Les Lakers et les Celtics nous ont offert une fantastique finale, pleine d’intensité et de suspense mais au-delà du collectif qu’en est-il des performances individuelles de chacun des joueurs ?
Qui a brillé ou au contraire complètement loupé sa finale ?
Basket USA fait le point sur tous les acteurs de cette finale, en détails et en chiffres.
Los Angeles Lakers
Derek Fisher : 8.6 pts à 42 %, 20 % à 3 pts et 94 % aux lancers, 3 rebs et 2 passes.
Une finale solide de la part du vétéran avec du bon et du moins bon.
Un monumental dernier quart temps lors du match 3 avec 11 pts, un panier à 3-pts en quatrième quart temps du match 7 et une très bonne défense sur Ray Allen en homme à homme.
Mais aussi une adresse très faiblarde à 3-pts, et des jambes un peu lourdes pour suivre Allen dans les courses ligne de fond.
Mais Fisher fut décisif, une nouvelle fois et il s’impose comme l’un des grands clutch players de l’histoire et l’une des plus grands roles players de tout les temps.
Un grand professionnel, ému à la fin du match 3. C’est le seul que Kobe Bryant écoute dans le vestiaire et c’est déjà énorme pour Derek Fisher.
Kobe Bryant : 28.6 pts à 40 %, 32% à 3 pts et 88% au LF, 8 rebs, 4 pad et 2.1 int
Le MVP de la finale, la meilleure moyenne et performance de la finale avec ses 38 pts au match 5 à Boston.
Ses six premières minutes du 3ème QT au match 5 resteront dans la légende, une démonstration offensive de folie.
Une grosse présence aux rebonds, avec 8 par match et une pointe à 15 lors du match 7.
Mais beaucoup de ballons perdus, presque 4 par match ainsi qu’une adresse en baisse par rapport à ses dernières séries.
Bryant fut aussi le leader attendu, prenant énormément la parole pendant les temps-morts et motivant continuellement Pau Gasol.
Ron Artest : 10.6 pts à 36 %, 34% à 3 pts, 55% au LF, 4.6 rebs, 1.3 pad, et 1.4 int
On emploie souvent l’expression « le match de sa vie » pour un joueur qui réussit son record en carrière, mais là Ron Artest le mérite plus que tout monde.
20 pts dans un match 7 de la finale NBA, alors qu’il tournait seulement à 9 avant ce match.
Malgré tout sa finale fut inconstante, en attaque et en défense.
En attaque il préfère jouer à la maison, 14 pts/m contre 6 à Boston mais en défense aussi avec des grosses performances sur Paul Pierce lors des 3 premiers matchs. Ensuite, lors des 2 défaites consécutives, Artest a disparu en défense laissant Pierce allumer à mi-distance.
Coupable de beaucoup de mauvais choix en attaque, notamment la fin du match 2, Artest a cependant apporté une dimension physique au jeu des Lakers, un coté ‘nasty’ avec malheureusement des coups par forcement jolis mais essentiels face aux Celtics.
Pau Gasol : 18.6 pts à 47 %, 72% au LF, 11.6 rebs, 3.7 pad et 2.5 contres
L’autre MVP dirons-nous. L’un des, sinon le Laker le plus régulier de la finale.
Des pointes assez phénoménales face au jeu intérieur des Celtics : 25 pts, 18 rebs, 9 pad ou encore 6 contres.
Une énorme présence en poste bas ne refusant pas le contact. Sa finale fut presque parfaite si l’on excepte le match 5 : 12 pts à 5/12.
Mis en difficulté quelques fois par un Kendrick Perkins plus lourd, la présence d’Andrew Bynum en pur pivot le rend injouable. Il est détaché des grosses taches défensives et laisse exploser son jeu offensif qui est, selon nous, le plus complet de la ligue dans la raquette.
Andrew Bynum : 7.4 pts à 45 %, 70% au LF, 5 rebs et 1.3 ctr
Malgré des statistiques assez faibles, l’influence de Bynum sur cette finale fut énorme.
Seuls ses deux derniers matchs sont assez faibles, mais son match 2 fut impeccable avec 21 pts, 6 rebs et 7 contres.
Sa taille et son jeu poste bas ont considérablement gêné Boston et libéré Gasol.
Il n’a joué que 25 minutes par match, le jour où il pourra jouer enfin une finale à 100 % les Lakers seront injouables.
Lamar Odom : 7.6 pts à 49 %, 10% à 3 pts, 54% au LF, 6.6 rebs, 1.3 pad
Inconstant, terriblement inconstant.
Transparent les deux premiers matchs, mais irréprochable lors du match 3 avec 100 % aux tirs ou encore 10 rebonds au match 6.
Il fut en difficulté en défense sur Glen Davis et trop obstiné à shooter extérieur. Ses pénétrations furent en revanche très efficaces.
