[preview 2015/16] Numéro 15 : Utah Jazz

Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque.

Aujourd’hui, place au Jazz, auteur d’une dernière fin de saison en boulet de canon. Avec un an d’expérience supplémentaire dans les jambes, quelques renforts prometteurs mais surtout de la stabilité, Utah semble avoir les armes pour atteindre son objectif : les playoffs.

ÉTAT DES LIEUX

Malgré une saison achevée avec un bilan négatif de 38 victoires pour 44 défaites, le Jazz a de quoi espérer. En effet, l’excellente fin de parcours de l’équipe après le All Star Break (19-10), construite grâce à une rigueur défensive et un esprit de corps remarquables, donnent de nombreuses pistes pour poursuivre sur cette progression, d’autant que le club n’a pas vraiment été aidé lors de la saison dernière avec la blessure d’Alec Burks et le feuilleton Enes Kanter. Le premier désormais en forme, le second parti au Thunder, Utah se trouve dans une situation idoine pour faire quelques étincelles.

Désormais sous les feux des projecteurs, les parcours de Gordon Hayward, Rodney Hood et Rudy Gobert seront suivis de près. Le premier a les armes pour s’imposer comme All-Star, le deuxième peut incarner la solution offensive espérée en sortie de banc et le Français a tout ce qu’il faut pour devenir l’un des meilleurs pivots de l’Ouest, pour ne pas dire de la ligue. Sa domination se fera avant tout dans le secteur défensif, mais il doit aussi se montrer plus confiant et entreprenant en attaque.

Par ailleurs, la blessure de Dante Exum peut sans doute être compensée. Certes, l’Australien était l’un des meilleurs défenseurs de l’équipe dans le périmètre mais ses lacunes dans la gestion du jeu étaient encore problématiques. Avec Raul Neto, recruté cet été, Utah dispose d’un bon remplaçant au relais de Trey Burke, aussi bien capable de défendre sur l’homme que de faire tourner le ballon. Et puis l’équipe récupère Alec Burks, blessé la majeure partie de la saison dernière.

Enfin, il faut compter avec Quin Snyder, coach de grande qualité, lequel voudra sans doute pérenniser l’exigence défensive de l’équipe, tout en privilégiant la folie offensive. En pré-saison, l’équipe joue déjà plus vite (92.8 possessions / 48 minutes l’an passé, dernière de la ligue) puisque la remontée du ballon ne passe plus uniquement par le meneur. Dans ces conditions, le Jazz peut devenir très surprenant dès cette saison.

Derrière les six mastodontes de l’Ouest (Golden State, San Antonio, Oklahoma City, LA Clippers, Memphis et Houston), Utah fait partie des équipes (avec New Orleans, Phoenix, Sacramento, voire Dallas) qui tenteront de récupérer une des dernières places pour les playoffs. Et avec sa belle fin de saison, son identité défensive déjà bien implantée et la continuité de son groupe, le Jazz a bien tout ce qu’il faut pour faire partie des huit meilleures équipes à l’Ouest.

ARRIVÉES

Trey Lyles (Draft), Tibor Pleiss (Barcelone), Raul Neto (Murcie), Jeff Whitey (Pelicans), JJ O’Brien, Treveon Graham, Jack Cooley

DÉPARTS

Ian Clark (Warriors), Jeremy Evans (Mavericks)

LE CINQ MAJEUR DU DEBUT DE SAISON

LE BANC

Raul Neto, Rodney Hood, Joe Ingles, Trevor Booker, Tibor Pleiss, Jeff Whitey, Chris Johnson, Grant Jerrett, Trey Lyles, Elijah Millsap, J.J O’Brien, Treveon Graham, Jack Cooley

LE JOUEUR À SUIVRE

Rudy Gobert

Compte tenu de la jeunesse de l’effectif, ils sont nombreux à pouvoir prétendre à ce statut mais cocorico oblige, Rudy Gobert sera l’une des principales attractions de cette équipe. En constante progression depuis son arrivée dans la ligue, le Français a encore montré qu’il avait passé un cap lors du dernier EuroBasket.

S’il manque encore un peu de régularité, son éthique de travail ne fait aucun doute et le tricolore a la confiance de sa franchise. Bien installé dans le schéma de son coach, le Français peut devenir une menace unique en défense. Pour cela, il lui faudra faire attention à sa gestion des fautes. De l’autre côté du terrain, il doit continuer à se montrer opportuniste, sans pour autant se contenter des rebonds offensifs. S’il confirme le développement de son petit tir en périphérie, il aidera le Jazz en offrant plus d’ouvertures à Derrick Favors et ses coéquipiers.

En ligne de mire ? Le trophée de la meilleure progression et/ou de meilleur défenseur.

MASSE SALARIALE

60.2 millions de dollars (25e)

MOYENNE D’ÂGE

23.7 ans

Le Jazz poursuit sur sa dynamique de la fin de saison dernière. Les qualités défensives de l’équipe étouffent les adversaires et le rythme offensif devient plus adapté au jeu actuel, grâce aux ajustements de Quin Snyder. À la mène, Trey Burke s’affirme et devient plus efficace, tout en laissant les clés de l’attaque à Gordon Hayward. Celui-ci s’impose définitivement comme un franchise player et devient une menace offensive d’élite. Aidée par Alec Burks, très fiable, et Derrick Favors, très solide dans la raquette, l’équipe progresse dans le secteur offensif, que ce soit à trois-points ou sur le jeu rapide.

En sortie de banc, Raul Neto et Rodney Hood apportent un supplément de folie, aidé par Joe Ingles, toujours précieux. Derrière Rudy Gobert, Tibor Pleiss et Jeff Whitey amènent la densité physique nécessaire pour maintenir à niveau la dissuasion défensive, alors que Trey Lyles montre toute son intensité physique sur de courtes séquences.

Au final, malgré quelques fluctuations normales compte tenu de la jeunesse de l’effectif, Utah se qualifie pour les playoffs, où tout devient possible.

Trey Burke ne montre pas de progrès, que ce soit dans la gestion du jeu ou en défense. Avec un poste 1 lacunaire, Gordon Hayward est dans l’obligation de se démultiplier et la fluidité de l’attaque s’en ressent. À l’extérieur, Alec Burks et Rodney Hood restent les seules menaces fiables longue distance, ce qui constitue un problème dans la NBA actuelle. Trop stéréotypé, Utah reste à la traîne en attaque. En défense, l’absence de Dante Exum se ressent également face aux meneurs adverses et, de fait, Utah est moins efficace que l’an passé.

Avec une masse salariale très faible, le Jazz entreprend quelques changements au sein de l’effectif et la fin de saison ne sert (encore) qu’à construire l’identité du groupe.