Luke Walton, la sérénité incarnée

Zéro victoire, zéro défaite. C’est le bilan officiel de Luke Walton après 22 matchs à la tête des Warriors, une incongruité propre à la NBA, laquelle octroie les résultats des coaches intérimaires aux titulaires du poste, en l’occurrence Steve Kerr pour Golden State. Néanmoins, et c’est d’autant plus absurde, l’entraîneur des Warriors a au moins bénéficié de la reconnaissance de la NBA avec le trophée de coach du mois de novembre. Observé de très près par la concurrence, Luke Walton pourrait bien recevoir de belles offres dès la fin de cette saison, le signe d’une reconversion déjà réussie alors qu’il s’est dirigée dans le coaching un peu par défaut, en raison d’un dos fragile, synonyme d’une fin de carrière prématurée.

« Je n’avais jamais pensé à devenir coach avant de me blesser au dos. » explique t-il à CBS Sports. « C’est à ce moment que j’ai réalisé que j’appréciais cet aspect du jeu et qu’il fallait que j’essaie dès que possible. En fait, si Phil ne fut pas mon premier coach, c’est le premier à m’avoir fait comprendre toute l’ampleur de la fonction. Il n’était jamais trop énervé ou enthousiaste. Il était simplement stable. J’ai complètement adhéré à sa philosophie voulant qu’un entraîneur est plus dangereux quand il est calme et en mesure de prendre des décisions. « 

« Steve Kerr a créé un environnement incroyable »

Moins talentueux balle en main que son père Bill, l’ex-Laker fut néanmoins un joueur de complément en vue, polyvalent et doué d’une grosse intelligence de jeu. Joueur d’équipe et créateur, il s’est complètement épanoui dans l’attaque en triangle de Phil Jackson et il fut un membre important de la conquête des deux derniers titres des Lakers. Aujourd’hui âgé de 35 ans, il assure avec perfection l’intérim de Steve Kerr en appliquant les mêmes préceptes : proximité et confiance avec les joueurs.

« Nous étions déjà confiants grâce à ce que nous avons construit l’an passé. Steve a fait un travail incroyable en créant un environnement où les gars peuvent évoluer non seulement en tant qu’individualité mais aussi en tant que groupe et cela se produit en leur donnant beaucoup de responsabilités : on les autorise à coacher et ils se tiennent mutuellement responsables. »

Luke Walton partage d’ailleurs beaucoup de points communs avec Steve Kerr. Ancien joueur comme lui, il fait aussi preuve d’humilité quand il s’agit d’évoquer ses mérites : il préfère tout simplement faire l’éloge de ses joueurs, presque en auto-gestion.

« Ce qui facilite tout cela, c’est qu’ils le veulent. Ils veulent cette responsabilité. Ils veulent gagner de nouveau le titre. Que ce soit quand Steve Kerr était là ou quand j’ai pris sa place pour l’intérim, ils auraient pu prendre ça à la légère, se relâcher à cause de leur statut de champions mais nous n’avons jamais eu ce problème car ils savent que mon but est le même que le leur : gagner un titre.

Pour le moment, nul ne sait quand Luke Walton devra céder sa place à son supérieur, toujours souffrant. Mais une chose est sûre : il entame sa carrière de coach de la plus belle des manières et quel que soit son statut à la fin de la saison, Luke Walton a déjà gagné l’estime de la ligue.