Limiter les 3-points et l’impact de LeBron James, les deux défis de taille de Toronto

Les Cavs vont enfin retrouver les parquets. Après neuf jours sans jouer, et seulement huit matchs en un mois, la troupe de LeBron James va accueillir les Raptors ce soir pour l’ouverture des finales de conférence Est. 

Limiter les 3-points

Pour les Raptors qui sortent eux d’une deuxième série harassante en sept manches, et qui seront encore privés de Jonas Valanciunas (a priori pour les deux premiers matchs, voire plus), le défi est de taille. Mais comme le dit leur coach, Dwane Casey, tous les compteurs sont remis à zéro.

« Chaque match est différent, a un thème différent. Chaque série a sa propre histoire, son style de jeu et des ajustements différents à faire. On doit jouer dur, avec confiance, et rester fidèle à notre identité. »

La déclaration d’intention est noble. Toronto doit effectivement continuer de s’appuyer sur ses deux All Stars, qui ont montré des signes positifs de progression au deuxième tour, Kyle Lowry (23 points, 6 passes et 5 rebonds face au Heat après 14 points, 8 passes et 4 rebonds au premier tour) et DeMar DeRozan (22 points, 6 rebonds contre Miami après 18 points et 4 rebonds au premier tour).

Mais les Cavs, c’est quand même le niveau au-dessus, notamment sans l’avantage du terrain. Forcément une autre paire de manches, notamment à l’intérieur où un Bismack Biyombo se baladait dans la raquette désertée du Heat… mais devra là faire face à Tristan Thompson et Kevin Love. Surtout quand on sait la forme actuelle, pétaradante, des Cavs.

« Notre objectif toute la saison a été de protéger la raquette. Il va y avoir des choses sur lesquelles il va falloir compenser pour défendre les trois points. Ça va être un sacré défi, » prévient Casey dans le Toronto Sun. « Ils sont tellement bons sur la transition, sur le pick & roll que si on essaie de tout arrêter, on va prendre cher. Entre la peste et le choléra, il faut faire un choix… Ils shootent très bien à trois points et puis ils changent beaucoup en défense. C’est une équipe brûlante en ce moment. Tout tend à ce qu’on leur enlève le tir à trois points. »

Avec 46% de réussite derrière l’arc, et 36 tentatives par match en moyenne, les Cavs ont effectivement fait du tir lointain une de leurs armes favorites. Il faut dire qu’avec JR Smith (51%), Kyrie Iving (54%) voire Channing Frye (57%), Cleveland a des shooteurs patentés.

Contrôler LeBron James

Et puis l’autre défi sera évidemment de contenir LeBron James. Pour l’instant, la superstar des Cavs se la coule douce en playoffs. À 23 points, 9 rebonds, 7 passes et plus de 2 interceptions par match, le King est même dans sa plus petite production en carrière en playoffs (23,7 avec Miami en 2011 était son précédent low score).

D’une certaine manière, il n’a pas besoin de forcer son jeu alors que son équipe a dominé l’adversité sans perdre le moindre match. Au contraire, le patron des Cavs est simplement là pour s’assurer que la boutique tourne bien. Et quand le besoin s’en fait sentir, il accélère un peu.

« Sa qualité de passe est probablement sa plus grosse arme, » précise Casey sur le site officiel des Raptors. « Et pas seulement ça, c’est un joueur très intelligent, il voit très bien le terrain pour trouver ses shooteurs. Ils n’ont même pas à bouger leurs mains. »

Les hommes de Tyronn Lue semblent effectivement en pleine forme actuellement. Leur jeu est parfaitement huilé avec la deuxième meilleure attaque des playoffs (107,8), juste derrière les Warriors. Tout en sachant qu’ils sont également dans le Top 5 des défenses. Il faudra toute la dureté et la volonté d’un DeMarre Carroll (« sweepé » l’an passé par les Cavs) pour essayer de ralentir le train de marchandises de l’Ohio…

« DeMarre est l’un des gars les plus durs avec lesquels j’ai joués. Il apporte tellement d’énergie, et puis cet état d’esprit qui nous pousse » conclut DeRozan. « Il nous pousse, moi et Kyle, chaque jour. Tout le monde nous voit comme les deux leaders de l’équipe mais DeMarre est clairement un des leaders de cette équipe. Il montre l’exemple. »

Outsiders pour la première fois de ses playoffs, et donnés perdants, les Raptors n’ont pas grand-chose à perdre. Ils ont déjà atteint leur objectif en ralliant la première finale de conférence de leur histoire. Maintenant, c’est que du bonus !