais Mike D’Antoni aura au moins eu l’occasion de voir jusqu’où sa vision a pu l’amener…