Sortis in extrémis de la finale de conférence Ouest, les Warriors sont bien partis dans leur deuxième finale d’affilée. À leur tête, le GM Bob Myers vit une saison incroyable… là aussi pour la deuxième année consécutive.
Stephen Curry, un leader à sa manière
Très proche de Steve Kerr qu’il a accompagné tout au long de ses problèmes de santé, Bob Myers a également établi une relation particulière avec Stephen Curry. Présent à ses côtés lorsque le meneur de jeu a dû passer une nouvelle IRM en playoffs, après sa glissade malencontreuse, le GM est surtout admiratif des qualités humaines de son meneur.
« On a eu tellement de discussions ensemble sur le thème du leadership. C’est ce dont on parle le plus souvent en fait. Parce que ce n’est pas quelqu’un qui parle beaucoup, il choisit ses moments pour dire les choses. Il montre plutôt l’exemple à ses coéquipiers. Et puis, les gars l’aiment simplement parce qu’il ne pense pas être meilleur que les autres. Il sait qu’il est un bon basketteur mais en tant qu’individu, il ne pense pas être meilleur que quelqu’un d’autre. Il rentre des tirs de très loin mais il sait bien que ça ne résout pas les problèmes de société non plus. Il n’aime pas vraiment dire aux gars ce qu’ils doivent faire, par contre, il aime bien leur montrer ce qu’il faut faire. Mais son vrai point fort, c’est que tout le monde l’aime. Et donc, tout le monde le regarde. »
« On est passé de justesse en finale NBA »
À l’image de ses échauffements qui sont devenus de véritables attractions, pour les fans du monde entier, Stephen Curry est néanmoins devenu un leader au fur et à mesure de la saison. Comme quand il a décidé de rendre un hommage spontané à son acolyte, Klay Thompson, après son match 6 héroïque à Oklahoma City.
D’ailleurs, Bob Myers n’arrive toujours pas à croire qu’ils ont réussi à revenir de l’enfer du 1-3.
« On est vraiment passé de justesse en finale, donc non, on ne pensait vraiment pas à notre futur adversaire en finale NBA. Je n’ai pas entendu nos joueurs ou les coachs en parler non plus. Tout ce qu’on disait, c’est combien Oklahoma City est une grosse équipe. On regardait par contre leur série face à San Antonio et on se demandait vraiment comment on allait pouvoir battre l’une des deux, » explique Bob Myers dans le podcast de The Vertical. « Déjà Houston au premier tour, c’était un sacré adversaire. Ensuite, les Blazers qui jouaient vraiment très bien. Et puis, OKC. Honnêtement, je ne sais toujours pas comment on les a battus. »
« Le record de 73 victoires vaut pour et par lui-même »
Lancés pleine balle vers le back-to-back, les Warriors seraient bien inspirés d’aller au bout encore cette année, car les critiques seraient prompts à leur tomber sur le râble si leur saison régulière à 73 victoires, un record all-time, ne se terminait pas sur la consécration ultime. Pour Bob Myers, c’est un non-débat… mais aussi, comme il le dit justement, un choix personnel quasiment obligatoire.
« Je pensais que cette saison allait être facile. On vient de gagner le trophée. La pression est tombée de nos épaules. Mais tout s’est enchaîné. On a rapidement vu qu’on pouvait battre le record [des Bulls]. Et pour moi, ça n’a pas été très marrant. C’est peut-être mon problème personnel, mais ça a placé tellement de pression sur des matchs de saison régulière, c’était dur, et complètement inhabituel en fait. Je suis très heureux qu’on ait fait tomber le record, et j’ai choisi de penser qu’il vaut quelque chose sans le titre au bout. Chacun peut penser ce qu’il veut mais pour moi, ce record vaut pour et par lui-même. Si le titre était mon seul objectif de la saison, je ne serai heureux qu’un jour dans l’année. Je ne peux pas vivre comme ça. Il faut que je puisse apprécier chaque jour. »
Si le propriétaire Joe Lacob a mis son GM dans l’embarras en déclarant que son organisation était « largement » en avance sur les autres équipes, Bob Myers ne lui en veut pas. Tout comme il n’en veut pas à Draymond Green de l’ouvrir sans arrêt. Dans une équipe, il faut avoir ce genre de mélanges, de personnalités différentes, qui se complètent.
Pour le moment, la recette utilisée par les Warriors fonctionne à merveille. Et Bob Myers pourra bientôt entendre son nom prononcé parmi les RC Buford, Sam Presti ou autre Mitch Kupchack… Ses collègues qu’il respecte et admire tant.