Ce soir (20h30 | France Ô, Canal+), l’Espagne défie Team USA en demi-finale des Jeux olympiques de Rio. Sans doute que la Roja aurait préféré rencontrer l’équipe américaine en finale, comme lors des JO de Pékin et de Londres, mais son faux départ dans ce tournoi l’oblige à jouer ce troisième acte un peu plus tôt.
Comme l’an dernier, Sergio Scariolo a expliqué que Pau Gasol était gêné par son mollet et a laissé un doute (désormais effacé) sur sa participation à la rencontre. Mais comme face aux Bleus l’an passé, la Roja a les moyens de frapper fort…
Voici cinq raisons pour lesquelles Pau Gasol et sa troupe ont de vraies chances ce soir.
L’expérience et le vécu de la Roja
Après le quart de finale, Tony Parker expliquait qu’il « avait eu l’impression de jouer contre les Spurs ».
L’Espagne est en effet une équipe qui s’appuie sur un noyau dur, présent depuis très longtemps. Pau Gasol, Juan-Carlos Navarro, Rudy Fernandez, Sergio Rodriguez, Ricky Rubio, Jose Calderon et Sergio Llull se connaissent sur le bout des doigts et pratiquent quasiment un jeu de club.
Défensivement, les « abeilles » (dixit Vincent Collet) bourdonnent ainsi autour de Pau Gasol et, offensivement, l’Espagne propose une alternance intérieur/extérieur souvent superbe. Même si cette fois, il faudra que Rudy Fernandez, Nikola Mirotic et les shooteurs extérieurs fassent avec l’impact physique adverse, là où ils ont eu trop de libertés face aux Bleus.
La profondeur de banc
À son noyau, la Roja a ajouté récemment de jeunes joueurs qui ont pris une vraie dimension dans ce tournoi. Nikola Mirotic est ainsi le deuxième meilleur marqueur de l’équipe (13.7 points et 5.5 rebonds en 27 minutes) alors que Willy Hernangomez (8 points et 2.4 rebonds en 12 minutes) a montré son sens offensif lors de ses bons passages.
Avec une très solide rotation de 9 joueurs (Jose Calderon et Alex Abrines jouent très peu, Victor Claver est en difficulté), l’Espagne a les armes pour tenir le rythme imposé par une Team USA qui mise aussi beaucoup sur son banc.
Face à l’Argentine, l’équipe américaine a ainsi profité de l’âge des titulaires adverses et de la faiblesse du banc. Face à la Roja, pas sûr que les hommes de Coach K fassent les mêmes écarts face aux rotations…
Les problèmes défensifs de Team USA
Les statistiques montrent que cette version 2016 de Team USA souffre défensivement. Paul George a ainsi admis que le « mouvement constant » de l’Australie, la Serbie et la France avaient surpris l’effectif américain, obligé de beaucoup changer et de faire d’énormes efforts défensifs.
Nul doute que l’Espagne va également tenter de faire bouger la défense américaine pour trouver des brèches. Et le problème, pour Team USA, c’est que la Roja a démontré face à la Lituanie, l’Argentine et la France qu’elle était sans doute l’équipe la mieux armée pour lui donner des cauchemars défensifs…
La (sur)confiance américaine
Mike Krzyzewski et son staff se méfient énormément de l’armada espagnole. Officieusement, ils ont ainsi confié que c’est l’équipe qu’ils craignent le plus dans ce tournoi.
Il faut dire que le coach de Duke a vécu les succès de 2008 et 2012 où, avec une meilleure équipe, il n’avait pas terrassé la Roja. À Pékin, la « Redeem Team » s’impose (118-107) au terme d’un match complètement fou, tandis que l’équipe de Londres fait à nouveau craquer l’Espagne en fin de match (107-100).
À chaque fois, Team USA a néanmoins été obligé de jouer jusqu’au bout. Mais contrairement au discours de leur coach, les joueurs américains ne semblent pas plus inquiets que ça. Klay Thompson, Carmelo Anthony et Kevin Durant ont ainsi expliqué que l’équipe américaine ne craignait pas grand-chose si elle défendait bien.
C’est sans doute assez vrai, mais une Espagne en forme est d’un tout autre niveau que l’Argentine.
Qui pour arrêter Pau Gasol ?
Pau Gasol est-il vraiment gêné par son mollet ? Discret offensivement face à la France, le pivot devra réaliser un grand match s’il veut envoyer son équipe vers une troisième finale olympique consécutive. Comme l’an dernier…
L’avantage, pour lui, c’est que les intérieurs américains n’ont pas brillé depuis le début de la compétition. DeAndre Jordan est mal à l’aise, tant offensivement que défensivement, dans le jeu FIBA et n’est utile qu’au rebond. Quant à DeMarcus Cousins, empêtré dans les fautes et les batailles sous le cercle, il n’a pour l’instant pesé que face à la faible raquette argentine.
Dans ces conditions, Pau Gasol a peut-être un boulevard devant lui. Arme ultime du basket FIBA, le double champion NBA peut faire très mal à la doublette d’intérieurs US. Surtout que, derrière, il n’y a guère que Draymond Green pour le ralentir.