Si Al Jefferson a perdu 11 kilos cet été, ce n’est pas seulement pour soulager ses genoux et ses chevilles. Certes, à 30 ans, l’intérieur des Hornets doit ménager ses articulations, mais le régime s’est aussi imposé pour une raison qui échappe à son seul contrôle : le jeu NBA. Fini les intérieurs aux pieds dans le béton scotchés dans la raquette, des joueurs comme Kevin Love ou Draymond Green ont pris la relève et dominent la ligue.
Comme Zach Randolph, « Big Al » est devenu une espèce en voie de disparition et forcément, la nouvelle donne oblige à des ajustements.
« Le jeu au poste a tellement changé en NBA depuis que je suis arrivé. Je suis devenu une espèce rare [sourire] et des joueurs comme moi, il n’y en a plus beaucoup. Les équipes ne draftent plus des intérieurs qui jouent au poste, ils préfèrent des grands qui shootent extérieur et aiment dribbler. Pour moi, cette nouvelle donne peut être un avantage car les équipes défendent moins bien au poste. »
« Mon jeu n’est pas d’aller shooter à 3-points »
À quelques heures d’affronter Dallas, l’ancien lycéen drafté par les Celtics en 2004 pèse moins en attaque (12,3 pts/m). Ses chiffres n’ont jamais été aussi mauvais depuis 2006 mais sa performance de mardi soir face aux Bulls a pu rassurer les amoureux de Big Al. Il est toujours là.
« Vous savez, dans la vie, il faut au moins être bon dans un domaine, et je suis déjà content que ce soit le cas pour moi. C’est mon jeu et ça l’a toujours été. Heureusement que j’ai des coéquipiers qui arrivent à me donner le ballon dans la position que j’affectionne. Une grosse partie de notre attaque est basée sur le jeu au poste bas, pour justement profiter au mieux de mes qualités. Mon jeu n’est pas d’aller shooter à trois points, mon jeu est dans la raquette. »
Mais pourquoi s’être délesté de plus de 10 kilos ?
« Une des raisons pour lesquelles j’ai perdu du poids c’est pour être capable en défense de monter jusqu’à la ligne des trois points, d’être plus mobile sur des extérieurs shooteurs. Il fallait que je sois capable de bouger plus vite. »
S’estime-t-il sous-coté car il ne joue pas le basket tendance en NBA ?
« Je fais mon boulot et je m’en fous. Cela fait 12 ans que je suis en NBA, et c’est que je dois savoir faire des choses sur un parquet non ? [sourire]. Cette satisfaction me suffit. »
Propos recueillis à Charlotte