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France – Espagne : l’ultime choc entre la génération Parker et la génération Gasol

gasol-parkerCe soir (19h30, France Ô/Canal+) se jouera le dernier acte d’une pièce qui dure depuis presque deux décennies. Depuis leur première compétition commune, lors du championnat d’Europe junior 1998, jusqu’à la rivalité exacerbée de ces dernières années, Tony Parker et Pau Gasol ont mené deux générations exceptionnelles au sommet du basket européen.

Retour sur un duel qui aura marqué l’histoire du basket français. Avant le chapitre final lors de ces JO de Rio…

LA GENÈSE

25 juillet 1999. Le Championnat du Monde Junior est remporté par des « Juniors de Oro » : c’est l’avènement de la génération 80, menée par Pau Gasol, Juan-Carlos Navarro, Felipe Reyes ou encore Raul Lopez. La France de Tony Parker, Boris Diaw, Yakhouba Diawara, Ronny Turiaf, Mike Pietrus ou Guillaume Yango attendra un an de plus pour être consacrée lors de l’Euro 2000 Junior.

Ce n’est qu’à partir de l’Eurobasket 2001 que Tony Parker arrive en équipe de France, le seul représentant parmi les seniors de l’équipe sacrée en 2000 chez les juniors. Du côté de l’Espagne, les « Juniors de oro » ont déjà investi la sélection avec Pau Gasol, Juan-Carlos Navarro, Felipe Reyes et Raul Lopez. Alors que la France échoue à la 6e place, la sélection ibère remporte une médaille de bronze, le début d’une grande collection pour ses jeunes.

Deux ans plus tard, c’est encore l’Espagne qui glane une médaille à l’Eurobasket 2003, celle d’argent. La France, désormais rejointe par Boris Diaw, Flo Piétrus et Ronny Turiaf, en plus de Tony Parker, se contente de la 4e place. En termes de récompense, elle accuse déjà du retard sur son homologue espagnole. Mais la rivalité n’a pas encore commencé.

Ce n’est en effet qu’à partir de 2005 que la France et l’Espagne se retrouvent régulièrement pour des matchs décisifs. Deux générations sacrées en junior désormais appelées à grimper sur le toit de l’Europe. Entre la « petite finale » de l’Eurobasket 2005 et la demi-finale de l’Euro 2015, les deux sélections se sont retrouvées à 12 reprises, souvent à l’avantage de la Roja.

france-espagne-rivalite

Petite finale Eurobasket 2005

En Serbie, la France de Tony Parker et Antoine Rigaudeau se déplace avec des ambitions. Hormis sa médaille d’argent à Sydney, « Le Roi » n’a jamais réussi à gagner avec l’équipe de France et le passage de flambeau avec le jeune meneur des Spurs s’annonce prometteur.

C’est pourtant un cauchemar puisque la France perd deux de ses trois premiers matchs et doit passer par un match de barrages à première vue impossible face à l’hôte serbe. Mais l’incroyable se produit : en difficulté jusqu’ici, Tony Parker sort du banc et par la même occasion, de son trou, et Antoine Rigaudeau sanctionne malgré ses problèmes de faute.

La France sort la Serbie à Novi Sad et reprend confiance. Elle se défait des Lituaniens en quart et roule sur la Grèce en demi… jusque dans les 40 dernières secondes. Abattue par ses propres échecs aux lancers et le sang-froid de Dimitris Diamantidis, la France doit se contenter d’une petite finale face à l’Espagne. Après l’immense désillusion de la demi, la 4e place semble promise aux Français mais elle montre une force de caractère incroyable face à des Espagnols, eux-aussi dépités de leur défaite en demi-finale contre l’Allemagne. Tony Parker (25 pts), Mike Pietrus (23), Flo Pietrus (13 pts et 8 rbds) et Mike Gelabale (13 pts) font la misère à leurs homologues et Fred Fauthoux grave d’un tir primé l’écart de 30 points dans la médaille de bronze, la 5e de son histoire.

