Les Lakers sont toujours au fond du trou, et du coup les tensions commencent doucement à monter dans le vestiaire. Elle est bien jolie la tournée d’adieux de Kobe Bryant, mais en attendant, c’est le développement de jeunes joueurs, et de l’avenir de la franchise, qui en pâtit, à l’image de D’Angelo Russell.
Incompatible avec le Black Mamba ? L’ancien meneur d’Ohio State est, en tout cas, repoussé sur le banc et la frustration envers son coach ne cesse d’augmenter.
« Je n’essaye pas de lui montrer quoi que ce soit » explique Russell à Yahoo ! Sport. « J’essaye de montrer à mes coéquipiers et à moi-même que je suis là, pas au coach. Ils attendent de moi que je sois bon, pas que je sois spectateur. »
D’une trentaine de minutes de jeu depuis le début de la saison, D.A. est passé à seulement 20 sur ses deux derniers matches, et en prime, il a dû laisser sa place de titulaire à Lou Williams. Byron Scott pense qu’il peut apprendre sur le banc : des propos délicats à entendre, surtout pour l’intéressé.
« C’est vraiment difficile de rendre heureux tout le monde quand vous êtes un jeune meneur. Et c’est encore plus difficile quand vous n’avez pas l’occasion d’apprendre de vos erreurs » dit-il. « Le coach fait ses choix, et je dois faire avec. »
Plus haut choix de draft des Lakers depuis trois décennies, Russell peine cependant à trouver ses marques au sein d’un collectif plus qu’inquiétant. À seulement 19 ans, il doit prendre les clés d’un camion qui ne réussirait pas le contrôle technique, et doit faire au mieux.
« Il faut réussir à donner le ballon à tout le monde, et aussi de le garder un peu pour soi » commente Russell. « Vous avez Kobe qui demande le ballon, Randle qui a aussi besoin de l’avoir dans les mains, pareil pour Hibbert et Clarkson… C’est vraiment difficile. »
Comment apprendre de ses erreurs quand on joue peu ?
Mais le plus gros problème des Lakers, et c’est vraiment triste à dire, est Kobe Bryant. Il joue plus de 30 minutes et prend encore 18 tirs par rencontre. Un jubilé presque ridicule, mais auquel ses coéquipiers assistent impuissants.
« On ne peut pas y faire grand-chose » avoue Russell. « On ne peut qu’être fan et observer tous ses mouvements. C’est le Michael Jordan de mon époque, il est facile. Même s’il semble en difficulté et qu’il rate ses tirs, il a toujours l’air aussi facile. Quand il vous dit que vous avez fait un truc de bien, vous savez que c’est vrai. »
Si les discours sont encore « corporate », nul doute que la jeune garde des Lakers doit ronger son frein. D’Angelo Russell, Julius Randle, Jordan Clarkson… La franchise leur appartient désormais, même si elle est toujours tenue en otage par un coach qui manque de courage et l’un des tous meilleurs joueurs de l’histoire.