LA Lakers : et maintenant, quel General Manager ?

À deux jours de la trade deadline, Jeanie Buss a tranché : son frère Jim n’est plus vice-président, et Mitch Kupchak, fidèle stratège des Lakers au club depuis trente ans, dont dix-sept en tant que General Manager, quitte lui aussi son poste. Avec cette décision, attendue à moyen terme, beaucoup moins à cette période, la patronne des Lakers a tourné une page d’histoire, faite de succès et de cinq titres NBA, et ternie par une déchéance trop longue pour une franchise nourrie des dollars de la télévision.

Maintenant que Magic Johnson a pris le pouvoir, comme il le désirait sans mystère, de nombreuses questions subsistent, l’une est de taille : qui pour l’assister ?

Magic, davantage pour l’image que pour les affaires ?

Car si le néo-président des Lakers incarne de par sa carrière le visage de cette franchise, les doutes au sujet de ses compétences de dirigeant sont nombreuses. Après tout, lorsqu’il est devenu co-propriétaire des Dodgers, Magic Johnson avait promis de s’investir pleinement dans sa nouvelle mission. Cinq ans plus tard, il n’occupe toujours pas un bureau dans les coulisses de la franchise de baseball.

Aussi, Magic Johnson a régulièrement créé l’hilarité en se répandant à l’envi, mais peu réfléchi, sur les réseaux sociaux pour commenter tel échange ou telle signature en NBA. Derek Fisher nommé coach des Knicks il y a trois ans ? « Une grande décision de Phil Jackson ». Rajon Rondo envoyé à Dallas ? Un mouvement en mesure « d’amener les Mavericks en finale de conférence Ouest ». Jimmer Fredette ? « The Real Deal. » Et la liste est non exhaustive…

Le problème n’est pas tellement que Magic Johnson puisse se tromper dans certains de ses jugements, c’est avant tout que la discrétion n’est pas son fort quand elle est une qualité requise pour un dirigeant. Et s’il connait sans doute quelques ficelles de la NBA, la ligue est remplie de jeunes dirigeants parfaitement formés à cette fonction, qui comprend pêle-mêle la connaissance précise des règles du salary cap, l’analyse des statistiques avancées, le scouting, l’art de la négociation et de la diplomatie.

L’agent Rob Pelinka, la piste n°1 ?

De fait, si Jeanie Buss a trouvé un visage pour endosser la responsabilité des affaires sportives de la franchise, il lui faut désormais lui associer un technicien pour les mener à bien. Plusieurs noms sont déjà évoqués.

Il y a, d’une part, Jerry West, silhouette de la NBA et légende des Lakers sur et en dehors du terrain. Sauf que cette piste a rapidement été démentie, alors même qu’il est en fin de contrat chez les Warriors.

« Jerry approche les 80 ans, [sa reconduction] dépendra de ce qu’il veut faire. » a déclaré Joe Lacob au Mercury News. « Nous n’avons pas encore eu l’opportunité d’en discuter mais nous allons le faire. Nous allons trouver quelque chose qui fonctionne aussi bien pour lui que pour nous. »

Parmi les autres pistes, l’agent de Kobe Bryant, Rob Pelinka, serait envisagé, selon ESPN. Cette issue n’a rien d’extravagante : outre l’ex-arrière des Lakers, sa liste de clients est impressionnante (James Harden, Eric Gordon, Chris Bosh, Andre Iguodala, Marquese Chriss…) et s’il devra les abandonner en acceptant le poste, une telle proximité aide au moment de futures négociations.

Autre ancien agent évoqué : Arn Tellem, actuellement vice-président de la holding qui détient les Pistons. Il fut le premier agent de Kobe Bryant, mais aussi de Derrick Rose, Russell Westbrook ou encore LaMarcus Aldridge.

D’ailleurs, l’éventualité d’un agent n’a rien d’anodine : ce fut la solution choisie par les Warriors avec Bob Myers, l’architecte de la réussite de cette équipe avec Jerry West. Et si Golden State a prolongé leur GM dès l’été dernier, ce serait aussi et surtout parce que les Lakers étaient intéressés par son profil.

Les jeunes Ryan West et Jesse Buss en outsiders ?

Enfin, les possibilités de la jeunesse : Ryan West, le fils de Jerry ou Jesse Buss, le jeune frère de Jeanie et Jim.

Nommé directeur du personnel il y a deux ans, Ryan West présente déjà une longue expérience en tant que scout pour les Grizzlies puis les Lakers. Il est notamment l’un des responsables de la draft de Jordan Clarkson en 46e position en 2014. Outre sa filiation, il a pour lui d’être un ancien de l’école Kupchak et si l’ex-GM est aujourd’hui un renégat, son palmarès témoigne de son apport à la franchise. Une nomination de Ryan West permettrait de faire la passerelle entre la tradition des Lakers et la modernité espérée.

Quant à Jesse Buss, grand ami de Ryan West, il est actuellement assistant GM et chef du département scouting. Comme Ryan West, les dernières draft des Lakers lui sont régulièrement attribuées et il apparaît que la présence de Jim était un frein pour sa progression. Comme Ryan West, il incarnerait le respect de la tradition et la prise de pouvoir définitive d’une certaine partie de la famille Buss, celle liée à Jeanie.