Un rythme considérablement accéléré, des attaques débridées, des pluies diluviennes de paniers à 3-points tirées par des meneurs comme des intérieurs… La NBA vit une mutation profonde symbolisée par Stephen Curry, Russell Westbrook, Karl-Anthony Towns et leurs innombrables records. Mais si ces trois joueurs en sont les parfaits exemples, le mouvement a été amorcé il y a bien longtemps d’après Rick Carlisle, qui l’a théorisé pour le Norman Transcript.
« J’ai le sentiment qu’on est entré aujourd’hui dans une nouvelle ère en termes de talent. Il y a 16 ans, quand je suis arrivé dans la ligue, ils venaient de changer les règles » explique-t-il. « On pouvait avoir deux gars sur un joueur qui n’avait pas le ballon, défendre en zone, ce genre de choses. »
Principaux changements apportés au fil des ans, destinés à favoriser la production de points : la fin du « hand checking » (antenne et contact avec les bras sur l’attaquant) ou encore les 8 secondes au lieu de 10 pour franchir la ligne médiane. Des décisions qui ont changé la face de la NBA.
« Tout le monde était préoccupé par le scoring » se rappelle le technicien texan. « Le groupe qui a mis en place tout ça, emmené par Jerry Colangelo, sentait vraiment que ces règles allaient doper la circulation de balle. S’il y avait une nécessité de faire circuler la balle, il y en aurait une plus grande pour les joueurs sur le terrain de s’adapter. Autrement, ça aurait été compliqué de cacher des gars qui ne savent pas shooter. »
Une théorie qui n’emporta pas l’adhésion dans l’immédiat.
« Il y avait beaucoup de sceptiques qui pensaient que tout allait se casser la figure, que les joueurs n’étaient pas assez doués. »
Retour sur investissement
Solutions à court terme en NBA pour avantager les attaquants, ces décisions avaient aussi pour but, à moyen et long terme, de développer des joueurs de plus en plus complets, et on en voit aujourd’hui les résultats.
« Ça a été fait pour changer les fondations de la formation des joueurs » poursuit-il. « Les entraîneurs à l’école, au collège, en AAU devaient reconnaître l’importance d’être capable de tirer, de marquer des paniers (…) Ça a pris du temps, mais combien d’équipes ont un poste 4 capable de mettre des tirs extérieurs ? Pas nécessairement des 3-points, des tirs extérieurs. »
Beaucoup effectivement… La plupart des joueurs concernés ayant appris le basket au début des années 2000, ils sont des exemples pertinents de cette théorie déroulée par l’entraîneur des Mavs.