Jeune retraité, Steve Nash se fait discret depuis son départ des parquets NBA. Certes, il a été nommé conseiller spécial chez les Warriors, mais le double MVP des Suns garde ses distances.
« J’ai joué qu’une fois au basket depuis ma retraite »
Invité cette semaine sur le podcast The Vertical de JJ Redick (qui commence très fort), la légende canadienne du basket a commenté la situation ubuesque de son ancienne équipe de Phoenix. Après le licenciement de Jeff Hornacek, l’avenir des Suns est désormais entre les mains d’Earl Watson.
« Je n’ai pas suivi de très près ce qui s’est passé. Je leur souhaite évidemment le meilleur pour l’avenir. Je suis en relation fréquente avec Robert Sarver car on vient d’acquérir le Real Majorque, un club de la Liga espagnole. Maintenant, je ne serai pas contre travailler à nouveau avec les Suns. Mais cela dit, je ne suis pas intéressé par un poste de coach à ce moment de ma carrière. Je ne suis pas prêt à coacher. Quand j’ai pris ma retraite, c’était pour donner la priorité à mes enfants. Et les horaires de coach, tous les voyages, cela ne m’intéresse pas pour le moment. Et puis finalement, j’ai la chance d’être encore impliqué avec le jeu d’une certaine manière avec les Warriors. »
Stakhanoviste des parquets, Steve Nash a avoué sans détour qu’il avait coupé assez abruptement avec la balle orange. Son minot de 5 ans ne s’y intéresse pas encore et Nash est donc, pour le moment, en « désintoxication » pour ainsi dire. Son poste à Golden State agit en fait comme un SAS de décompression.
« Ça ne comble pas le vide, c’est clair, mais c’est sympathique de rester dans le circuit, ça c’est sûr. De mon point de vue, c’est presque risible car j’ai parfois l’impression que c’est moi qui devrait les payer. J’ai vraiment été impressionné par le travail de fond qu’a effectué Steve Kerr en si peu de temps, en changeant la culture de la franchise. En fait, pour être honnête, j’ai joué qu’une seule fois au basket cette année, et c’était parce que Chris Mullin m’y a forcé. Le basket ne me manque pas tellement. C’est plus le cycle de préparation, performance et récupération qui me manque. »
« Stephen a commencé à jouer à l’arrière »
Le féroce compétiteur laisse donc peu à peu la place au business man. Mais Nash reste évidemment un observateur attentif du jeu. Son avis sur Stephen Curry est ainsi toujours intéressant…
« Sans vouloir paraître imbu de ma personne, je pense que le jeu de Steph est une évolution de mon jeu. Mais en même temps, il est sa propre créature. Car il tente et réussit des choses que je n’aurais jamais penser tenter. J’ai toujours été un créateur de jeu. Au foot, au hockey, dans tous les sports auxquels j’ai joués. Stephen Curry a lui commencé à jouer à l’arrière. Il est devenu un super créateur mais il a une mentalité différente de la mienne. Je pensais d’abord à passer mon défenseur pour créer quelque chose pour mes coéquipiers. »
Fier de son parcours malgré les nombreux aléas, Steve Nash ne sera donc pas, dans l’immédiat, sur un banc NBA. Après une longue et belle carrière, Nash a besoin de temps pour retrouver la foi. On le comprend.
Selon ses propres aveux, sur ses cinq dernières années, ce n’était plus l’amour du jeu qui le tenait, mais ses petits défis du quotidien du joueur NBA. Privé de ces derniers, Nash est encore en pleine introspection.