Preview Playoffs 2016 : Golden State (1) – Portland (5)

Alors qu’ils ont attendu 13 ans pour passer un premier tour des playoffs au début des années 2000, les fans des Blazers sont désormais gâtés avec une deuxième demi-finale de conférence en trois ans ! Pour une saison où tout laissait à penser qu’elle serait paisible, sympa mais courte, les joueurs de Terry Stotts continuent de faire mentir les pronostics qui ne les voyaient pas en playoffs. Et qui les voyaient encore moins passer l’obstacle Clippers.

Désormais opposés aux tenants du titre de Golden State, les Blazers s’attaquent à une montagne presque insurmontable. Eh oui, on parle de la meilleure équipe de l’histoire, à 73 victoires cette saison. Sauf, malheureusement, que leur meilleur joueur est sur le flanc. La montagne a donc une faille.

Les Blazers partent de loin, mais pourquoi pas tenter l’exploit ! Comme le dit Ed Davis : « On n’a rien à perdre. On n’a absolument rien à perdre. Personne ne pense qu’on va gagner à part les 15 gars dans le vestiaire et notre coaching staff. » Oui, c’est à peu près ça…

Meneurs de jeu

Sans son candidat au « back to back » pour le trophée de MVP, ce duel des meneurs penche derechef pour les Blazers. On le sait : Stephen Curry est out pour au moins deux semaines. S’il pense revenir plus tôt que prévu, on sait également que les Warriors ne prendront pas de risques. De ce fait, Portland a une opportunité intéressante à saisir. Pour cela, il faudra voir du grand Damian Lillard… opposé du coup à Shaun Livingston, du moins pour les quatre premiers matchs.

Curry a tourné à 32 points par match face aux Blazers cette saison mais Lillard n’est pas mal non plus. Il pointe à plus de 36 unités, avec notamment une soirée inoubliable à 51 points au mois de février dernier, le tout grâce à un 9/12 à trois points. Il faudra que le meneur de Rip City soit à nouveau touché par la grâce de la sorte pour que son équipe déjoue les pronostics. Le problème, c’est qu’il y aura Shaun Livingston en défense en face. Lillard devra user de toute sa vitesse face aux longs segments du Warrior. Une belle opposition de styles en tout cas…

Avantage Portland

Extérieurs

Avec plus de 23 points par match, 4 rebonds et 3 passes de moyenne sur ce premier tour, Klay Thompson fait un peu plus qu’en saison régulière. S’il n’a pas été en réussite lors du dernier match face à Houston (4/14 aux tirs), Thompson a répondu présent quand il le fallait, à savoir après la blessure de Steph Curry. Son match à 34 pions a prouvé, s’il le fallait encore, que Thompson est un scoreur explosif.

Surtout, et c’est là qu’il prend l’avantage, le champion en titre est un féroce défenseur, physique avec ça ! Du coup, CJ McCollum, tout bon scoreur qu’il est, avec une palette complète, devrait être en difficultés avec Thompson constamment sur le paletot. Sachant qu’il faudra aussi courir derrière le dernier nommé à travers les picks de l’autre côté du terrain. A priori désavantagé sur le physique, McCollum devra rivaliser sur l’intelligence de jeu, en essayant par exemple de provoquer les fautes rapides sur son vis-à-vis…

Sur le poste d’ailier, Harrison Barnes est en pleine crise de confiance. Lui qui avait été si important dans le run de l’an passé n’est pas tellement dans son assiette, privé d’adresse. Il aura face à lui Al-Farouq Aminu, un slasher qui s’est découvert un shoot extérieur cette saison. Un vrai ciment pour le collectif de Portland, et un adepte du jeu rapide.

Avantage Golden State

Intérieurs

Dans ces playoffs, Portland s’est découvert un nouveau créateur de jeu dans un de ses bûcherons, Mason Plumlee. Le pivot des Blazers est tout simplement le meilleur passeur de son équipe avec 5,7 passes décisives (devant Lillard à 5,2). Amené à porter plus le ballon avec les défenses rapprochées des Clippers sur Lillard et McCollum, Plumlee a délivré. Et en plus du caviar, il a fait dans le gros : avec du rebond (13), du contre (1) et de l’interception (1), leader de son équipe dans chaque catégorie.

Malheureusement, son duo avec Moe Harckless va se confronter à ce qui se fait de mieux (ou pas loin en tout cas) en qualités défensives, avec Andrew Bogut et Draymond Green. On souhaite effectivement bon vent aux deux pionniers dans la Baie d’Oakland… qui risque fort de tourner en Baie des Cochons ! De fait, ça devrait brasser sévère entre Plumlee et Bogut. Néanmoins, l’expérience et le talent donnent un bel avantage aux babars des Warriors.