« Malgré ce… enfin, on se comprend, face à la Grèce, nous sommes parvenus à nous recentrer sur l’objectif, » se souvient Fred Weis. « En fait, c’est le match inverse de notre défaite précédente. Cette année là, on aurait pu gagner l’or. Après la Grèce, c’était l’Allemagne. Ce match, c’était… Mais on est resté ensemble et on est arrivé concentrés pour ce match alors que les Espagnols étaient encore déprimés. Si tu écoutes la génération d’aujourd’hui, c’est ce match qui a tout lancé. Moi, j’ai fait la transition entre la génération d’avant et celle d’aujourd’hui, j’étais l’un des plus jeunes en 99 et 2000, et l’un des anciens avec cette nouvelle équipe. Et 2005, cela a redonné de l’espoir et de l’ambition à tous les basketteurs. »

Sélectionneur de l’équipe de France cette année là, Claude Bergeaud nous explique aussi comment s’est déroulé la préparation de ce match emblématique de la « génération Parker ».

« Tenant compte des comportements du passé où ‘lâcher un match’ était une caractéristique de notre sport, et peut-être même du sport français, on avait tenu compte qu’après un traumatisme comme la Grèce, il fallait exorciser, sortir cette horreur puis revenir à des choses simples : mettre ses lancers, ne pas perdre de ballon. »

Et pour « exorciser », Claude Bergeaud nous explique qu’il s’est attelé à remettre l’équipe en confiance.

« Cette nuit là, après le repas, nous nous sommes mis dans une pièce avec l’équipe pour regarder l’Espagne face à l’Allemagne. Les premiers sentiments étaient douloureux : on voyait une piètre équipe allemande et on se dit que si l’on était passé, on était champions d’Europe. Mais l’Allemagne bat l’Espagne donc on se dit aussi que c’est possible de battre l’Espagne. Comme on a cinq joueurs du championnat espagnol dans l’équipe (Antoine Rigaudeau, Fred Weis, Mike Gelabale, Cyril Julian et Flo Piétrus), on les fait parler des adversaires espagnols. Cela nous a permis de nous projeter contre le match du lendemain. Je rappelle aussi que si l’équipe espagnole se vante de son identité, de sa fierté, nous, nous avons aussi la nôtre, une identité défensive. Résultat des courses : ils ne marquent que 68 points. »

https://www.youtube.com/watch?v=Xr3XusdlZiE

LA DISETTE FRANÇAISE

Quart de finale Eurobasket 2009

La France sort de deux premiers tours parfaits, conclus avec huit victoires en autant de matchs mais lors du dernier match de cette phase de poule, il est question de calcul. Si elle s’impose contre la Grèce, la sélection française sait qu’elle rencontrera les Espagnols en quart. Au sein du groupe, cette perspective ne rassure pas et c’est donc un vrai match de dupe qu’elle livre face aux Grecs. Finalement, Nando De Colo inscrit le tir de la victoire. Dans l’équipe, certains font la moue.

Deux jours plus tard, l’Espagne ne fait aucun cadeau à la France. Cadenassé par les meneurs espagnols, Tony Parker est impuissant. Chez ses coéquipiers, la rébellion se fait attendre et ne viendra pas. La France prend une vraie fessée et son tournoi s’achève dès les quarts, malgré un bilan de huit victoires en neuf matchs.

« On est tombé sur une équipe exceptionnelle. Il faut accepter le verdict, » explique, à l’époque, Vincent Collet.

Match de poule – Championnat du Monde 2010

En Turquie, la France se déplace sans Tony Parker mais l’effectif reste talentueux avec Boris Diaw, Nicolas Batum, Ian Mahinmi pour les NBAers, Nando De Colo et Flo Piétrus alors en Espagne ou encore Mike Gelabale, Ali Traoré et Alain Koffi, à l’époque parmi les meilleurs joueurs français. Néanmoins, les ambitions sont mesurées car beaucoup sont inexpérimentés à l’échelle internationale. Dans la poule des Bleus, l’Espagne est également présente pour défendre son titre de championne du monde 2006.

Dans cette confrontation, la sélection ibère chute face au bloc défensif français : 72-66. Cependant, aucune des deux équipes ne dépassera par la suite le quart de finale de la compétition.

DEUX GÉNÉRATIONS AU SOMMET

Finale – Eurobasket 2011

La génération Parker rêve des Jeux Olympiques de Londres et pour les jouer, seule une qualification en finale de l’Eurobasket 2011 en Lituanie fait office de ticket d’entrée.

Avec Joakim Noah dans ses rangs, la sélection de Vincent Collet accomplit un parcours presque parfait en dehors d’une première grosse défaite en poule face à la Roja (96-69). En quart, elle se venge d’une de ses bêtes noires, la Grèce, avant de retrouver en demi les responsables de la défaite en quart de finale lors de l’Euro 2007, la Russie. Une fois encore, la France parvient à ses fins (79-71). En finale, elle retrouve donc l’Espagne mais celle-ci regorge d’une confiance absolue et les Français, déjà qualifiés pour les Jeux, ne croient pas vraiment à leur chance. Elle repart avec une défaite (98-85) mais la médaille d’argent en poche, en supplément du billet pour l’Eurostar.