Son jeu de passe avec Gasol fut inexistant. Même si l’adversaire est différent, l’écart est abyssal entre sa finale et sa finale de conférence (14 pts / 11.8 rbds).
Jordan Farmar : 3 pts à 32 %, 20% à 3 pts, 50 % au LF, 1 rebs, 1 pad et 1 int
Farmar a plutôt bien utilisé ses 12 minutes de temps de jeu, mais son inconsistance au shoot l’a privé de belles performances. Par contre son travail en défense fut solide, en témoigne son interception de moyenne et même 3 ballons volés dans le match 6.
Plutôt cantonné à un rôle défensif sur Rajon Rondo.
Shannon Brown : 3 pts à 45 %, 0% à 3 pts, 100% au LF, 1 rebs
Dans le même registre que Farmar, très défensif mais plus adroit en attaque.
Il a réalisé deux énorme dunks lors du match 6 et n’a jamais forcé son jeu.
Sasha Vujacic : 3 pts à 37 %, 40% à 3 pts, 83% au LF, 1 rebs
En grossissant le trait, on dira que sa finale se résume à 2 lancers francs, à la fin du match 7.
Il les a réussis, mais avant cela il fut aussi bon lors du 6 avec 2 paniers extérieurs, mais son boulot fut aussi défensif sur Allen.
Luke Walton : 0.5 pts à 33 %
Même si sa présence fut quasi invisible au niveau statistique, sa rentrée lors du match 3 fut une bonne surprise pour les Lakers.
Il n’a pas démérité en défense face à Pierce et fut comme à son habitude très bon dans l’attaque en triangle. On aurait pu penser que sans Artest et pour le premier match des Finals à Boston, Pierce allait exploser, mais Waltonest parvenu à contenir « The Truth ».
Phil Jackson
Du grand Jackson sur l’ensemble. Ses temps-morts ont souvent été fructueux. Surtout celui du début du 3ème match. Sa gestion d’Odom fut plus discutable. En revanche, il est parvenu à maintenir Gasol mentalement dans tout les matches et surtout il a convaincu Artest de rester dans les principes du triangle.
Boston Celtics
Rajon Rondo : 13.6 pts à 45 %, 33% à 3 pts, 26% au LF, 6.3 rebs, 7.6 pad, 1.5 int
Le Celtic le plus régulier de la finale. Un triple double au match 2 et quelques actions décisives mais aussi des shoots refusés et donc une incapacité à peser sur attaque placée.
Le gros point noir reste son adresse aux lancers francs. 26 %, c’est indigne d’un joueur professionnel qui plus est un meneur de jeu.
Rondo fut remarquable pour trouver Allen notamment lors du match 2, son jeu de transition fut comme d’habitude impeccable mais il fut aussi coupable de mi-temps complètement loupées et de lay-up ratés.
Il a aussi manqué de leadership. Jamais on ne l’a vu prendre la parole ou réunir ses coéquipiers pour parler ensemble.
Une belle finale sur le plan statistique, des actions d’éclat (sa claquette au dessus des Lakers) mais aussi quelques manques de responsabilité pour véritablement marquer la finale de son empreinte. Il n’est pas encore le leader de la maison verte.
Ray Allen : 14.6 pts à 36 %, 29% à 3 pts, 96% au LF, 2.7 rebs, 1.7 pad
L’énigme de la finale : comment monter si haut avec un match 2 fantastique et historique, et ensuite tomber si bas avec un 0/13 au match 3 et un 0/16 à 3 pts durant 3 matchs ?
Paradoxalement, meilleur à l’extérieur avec 19 pts à Los Angeles contre 12.6 pts à Boston.
Il a beaucoup et bien donné sur Bryant en défense malgré ses 3 fautes de moyenne, mais il a raté beaucoup trop de shoots seul en laissant Fisher se démêler avec les grands.
Rarement on a vu un Ray Allen aussi frustré, on l’a vu beaucoup discuter de manière agacé avec Fisher, pourtant deux des plus grands gentlemen de la ligue.
Paul Pierce : 18 pts à 44 %, 40% à 3 pts, 86% au LF, 5.3 rebs, 3 pad
Une finale des plus compliquées pour Pierce, néanmoins il fut solide et intelligent dans son jeu.
Très bien pris par Artest en défense, il n’a jamais réellement forcé, un seul match au dessus des 15 shoots (game 5). Il a attendu son heure et il l’a saisie de bien belle manière (27 pts au match 5 et une fantastique passe pour Rondo).
Cependant un seul et unique match au dessus des 10 lancers tentés, le premier. C’est trop peu pour un joueur comme Pierce.
Un peu d’irrégularité aussi dans ses performances offensives, quelques gros premier quart-temps puis plus rien.