Avantage Golden State

Les bancs

Les puristes auront certainement apprécier le succinct, mais succulent, revival de Chris Kaman face aux Clippers. Mais sans rire ni leur faire offense, le banc des Blazers ne semble pas en mesure d’inquiéter celui des Warriors. Gerald Henderson et Allen Crabbe combinent pour 14 points en playoffs, à base de 7 chacun. Si on ajoute la belle énergie d’Ed Davis, ça reste maigrelet pour Terry Stotts , d’autant que son équipe sort d’une série âpre et qu’il faut remettre le couvert dès dimanche.

Reposés, les seconds couteaux des Warriors sont par contre des machines de guerre super-entraînées. La titularisation de Livingston l’affaiblit illico… encore que. Avec l’inévitable Andre Iguodala, Mo Speights fournit également 11 points par match. Et il reste encore de bons vétérans (Barbosa, Varejao) et des shooteurs en série (Rush, Clark). Steve Kerr a tout en magasin. Il peut pianoter comme bon lui semble. Et il y a fort à parier que le banc de Golden State soit en grande partie responsable de deux voire trois matchs dans la série.

Avantage Golden State

Les coaches

Steve Kerr a reçu le trophée de meilleur entraîneur de l’année. Mais Terry Stotts était un beau deuxième, à seulement 46 points dans les votes au final ! Pour le fan NBA, c’est en tout cas un cadeau de voir ces deux techniciens s’affronter. Tous deux proches de leurs joueurs, ils laissent beaucoup jouer à partir de principes basiques de mouvements avec et sans ballons.

Avec l’absence de Curry, il sera intéressant de voir ce que coach Stotts aura concocté pour mettre sa star Lillard (et par extension McCollum sur les postes arrière en général) dans les meilleures conditions. Avec sa palanquée d’ailiers polyvalents, Stotts pourrait multiplier les adversaires sur Thompson pour étouffer celui qui est devenu l’option numéro 1 en attaque pour les Warriors. Mais c’est là sans compter les ajustements de Steve Kerr, lui aussi totalement maître de son groupe. Si Stotts s’appuie essentiellement sur le même système en attaque, Kerr a cette capacité à s’adapter, et c’est un point fort qui compte sur une série.

Avantage Steve Kerr

La clé de la série

L’apport du duo Aminu – Harkless. Même s’il a déclaré qu’il pourrait peut-être revenir plus vite que prévu. le retour de Steph Curry est planifié (au mieux) pour le match 4, le 9 mai prochain. Cela veut donc dire que les Blazers auront quatre occasions d’attraper ces Warriors un peu plus vulnérables. Pour cela, l’apport du duo Aminu – Harkless sera fondamental.

Les deux ailiers déliés sont des vraies machines à basket ; ça court, ça saute, ça défend, ça peut contrer et intercepter, bref, ça fait le boulot. Mais pour faire trembler le mont Warrior, il faudra aussi réussir ses tirs de loin. Meilleure défense de la ligue sur les trois points adverses, Golden State a toutes les armes en mains pour arrêter l’attaque des Blazers. Lillard et McCollum seront ciblés, et ce sera à la « supporting cast » de prendre ses responsabilités.

La saison régulière

Golden State 3-1

8 janvier 2016 : Portland – Golden State (108-128)

19 février 2016 : Portland – Golden State (137-105)

11 mars 2016 : Golden State – Portland (128-112)

3 avril 2016 : Golden State – Portland (136-111)

Statistiques

Golden State

Portland

Verdict

Défaits à trois reprises en saison régulière, les Blazers devraient réussir à pousser la discussion à cinq manches face à des Warriors a priori diminués. Assez similaires dans leur jeu où tout part des bases arrières, Warriors et Blazers ont généralement offert des matchs aux scores fleuves, des explosions offensives. Et à ce jeu-là, Golden State est meilleur, car ils ont pour eux la capacité de faire les stops nécessaires.

Capables de shooter à 46% en saison régulière face aux champions, les Blazers devront néanmoins hausser le ton en défense, pour être plus durs et verrouiller au mieux leur raquette. Le duel entre Bogut et Plumlee pourrait ainsi rééquilibrer les débats si la méforme de Bogut se confirme, et qu’en face, Plumlee confirme sur sa lancée. Après avoir détruit les Rockets, même sans Curry, les Warriors restent logiquement favoris. Leur collectif devrait les faire tenir encore un tour.

Golden State 4-1

Calendrier

Game 1 à Oakland, le dimanche 1er mai (21h30)

Game 2 à Oakland, le mardi 3 mai (4h30)

Game 3 à Portland, le samedi 7 mai (2h30)

Game 4 à Portland, le lundi 9 mai (4h30)

Game 5 à Oakland, le mercredi 11 mai (TBA)

Game 6 à Portland, le vendredi 13 mai (TBA)

Game 7 à Oakland, le lundi 16 mai (3h00)

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