« Vous voyez comment le hasard fait bien les choses. C’est incroyable. Cela fait 19 ans déjà mais je commence seulement maintenant à comprendre pourquoi ma famille m’a dit que si j’avais été choisi par Boston, c’était pour une raison. »
Avec la maturité de l’âge et la perspective d’une retraite proche, Paul Pierce n’en est pas moins émotif. « Paul est très sensible. Derrière son visage impassible, il faut le connaitre pour lire », confirme Doc Rivers. Par contre, avec l’âge, l’ailier vétéran des Clippers est plus philosophe. Il croit dans le destin, dans ces parcours de vie décidés à l’avance.
Dimanche, il dispute son dernier match au TD Garden, 18 ans jour pour jour après ses débuts officiels avec le Trèfle. Il y a trois ans, de retour à Boston avec Kevin Garnett et les Nets, « The Truth » avait eu les larmes aux yeux. Comment va-t-il réagir cette fois, alors que toute une ville s’apprête à lui rendre un hommage que Doc Rivers a promis de lui offrir en le faisant jouer, pour la deuxième fois seulement depuis Noël ?
« J’ai toujours voulu finir ma carrière en Celtic »
« Il n’y a pas de préparation pour quelque chose comme cela. Je n’arrive pas à anticiper ou imaginer ce que ça va être. Je sais que ça va être émouvant, mais je ne sais pas encore quelles émotions ça va faire ressortir. Est-ce que ce sera un sourire ou une larme ? Je n’en sais rien », assurait samedi celui qui a passé 15 ans de sa vie dans une ville qu’il avait appris à tant détester durant son enfance, passée à quelques encablures du Forum d’Inglewood.
« J’ai toujours voulu terminer ma carrière en Celtic, mais parfois les choses ne se déroulent pas comme on le souhaite. Mais je suis heureux de ce que j’ai laissé derrière moi. Je suis heureux d’avoir tout donné pour cette franchise et pour cette ville, sur les parquets comme en dehors. Je sais que beaucoup de gens ici me considèrent comme un des leurs, comme un vrai Bostonien », poursuit le champion 2008, drafté en 10e position par les C’s en 1998.
Une dernière en couple
Aux côtés de Bill Russell, John Havlicek et Larry Bird, Paul Pierce fait partie des Celtics les plus aimés et respectés par les fans. Il sait déjà qu’au terme de la saison il signera un contrat d’un jour pour prendre sa retraite en Celtic. Et qu’il reviendra peut-être à Boston pour prendre un poste au sein de la franchise.
Pour savourer cette dernière sortie dans son ancien jardin, il a emmené sa femme Julie avec lui. Les Clippers sont arrivés à Boston deux jours avant le match, et le couple a pu retrouver des amis, des proches, des lieux et des habitudes…
Julie sera dans la salle dimanche pour le seul adieu qui compte vraiment pour son mari, qui n’a pas voulu d’une tournée d’au-revoir à la Kobe. S’il ne peut pas encore prédire sa réaction émotionnelle, le joueur sait déjà par contre qu’il ira embrasser une dernière fois Lucky, le logo du Trèfle. « Je vais aller au milieu du parquet et lui faire un dernier baiser », assure-t-il. En fait c’est peut-être nous qui allons verser une larme…