Kevin Garnett : 15.3 pts à 51 %, 89% au LF, 5.6 rebs, 3 pad, 1.4 int, 1.3 ctr
Sans son mauvais match 2, il aurait été le meilleur Celtic de la finale avec Rondo.
Le parfum et l’ambiance du Garden l’ont reboosté, après un bon match 1 (16 pts) mais un match 2 totalement loupé (6 pts).
Comme d’habitude il s’est battu, il a beaucoup joué le un-contre-un contre Gasol, peut être même un peu trop. Ce jeu stéréotypé a un peu bloqué le fantastique jeu de passes des Celtics.
De plus son jeu à mi-distance ne fut pas non plus d’une grosse efficacité.
Un seul double-double lors du match 5. C’est d’ailleurs le plus gros reproche de son jeu dans cette finale, le rebond. Seulement 5.6 rbds/m. C’est faible surtout pour un joueur qui tournait à 8 prises de moyenne pendant les playoffs.
Kendrick Perkins : 5.8 pts à 57 %, 64 au LF, 5.8 rebs, 1 pad
Dans son rôle de défenseur-intimidateur, mais statistiquement peu présent avec seulement 6 rebonds et aucun contre de moyenne.
Son absence pour le match 7 fut tout de même préjudiciable. Il ne fut pas là pour bloquer sous le cercle et les Lakers se sont régalés aux rebonds offensifs.
Il a réussi un bon match 2 avec 12 points, mais une seule pointe à plus de 10 rebonds lors du match 3.
Il n’a pas réellement profité des absences de Bynum pour épauler Garnett au scoring.
Rasheed Wallace : 5.3 pts à 36 %, 24% à 3 pts, 100% au LF, 4.6 rebs, 1 pad
Une finale en demi-teinte, du bon comme le match 7 et du très mauvais comme le match 6.
Plutôt bon en défense sur Gasol, son plus gros tort restera de ne pas avoir joué toute la série sur le même plan que son match 7, c’est-à-dire dos au panier, en poste bas.
Probablement que ses problèmes de dos l’ont diminué et donc jouer extérieur fut plus simple et moins douloureux pour lui.
Glen Davis : 6.7 pts à 46 %, 68% au LF, 5.6 rebs
La bonne surprise pour les Celtics. Glen « Shrek » Davis s’est battu comme un beau diable allant même jusqu’à forcer un peu certaines choses. Mais son activité fut essentielle au jeu de Boston.
Son match 4 fut parfait avec 18 pts et une conférence de presse de légende avec Nate « Donkey » Robinson. Mais comme Allen, il a eu du mal à maintenir son niveau et il a ensuite manqué ses matchs 5 et 6. Dommage…
Il a beaucoup posé de problèmes à Odom avec sa mobilité et une bonne utilisation de son physique.
Tony Allen : 3.1 pts à 33 %, 85% au LF, 1 reb, 1 int
Cantonné à un rôle de Kobe Stopper, il n’a pas eu de relief en attaque excepté lors du match 3. Mais l’essentiel, c’est qu’il a bien défendu sur Bryant. Rarement Bryant n’a eu des shoots simples face au physique d’Allen.
Sa faiblesse offensive l’a probablement empêché de jouer plus (14 min/m) car en défense sur Bryant, il a vraiment était costaud.
Nate Robinson : 4.9 pts à 40 %, 33% à 3 pts, 100 au LF, 1 reb, 1.9 pad
A pris ce que Doc Rivers lui a donné. Transparent lors du match 1, il est ensuite monté en puissance avec 12 pts en 12 minutes sur les matchs 2 et 3.
Tout comme Davis, il a réussi un magnifique match 4 avec 12 pts mais son adresse a ensuite chuté lors des deux dernières défaites des Celtics.
Shelden Williams : 0 pts à 0 %, 2 rebs
Une torture pour lui. Rarement voire jamais, nous n’avions vu un joueur aussi malchanceux et pas au niveau de la finale NBA.
Il n’a quasiment pas joué, 18 minutes sur 7 matches mais sa présence a été « remarquable ». Lors du match 2 en l’espace de 4 minutes, il a perdu 2 ballons dont un pour le 3-pts au buzzer de Bryant et il a fait 2 fautes.
Lors du match 6 ,Rivers l’a lancé pendant 14 minutes. Résultat : 3 rebonds mais 2 ballons perdus, 2 fautes et un dunk loupé.
Doc Rivers
Rivers est le parfait meneur d’hommes, ne changeant pas d’un iota son discours : pas de héros, jouer ensemble et avoir confiance dans l’équipe.
Son temps-mort de la fin du second match reste une des belles images de cette finale et son coup de poker avec ses remplaçants lors du match 4 constitue son coup de génie de la série.
N’a pas grand-chose à se reprocher, si ce n’est la gestion du temps de jeu de Wallace pendant le match 1. Sheed aurait mérité de jouer plus.