Festus Ezeli, de l’ombre à la lumière

Le nom d’un joueur était sur toutes les lèvres après la deuxième victoire des Warriors face à Portland : Festus Ezeli. Après avoir passé les 84 premières minutes de la série sur le banc, le pivot a été le principal artisan du retour de son équipe en jouant une grosse partie du dernier quart temps et marquant 8 points de suite pour remettre Golden State dans le coup.

De Steve Kerr à Terry Stotts, en pensant par Damian Lillard et bien entendu Draymond Green, tous ont été unanimes sur la performance du Nigérian, tout particulièrement sur son impact défensif.

« Nous l’avons lancé en pensant qu’il allait prendre de l’espace et qu’il pouvait gêner Lillard et McCollum en sortie de pick par sa mobilité, » explique Steve Kerr. « Sa défense sur pick & roll et sa présence dans la raquette ont changé le match. »

Même son de cloche chez Terry Stotts et Damian Lillard.

« Ils ont été plus agressifs sur le pick & roll. Tout est parti de l’activité d’Ezeli des deux côtés du terrain, » concède le technicien de Rip City. « Je lui tire mon chapeau, » clame un Damian Lillard réaliste. « Il n’avait pas joué du match et il était prêt quand son nom a été appelé. Nous avions réussi à dominer leurs intérieurs en jouant le rôle de l’agresseur. Dès son entrée, il a changé la donne en sortant beaucoup plus haut, nous empêchant d’attaquer le cercle »

Je n’avais qu’une obsession, c’était de revenir pour jouer avec mes « frères »

Si Klay Thompson a exprimé sa fierté suite à la performance de son coéquipier, personne n’a été plus passionné que Draymond Green sur le sujet.

« C’est un professionnel exceptionnel. Il est resté prêt. Ce matin après le shootaround, il était en train de faire du cardio parce qu’il savait qu’on pouvait avoir besoin de lui et il a répondu présent ce soir. Ça en dit beaucoup sur sa personnalité, sur le type de joueur et de personne qu’il est. » Avant d’ajouter : « Beaucoup de personnes vont dire qu’il a attrapé quelques alley-oops et mis quelques dunks mais ce n’est rien. L’important n’est pas là. Est-ce que vous l’avez vu sur les pick & roll sur Damian Lillard quand Lillard a essayé de prendre le match à son compte ? Est-ce que vous l’avez vu sur C.J McCollum ? Est-ce que vous l’avez vu stoppé McCollum puis revenir à temps pour contrer Plumlee sous le cercle ? Ce sont les choses que je regarde ! Est-ce que vous l’avez vu prendre des rebonds décisifs quand nous en avions besoin ? Il a été exceptionnel ce soir et il est l’une des raisons principales pour laquelle nous avons réussi à le gagner. »

Avant autant d’énergie que sur le terrain, Draymond Green aurait pu parler de Festus Ezeli pendant des heures. Alors qu’un journaliste local fait référence aux hauts et aux bas de la saison du pivot, l’ailier fort intervient pour prendre la défense de celui qu’il considère comme son frère.

« Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais personnellement je ne vois pas de bas ! Il fait une saison de folie. Il a progressé dans tout ce que vous avez pointé du doigt la saison dernière : ses mains, le rebond, son jeu dos au panier. Il a progressé dans tous ces domaines. Alors oui, il a eu un gros bas à cause de sa blessure. Mais vous ne pouvez pas dire qu’il a eu des hauts et de bas parce qu’il n’a pas joué le dernier match. Il était un peu rouillé, certes, mais rien d’anormal après avoir manqué 31 matchs. Il fait une super saison et il est indispensable à notre succès ! »

Et l’intéressé dans tout ça ? Tout sourire, il se contente de savourer.

« Je ne peux pas me plaindre. Devoir repasser sur la table d’opération était dur mentalement mais tous mes coéquipiers ont été là pour moi. Je n’avais qu’une obsession, c’était de revenir pour jouer avec mes « frères ». On a vraiment une relation particulière. Nous avons tous le même objectif, personne n’est égoïste et c’est pour ça que nous réalisons une saison si exceptionnelle. Vous savez, je garde toujours une chose à l’esprit. Il y a 10 ans, j’étais un gamin qui commençait à peine le basket. Et aujourd’hui je suis dans ce vestiaire avec tous ces super mecs. J’ai vraiment une chance inouïe. »

Propos recueillis à Oakland