Comment Kobe Bryant a changé les mentalités chez Team USA

Pour beaucoup d’observateurs et notamment Jim Boeheim, assistant de Team USA, la Grèce n’aurait jamais éliminé l’équipe américaine en demi-finale si Kobe Bryant avait été présent dans l’effectif de la Coupe du monde 2006.

On ne réécrit pas l’histoire, mais il est évident que l’impact technique et surtout mental de l’ancien arrière des Lakers a changé Team USA. Quelque temps après avoir inscrit 81 points contre les Raptors en janvier 2006, Kobe Bryant est sollicité par Jerry Colangelo, le patron de USA Basketball.

« Si je te dis que je veux que tu sois un distributeur du jeu et pas un scoreur », lance alors Jerry Colangelo pour expliquer à Bryant son rôle avec la bannière étoilée. « Je ferai ce qu’il faudra. Je veux simplement faire partie de l’équipe », lui a répondu le meilleur marqueur de la ligue 2006 et 2007.

Une éthique de travail et une attitude irréprochables

Dès lors, les habitudes de travail du Black Mamba vont impressionner ses coéquipiers, pourtant tous All Stars.

« Son éthique de travail et son approche du jeu sont contagieuses », explique Kevin Durant, son coéquipier de 2012 à Londres. « Il adore jouer, il est compétitif. Il recherche la perfection. »

Du genre à arriver à l’entraînement collectif avec déjà des heures de shoots effectuées seul dans son coin, le MVP 2008 a été fidèle à sa réputation de bourreau de travail.

« Je pensais que je m’entraînais dur », estimait Chris Bosh. « Mais je vais devoir retourner à la salle. »

Comme l’intérieur du Heat, les autres joueurs ont copié le quintuple champion NBA.

« On s’est tous accroché à sa façon de bosser », relate Carlos Boozer. « C’est rapidement devenu notre workout et pas seulement le sien. »

Un scoreur transformé en défenseur

De l’aveu même de Mike Krzyzewski, dans le documentaire « Dream Season », Kobe Bryant n’a pas pris un seul shoot lors du premier entraînement. Une comble pour le troisième meilleur marqueur de l’histoire de la NBA !

« Il mettait la pression à tout le monde », se souvient Jim Boeheim. « Il sautait sur tous les joueurs, il gueulait, il donnait des consignes. Il a donné le ton dès le premier jour. »

Lors du premier tour des JO 2008, il n’hésitera d’ailleurs pas à envoyer un énorme tampon à Pau Gasol, son coéquipier aux Lakers.

« Cela a envoyé un message à tout le monde », souligne l’ancien assistant de Team USA, Nate McMillan. « C’était un message pour l’Espagne et pour nous : Pau est sous un maillot différent, nous ne sommes plus coéquipiers. »

Effectivement car avec Pau Gasol sous les couleurs de Los Angeles, Kobe Bryant a gagné deux titres et disputé trois Finals entre 2008 et 2010. Avec Team USA, il n’a laissé « que » deux médailles d’agent à l’Espagnol et imposé sa mentalité à un groupe toujours invaincu depuis que la légende des Lakers est venue y dispenser son savoir.

Des highlights de Kobe Bryant aux JO 2008 et 2012