Quand on score tous les points de son équipe dans les huit dernières minutes d’un match, on a le droit de l’ouvrir dans le vestiaire pour passer un coup de gueule. Surtout quand c’est amplement mérité. Les têtes et le ton de la voix de Dwayne Wade et Jimmy Butler en disaient long mercredi soir sur leur frustration et leur déception après le 19-4 encaissé par les Bulls dans les trois dernières minutes.
Le duo ne digère ni le manque de consistance dans l’effort ni le manque de hargne de coéquipiers pas assez impliqués à leur goût. Alors qu’il n’a pas fermé la porte à un départ cet été, « Flash » a confirmé après coup que quelque chose clochait dans le vestiaire chicagoan. Visiblement, il a atteint son seuil de tolérance.
« J’ai 35 ans et trois bagues de champion. C’est donc à eux normalement d’être plus atteints par les défaites, pas à moi. Ils doivent avoir envie de ne pas perdre », assure l’ancien arrière du Heat.
« Lui, Jimmy Butler, fait son boulot »
La critique est sévère mais elle révèle une réalité qui se lit dans les choix de rotation et de temps de jeu de Fred Hoiberg. Après avoir titularisé Michael Carter-Williams pendant douze rencontres, il l’a laissé sur le banc pour un deuxième DNP de suite face aux Hawks. Denzel Valentine et Bobby Portis n’ont également pas joué une minute.
« Les gars n’ont juste pas assez envie de gagner. Cela me fait chier mais je ne peux être ni frustré pour eux, ni contrarié pour eux », poursuit D-Wade. « Ils doivent l’être pour eux-mêmes. J’aimerais dire que tous les joueurs ce soir ne pourront pas manger en rentrant chez eux tellement ils seront énervés par la défaite. Malheureusement je ne peux pas. Après une défaite pareille, tu dois avoir du mal à dormir et avoir envie de ne parler à personne. Ce genre de défaite doit être une blessure. Je ne crois pas que ça le soit pour les autres. J’espère avoir tort mais je vais les tester pour voir si c’est le cas. Moi je peux regarder Jimmy et savoir qu’il fait son boulot. Lui peut me regarder et savoir que je le fais mien. Ce n’est pas le cas avec les autres gars. Tu ne peux pas accepter ce genre de défaite si tu veux être en NBA pour ne pas simplement porter un maillot et prendre de l’argent ».
« Je veux jouer avec des gars qui se donnent à fond »
Justement, Jimmy Butler l’a au moins autant mauvaise que son coéquipier, lui qui à 4 minutes de la fin du match souriait comme un gamin sur un playground après son 3+1 dans le corner. C’était avant l’effondrement. Un énième trou noir pour ces Bulls irréguliers. Et là encore la critique est d’une violence rare.
« Si tu n’es pas fou furieux après une telle défaite, quelque chose ne tourne pas rond » estime l’ailier All-Star. « C’est notre boulot, on est censé être passionné et aimer ce qu’on fait plus que tout le reste. Ce n’est pas le cas de tout le monde dans ce groupe. Je veux jouer avec des gars qui se donnent à fond, veulent faire progresser la franchise et veulent gagner. On ne joue pas dur tout le temps alors qu’on devrait jouer chaque possession comme si c’était la dernière. »