« On voulait tellement gagner cette médaille d’or que le basket français attend depuis des années. On est tombé sur une grande équipe d’Espagne qui a réussi à installer son jeu, qui a l’expérience des finales, qui a su comment ne pas paniquer quand on revenait. On a appris des choses dans cet Euro et on va essayer de les mettre en place pour enfin ramener ce trophée en France, » promet Nicolas Batum après la rencontre. « On n’est pas loin, on va y arriver, » assure, confiant, Tony Parker.

Quart de finale – Jeux Olympiques de Londres 2012

Enfin, Tony Parker, Boris Diaw, Flo Piétrus ou Mike Gelabale accèdent à leur rêve olympique. Le tournoi s’ouvre par une lourde défaite face à Team USA (98-71) mais l’équipe réagit par la suite à la perfection avec des victoires de référence face à l’Argentine, la Lituanie puis la Tunisie et le Nigeria.

Encore une fois, les Espagnols se profilent en quart mais Vincent Collet et ses hommes n’ont jamais paru aussi confiants face à leurs ennemis jurés. Contrairement à l’année précédente en finale de l’Eurobasket, les Bleus ne doutent pas et déroulent un plan de jeu parfait. Leur défense est admirable et les Espagnols déjouent. La France est en tête la majeure partie de la rencontre mais au moment de conclure… la réussite les fuit. Plus rien ne rentre, les gamelles s’enchaînent et l’Espagne, elle, ne laisse plus passer sa chance.

Devant cette désillusion, la frustration envahit les Bleus et les nerfs craquent, notamment ceux de Nicolas Batum sur Juan-Carlos Navarro. Les rêves de médaille s’effondrent pour la France, alors que l’Espagne se dirige tout droit vers l’argent et une finale épique contre les Américains.

« C’est dur car on a mené tout le match mais on ne met pas les paniers à la fin, » commente Tony Parker après la défaite. « Avec la préparation que l’on a eue, on peut se dire qu’on fait un bon tournoi mais c’est quand même très dur à avaler ».

Demi-finale – Eurobasket 2013

En Slovénie, la France sort d’une phase de poule avec 4 victoires en 5 matchs sans pour autant impressionner. Malgré son talent, elle lâche le match d’ouverture face à l’Allemagne et si elle maîtrise aisément la Grande-Bretagne, Israël et la Belgique, c’est bien plus laborieux face à l’Ukraine.

Au second tour, elle s’incline largement face à la Lituanie et la Serbie avec un seul succès face à la Lettonie. En clair, la dynamique est loin d’être positive. Heureusement, elle rencontre la Slovénie en quart de finale et si c’est le pays hôte, l’adversaire est à la portée des tricolores. Néanmoins, nul ne connaît son véritable visage et c’est forcément inquiétant à l’aube d’affronter l’Espagne en demi-finale. Les doutes se confirment dès l’entrée du match : les Bleus n’y sont pas tandis que les Espagnols sont faciles. Rudy Fernandez nous assomme de ses alley-oops préférés ligne de fond et à la mi-temps, les joueurs de Vincent Collet repartent au vestiaire avec 14 points dans les gencives.

La suite est connue de tous : Tony Parker galvanise ses troupes avec un discours désormais mythique. Le meneur des Spurs en a ras le bol de perdre face à cette génération qu’il connait si bien. La France n’a plus rien à perdre, il demande à ses coéquipiers de jouer comme tel. La réponse ne se fait pas attendre : dès la deuxième mi-temps, les Français impriment une grosse pression physique, non sans quelques coups bien sentis de Flo Piétrus et l’adresse revient, dont celle d’Antoine Diot, relancé par TP à la mi-temps.

L’Espagne déjoue, la France s’impose et part en finale au terme d’un scénario inespéré. Sur un nuage, elle ne fera qu’une bouchée de la Lituanie en finale. La génération Parker est enfin consacrée !

