Pivot défensif par excellence, le besogneux Adonal Foyle a pris une retraite bien méritée en 2009.
Mais de sa draft en 1997 par les Warriors à son ultime tour de piste en 2009 avec le Magic, le pivot de Saint Vincent et Grenadines a livré plus d’un duel musclé avec Shaquille O’Neal et Yao Ming, les deux pivots intronisés ce week-end au Hall of Fame de Springfield.
Ralentir Shaq dès la ligne médiane
Du coup, Foyle a été interrogé pour expliquer comment on abordait un duel face à ces deux monstres sacrés de la balle orange.
« J’ai toujours dit qu’il fallait se considérer comme un mannequin de ‘crash test’. » lance Foyle sur Sirius XM. « On ne pouvait que mettre son corps en opposition en espérant qu’ils vous marchent dessus [pour provoquer la faute]. C’est tout ce qu’on pouvait faire. Je me souviens d’un match où on se faisait détruire [par Shaq] et j’ai dit à PJ [Carlesimo] de me faire entrer en jeu. Au moins, je donnerai mes six fautes et je vais le fatiguer un peu… »
Au sommet de sa force brute, le Shaq était effectivement un ouragan que personne n’a pu contrôler. Pour Foyle qui l’a joué à de nombreuses reprises entre 1997 et 2007 dans la division Pacifique, il fallait se lever tôt pour ralentir le phénomène.
« Shaq présentait un défi unique car il était tellement rapide pour sa taille. Il fallait vraiment courir à ses côtés et aller le chercher autour de la ligne à trois points. Sinon, il vous emmenait tranquillement au milieu de la peinture, et c’en était fini ! Quand je défendais sur lui, j’essayais au maximum de le prendre en défense dès la ligne médiane, pour le bumper, le ralentir et l’empêcher d’aller dans la raquette. Une fois dans la peinture, on ne pouvait plus rien faire. »
Yao plus basket mais tout aussi indéracinable !
De la même manière, Yao Ming était un specimen à part. Du haut de ses 2m29, Yao dominait par sa taille… mais pas que !
« Yao, c’était un autre genre car il était très grand et il avait un bon tir à mi-distance. Et puis, il avait suffisamment de qualités pour aller jusque dans la peinture. Une fois lancé, il était impossible à arrêter. Défensivement, il fallait donc passer devant lui au maximum et l’empêcher de recevoir le cuir. S’il arrivait à recevoir le ballon, c’était très compliqué avec sa panoplie de mouvements dos au panier. »
Plus basket au fond que Shaq, qui était davantage dans la confrontation physique (et bestiale en fin de compte), Yao Ming n’en était pas pour autant un enfant de choeur. De fait, le géant chinois n’aurait jamais pu exister sans dureté dans les raquettes NBA.
« Je me souviens que je poussais Yao de toutes mes forces… Et si son buste bougeait, ses jambes étaient quant à elles comme des troncs d’arbres enracinés dans le parquet. Lui, comme Shaq, sont le type de joueurs sur lesquels il faut défendre très tôt [dans l’action]. Ce qui est extrêmement difficile à faire, car au bout d’un quart temps, on est déjà exténué… »