« Les équipes qui sont difficiles à jouer sont celles qui ont le plus de zones privilégiées en attaque. » explique Clifford. « Sans lui, on est une équipe qui se base sur le mouvement de ballon, sur le pick & roll, le catch & shoot et le jeu en sortie d’écrans. C’est déjà bien. Mais avec lui, on a une option au poste bas que peu d’équipes peuvent contrôler. Ça ajoute une autre dimension à notre jeu. »
Absent deux mois après une déchirure au ménisque de son genou droit survenue fin décembre, Al Jefferson a été plutôt discret cette saison avec 12 points et 6 rebonds de moyenne. Le pivot vétéran des Hornets est revenu au jeu tranquillement, à dose homéopathique de 22 minutes par match.
Mais son coach, Steve Clifford, n’hésitera pas à allonger son temps de jeu si le besoin s’en fait sentir en playoffs. Il faut dire qu’avec le Heat qui va se présenter au premier tour, et notamment leur tour de contrôle, Hassan Whiteside, les Hornets vont devoir sortir les biscotos sous les panneaux.
« Il demeure un joueur capable de faire la différence. » assure Clifford.
Avec ses mouvements dos au panier et sa technique quasiment infaillible au poste bas, Jefferson a surtout accepté avec un grand professionnalisme sa relégation à un rôle de remplaçant, derrière Cody Zeller promu titulaire.
« Ça n’a pas été si difficile pour moi. » avoue Big Al dans le Star Tribune. « Cette équipe a connu pas mal de succès et je suis à un stade de ma carrière où je ferais n’importe quoi pour passer le premier tour des playoffs. »
Enfin passer le premier tour !
Al Jefferson évoque le sujet sans détour. A 31 ans, l’ancien 15e choix de draft des Celtics en 2004 n’a effectivement vécu que trois séries de playoffs… et il n’a jamais passé le cap !
« Je veux tout faire pour gagner. Il faut faire passer l’équipe avant tout le reste. Si tu es plus concerné par toi-même, tu pourras peut-être atteindre les playoffs mais tu n’iras pas bien loin. »
En acceptant de prendre un pas de recul dans la hiérarchie d’un groupe duquel il était le leader il y a quelques saisons encore, Jefferson montre le bon exemple. Et puis, les Hornets sont d’autant plus dangereux avec cette arme de choix en sortie de banc.
S’il y aura de nombreux duels intéressants entre Heat et Hornets, aucun ne sera aussi important que celui qui va opposer Whiteside à Jefferson. Si le vétéran arrive à contenir son cadet, aux rebonds notamment, Charlotte pourra de fait croire à un exploit face à la troupe de Dwyane Wade, favorite au moment des pronostics.