La frustration monte chez Joakim Noah

La soirée avait mal commencée. Bloqués dans les bouchon pour aller de San Francisco à l’Oracle Arena, Joakim Noah et la plupart de ses coéquipiers ne sont arrivés à la salle que 45 minutes avant le début du match. Pas idéal quand vous devez faire face à la meilleure équipe de la ligue. Coïncidence ou pas, New York débutera le match par un 3 sur 14 aux tirs.

Le pivot français, pourtant agressif et actif au rebond, manquera également de réussite. Que ce soit main gauche ou main droite, ses hooks échouent inlassablement sur le cercle. Il terminera la rencontre à 3/10 aux tirs, pour six points et dix rebonds, en seulement quinze minutes sur le parquet.

« C’est difficile, » nous glisse-t-il, assis à son vestiaire après le match, alors qu’on lui demande de tirer un bilan de son début de saison. « Je ne joue pas beaucoup donc c’est compliqué de juger, même si je veux forcément mieux faire. C’est à moi de reprendre confiance, et surtout d’aider le coach à avoir de nouveau confiance en moi pour que je puisse avoir une plus grande influence sur notre jeu. »

« Il y a beaucoup de travail à faire »

La déception est palpable. Celui qui a signé un contrat de quatre ans pour 72 millions de dollars cet été sait qu’il n’est pas au niveau attendu. Le pari était risqué pour New York, mais le staff croyait pouvoir réanimer la carrière de celui qui était devenu la plaque tournante du jeu de Chicago il y a quelques saisons, et qui s’était même invité dans la course au MVP. Après 26 matchs, la cohabitation est délicate, et le Français danse entre espoir et frustration.

« C’est un groupe sain, qui a vraiment envie, » annonce-t-il, avant de prendre un ton plus grave. « Après, c’est sur qu’il y a beaucoup de travail à faire. »

En tête de liste se trouve évidemment une défense aux abois. Face à Golden State, les Knicks étaient systématiquement en retard, constamment battus par leurs vis à vis, avec des rotations inexistantes. Les Warriors, pourtant émoussés par un road trip de cinq matchs en sept jours, étaient loin de leur meilleur niveau, mais ont quand même réussi à délivrer 41 passes décisives malgré le 12 sur 44 aux tirs du trio Curry – Durant – Green.

« On ne se parle pas assez »

New York possède la sixième plus mauvaise évaluation défensive de la NBA. D’où viennent leurs problèmes défensifs ? Est-ce un manque de familiarité, d’effort, de communication ? L’ancien défenseur de l’année ne peut choisir tant le chantier parait vaste. Il peint un tableau pas digne d’une équipe actuellement quatrième de la conférence Est.

« C’est un peu de tout, » dit-il agacé. « Tactiquement, on a beaucoup de travail à faire. Quand le staff nous demande de faire quelque chose, ça ne se fait qu’à moitié. Et puis, on a un gros problème de communication. On ne se parle pas assez sur le terrain. Si on veut être une équipe sérieuse, il faut qu’on fasse tout ça. »

À l’instar de son équipe, Joakim Noah se cherche. Le potentiel est là, mais la mayonnaise n’a pas encore pris.