Le syndicat des joueurs veut limiter les conflits d’intérêt chez les agents

En théorie, le règlement du syndicat des joueurs NBA interdit à un même agent de représenter des joueurs et des coaches ou des dirigeants d’équipe. Cette règle existe afin de limiter les conflits d’intérêt, même si elle n’empêche pas une agence de représenter toutes ces professions dès lors qu’elle le sont par différents agents. En réalité, ce précepte a toujours été bafoué par les agents. 

Ainsi, Rich Paul a récemment signé le nouveau coach des Suns, Earl Watson, alors qu’il représente des joueurs, tels que LeBron James ou Eric Bledsoe. L’agent de Jason Kidd est aussi le même que celui de Michael Carter-Williams, Jerryd Bayless, Tyler Ennis ou Rashad Vaughn, tous joueurs des Bucks.

Or, cette connivence peut poser problème dès lors que les intérêts de l’agent sont divisés : si, par exemple, Rashad Vaughn est malheureux de son rôle, son agent pourrait en coulisses manoeuvrer auprès de son coach.

Des agences qui ont des intérêts à tous les étages des franchises

Pour clarifier cette situation, le syndicat des joueurs a donc profité du All-Star Weekend pour voter à l’unanimité des actions à l’égard de ces « agents doubles ». Selon CBS, ces derniers devront donc faire un choix : représenter des joueurs ou des coaches/dirigeants, à moins de se voir suspendu, de perdre leur certificat et sanctionné par une amende de 100 000 dollars. Aussi, lorsqu’un joueur recrutera un agent, ce dernier devra révéler le nom de l’ensemble des coaches et dirigeants représentés par son agence.

« Le syndicat prend vraiment au sérieux qu’un joueur doit jouir de l’entière loyauté de son agent et de fait, nous avons l’intention d’appliquer rigoureusement cette disposition contre le conflit d’intérêt, » a ainsi déclaré l’avocat du syndicat, Gary Kohlman.

Néanmoins, le syndicat des joueurs n’empêche toujours pas une même agence de représenter l’ensemble des professions : joueur, coach et dirigeant. C’est d’ailleurs là où réside le problème car même si les agents diffèrent, une agence peut toujours avoir des intérêts très contraires au sein d’une même franchise. CBS rapporte notamment le cas des Knicks : l’agence CAA représente Carmelo Anthony mais aussi les dirigeants Allan Houston et Mark Wartentien. Pis encore, cette agence négocie également les droits pour la société propriétaire des Knicks. 

Sur le papier, CAA semble donc avoir un pouvoir bien plus conséquent que Phil Jackson. Or, c’est aussi la même agence qui représente Tom Thibodeau, souvent annoncé aux Knicks ces derniers temps. Si ce dernier venait à signer à New York, l’agence aurait alors des intérêts à chaque strate de la franchise.