« Quand ça finit comme ça, on en rêverait presque. Alors que c’était presque un cauchemar en première mi-temps, » hallucine Vincent Collet. « On a défendu comme des morts de faim jusqu’au bout. Ce qu’on a fait en prolongation, c’est phénoménal, sans taille avec nous. C’est le destin. Il y a des moments où ça bascule. »

https://www.youtube.com/watch?v=kfeWBcZpA-M

Quart de finale – Coupe du Monde 2014

Sans Tony Parker, resté aux États-Unis, la France joue cette Coupe du Monde espagnole avec bravoure. Après une première défaite concédée face au Brésil, elle rebondit par une courte victoire face à la Serbie (74-73) puis un gros succès contre l’Egypte (93-55). Cette dynamique est, encore une fois, stoppée net par l’Espagne, vainqueur à domicile 88-64.

La France se relance néanmoins avec un huitième de finale laborieux mais réussi contre la Croatie mais il fallait bien de nouveau retrouver les ogres espagnols et c’est en quart que les retrouvailles se produisent. Le pays hôte est évidemment le favori de sa compétition. À Madrid, il n’y a pas un panneau publicitaire sans les visages de Pau Gasol ou de Rudy Fernandez.

Au ‘Palacio de Deportes de la Comunidad de Madrid’, la France joue contre tout un pays. Les rares spectateurs français peuvent donner de la voix autant qu’ils le veulent, rien n’y fait : l’Espagne est chez elle, tout sourire, persuadée de célébrer la victoire face aux touristes tricolores. 40 minutes plus tard, c’est le drame, l’équipe de Vincent Collet a réussi l’exploit incroyable d’éliminer l’Espagne chez elle.

Grâce à l’abattage défensif des Rudy Gobert et Joffrey Lauvergne sur Pau Gasol, à l’opportunisme offensif de Thomas Heurtel, et grâce à un esprit de corps remarquable, les Bleus ont pris rendez-vous en demi.

« On pouvait gagner, on pensait que ça serait plus serré mais on a fait les efforts nécessaires. On a joué sans retenue pour ne pas avoir de regrets. On a tout donné comme si il n’y avait pas de match dans les jours à venir, » confie Boris Diaw après l’exploit.

Malheureusement, le match face à la Serbie n’aboutira pas sur le même résultat en dépit de l’énorme performance de Nicolas Batum (35 pts à 8/12) mais la France repart tout de même de l’Espagne avec une médaille de bronze, une teinte que le pays hôte n’aura même pas eu la chance de goûter.

https://www.youtube.com/watch?v=deM-cGHCBDc

Demi-finale – Eurobasket 2015

Il fallait bien que nos meilleurs ennemis nous rendent la pareille. La France accueille l’Eurobasket, 16 ans après la dernière édition sur son sol et évidemment, Tony Parker, Boris Diaw et consorts rêvent de retrouver le sommet de l’Europe à domicile. Mais alors que l’on attend une équipe à son paroxysme, grâce à son mélange de générations enfin à maturité, la sélection française n’est pas au niveau espéré et l’exemple le plus flagrant est bien entendu Tony Parker, qui passe complètement à côté de son Euro.

Néanmoins, les Bleus se débrouillent pour conserver leur espoir d’or et, bien évidemment, c’est sur le corps de l’Espagne qu’il faut passer en demi-finale pour continuer cette quête.

Malgré des grosses difficultés en attaque et Tony Parker en pleine torpeur, la France joue les yeux dans les yeux avec la Roja jusqu’à avoir les clefs de la victoire en main avec neuf points d’avance grâce à Nando De Colo mais petit à petit, l’édifice craque face à la détermination d’un Pau Gasol légendaire.

Incapables de répondre à ses fulgurances titanesques, les Bleus sont obligés de forcer une prolongation inespérée grâce à Nicolas Batum mais la dynamique a changé de côté : Pau Gasol a décidé du sort du match, aidé par les échecs aux lancers de Tony Parker, Rudy Gobert et Nico Batum. Comme à Londres trois ans plus tôt, la France avait le match en main mais à leur décharge, Pau Gasol a accompli un match qui restera dans les annales du basketball européen (40 pts, 11 rbds).

« Lorsque Pau Gasol a entamé son chantier dans le troisième quart-temps, on aurait probablement dû basculer sur une autre alternative tactique. C’est ce qu’on se dit a posteriori, bien sûr. Je veux bien assumer cette défaite. » prononce Vincent Collet suite au revers. « Ça fait partie des choix qui nous ont fait gagner, comme l’an passé (à la Coupe du Monde),  et qui cette fois ont abouti à l’inverse. »

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