C’est officiel depuis aujourd’hui : la France disputera son TQO aux Philippines, et elle y affrontera la Nouvelle-Zélande ainsi que l’hôte du tournoi. Les Bleus (têtes de série) devront terminer à l’une des deux premières places de leur poule pour disputer les demi-finales du tournoi. Face au vainqueur de l’autre poule composée du Canada, de la Turquie et du Sénégal.
Encore la Turquie ?
Cela semble largement dans l’ordre du possible pour la troupe de Vincent Collet, médaillée de bronze lors du dernier EuroBasket sur ses terres à Lille. Le sélectionneur tricolore a cependant appris le sort qui lui était réservé après un petit décalage. Coincé dans l’avion qui le menait à Jérusalem, où son club de Strasbourg se déplace en coupe d’Europe, le coach a apprécié à chaud de ne pas tomber dans le groupe le plus dur, celui de l’Italie à Turin.
« C’est effectivement un bon point de ne pas aller jouer à Turin pour y défier l’Italie. Malgré tout, ça ne sera pas une partie de plaisir. Les Philippines ne sont pas référencées parmi les grandes nations du basket mais il restera du danger. Je suis méfiant car je garde un mauvais souvenir de la Nouvelle-Zélande. Ensuite, il faudra faire feux gros matchs face au Canada et la Turquie, à moins que le Sénégal ne crée la surprise. De toute façon, il faudra faire des gros matchs pour aller aux Jeux. Mais ça, on le savait avant le tirage au sort. »
Etrange ironie du destin, la Turquie que la France a éliminé en huitièmes de finale à Lille en septembre dernier, se dresse à nouveau sur le trajet olympique des Bleus.
« Je suis étonné que les règles du tournoi aient changé en cours de route. On pensait que quand on sortait en 8e de finale du dernier Euro, c’était fini pour les Jeux. On sait aussi que le format a été modifié. Mais on ne va pas commencer à pleurer. Il faut qu’on soit en mode commando. On va jouer contre des équipes qui n’ont rien à perdre, comme la Turquie. Parce que normalement, ils ne devraient pas être là. »
En mode commando à Manille
La Turquie sera donc un adversaire coriace, dans ce costume d’outsider qu’elle apprécie tant (encore faudra-t-il voir qui vient aussi côté turc…) mais il y aura aussi le Canada. Avec pas mal de joueurs NBA, dont Andrew Wiggins ?
« On pourrait penser que le Canada est l’équipe la plus redoutable. Mais comme nous, ils sont dépendants de leurs joueurs NBA. Ils ont potentiellement la capacité d’avoir une équipe forte, » souligne justement Collet.
Dans une salle type NBA, le Mall of Asia Arena (20 000 places) à Manille, les Bleus seront rapidement mis au parfum olympique. Avec la pression populaire qui va avec.
« Jouer dans cette ambiance aux Philippines va donner du relief au tournoi et cela va peut-être lancer notre aventure olympique, » conclut Vincent Collet. « Ce qui m’inquiète et qui reste dans mon esprit, c’est qu’on ne sait pas encore quelles seront les circonstances dans lesquelles on va arriver à ce tournoi. La balle est dans notre camp, il faudra qu’on arrive, malgré le laps de temps qui est court, et qu’on se prépare bien. Si on est dans les conditions optimales, on aura de réelles chances d’aller aux JO. »
Propos recueillis lors d’une conférence téléphonique