JaVale est joueur. JaVale est joyeux. JaVale est distrait. Peut-être parfois un peu trop.
Ces traits de personnalité, associés à ses bourdes inoubliables, lui ont rapidement taillé une réputation de « Gaston Lagaffe » de la NBA. JaVale McGee est le joker de « Shaqtin’ A Fool », toujours fourré dans les coups foireux, ballotté d’équipe en équipe essayant à tout prix de redorer son image. Et puis vient Golden State.
Avec un coup de pouce d’Andre Iguodala, son ancien coéquipier à Denver, les Warriors décident de lui donner une chance. Premièrement parce qu’ils ont grandement besoin d’un joueur de son gabarit pour compenser les départs d’Andrew Bogut et Festus Ezeli, et deuxièmement car la coûteuse arrivée de Kevin Durant ne leur laisse aucune autre alternative. C’est pourtant la dernière raison qui lui permet peut-être de jouer le meilleur basket de sa carrière depuis quelques semaines.
À Golden State, il est lui-même
Dans le joyeux cirque de Golden State, le caractère de JaVale est encouragé. Il peut être lui même. Souriant, blagueur, tête en l’air souvent, mais bosseur. Depuis son arrivée à Oakland, Steve Kerr a toujours porté beaucoup d’importance au plaisir pris par son équipe. Que ce soit à l’entrainement, en match, ou hors du terrain, la joie d’être ensemble est l’un des principes de bases du fonctionnement des Warriors.
Pour le technicien, les réactions de son groupe sur le banc en sont l’exemple parfait.
« L’autre soir, quand Klay a marché avant de prendre un tir à trois points et que l’arbitre ne l’a pas sifflé, tout notre banc s’est levé (il fait la moulinette avec ses bras) pour demander un marcher. Ça, c’est de la joie à l’état pur, » concède-t-il d’un grand sourire. « Ils étaient tous mort de rire que Klay ait pris 17 pas avant de tirer, et ils étaient tous en train de (il fait la moulinette une nouvelle fois). Je n’ai jamais vu ça ! Vos propres coéquipiers ! Ils s’amusent, ils rigolent. Ils rigolent d’eux-mêmes, ils se moquent de leurs coéquipiers, ils rigolent quand quelque chose comme ça arrive pendant le match. Ils sont à l’aise les uns avec les autres, ils ont trouvé leur groove, et ça se sent sur le terrain. »
« Je n’ai jamais pris autant de plaisir sur un terrain »
Et JaVale McGee dans tout ça ? Égal à lui-même, il n’a pas été avare de bloopers depuis le début de saison. Que ce soit remettre la balle en jeu pour l’équipe adverse, se lever du banc pour aller taper la main de Klay Thompson afin de se féliciter lui-même d’une passe décisive, mais également enchainer les alley oops, et autres actions d’éclat.
« Je n’ai jamais pris autant de plaisir à jouer au basket que cette saison, » assène-t-il, avant de poursuivre : « Et je n’ai jamais été aussi concentré. ».
Si son entraineur ne confirmera pas la deuxième partie de sa remarque, il affirme cependant que sa personnalité fait l’unanimité dans le vestiaire, et que ses performances lui ont permis de solidifier sa place dans la rotation.
« C’est un super coéquipier et une personne que tout le monde apprécie énormément. J’adore ce qu’il apporte au groupe ! Et puis il est vraiment allé chercher son rôle dans l’équipe. À chaque fois qu’il entre sur le terrain, il nous donne un boost d’énergie, » explique-t-il, avant de porter l’estocade. « Ce soir, il a pris 14 tirs en 15 minutes, » dit-il avec le sourire. « On aime cette agressivité. Après le match, on a commencé à l’appeler Klay McGee ! (rires). C’est une joie absolue de l’avoir avec nous. »
Propos recueillis à Oakland