Phil Jackson : « J’ai souvent senti de la haine de la part de Kobe Bryant »

Dans un long entretien accordé à son ami Charley Rosen, Phil Jackson s’est épanché sur de nombreux sujets. Divisé en plusieurs parties, alimentant régulièrement les colonnes d’ESPN, le dialogue dévoile le stratège sans fard, ni artifice. Égal à lui-même, franc, acerbe, parfois de mauvaise foi, Phil Jackson répond notamment aux propos de Kobe Bryant tenus dans GQ (l’arrière l’a notamment accusé d’utiliser des discussions privées dans la presse).

« La seconde fois, je lui ai permis de faire son truc… »

« Ah, mon vieil ami Kobe Bryant… Oui, bien souvent je pouvais sentir sa haine » dit-il sans détour. « Je suis certain que Kobe était fou lorsque j’ai écrit dans ‘The Last Season’ qu’il était « incoachable ». Oui, nous étions souvent en désaccord. Il voulait plus de liberté et je le voulais plus discipliné. C’est une source normale de conflit entre les coaches et les joueurs à tous les niveaux de compétition. »

En dépit de cette tension, les deux hommes ont collaboré onze ans ensemble pour cinq titres en commun, un succès synonyme de liens à jamais insécables, malgré l’inimitié. Après la sortie du livre, Phil Jackson avait même confié considéré le joueur « comme son fils ».

« Néanmoins, lorsque je suis revenu une seconde fois aux Lakers, Kobe et moi avons travaillé ensemble. » poursuit-il. « Je lui ai donné le permis de faire son truc, tant qu’il restait au sein du triangle. Nous avons gagné deux titres de plus. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours vu Kobe comme un vrai grand joueur, un gars intelligent et une personne remarquable. »

« Revenir à New York et rester dans le milieu du basket étaient plus importants que l’argent »

Son interlocuteur en profite également pour lui remémorer la sortie de son ancien general manager aux Bulls, Jerry Krause. Ce dernier avait en effet caractérisé l’arrivée de Phil Jackson aux Knicks d’une ambition plus vénale que sportive. Guère touché par ce discours, le président new yorkais ne manque pas de rétorquer.

« J’ai toujours essayé d’être positif au sujet de Jerry, et je ne sais pas vraiment ce qu’il voulait dire. » s’interroge t-il. « Il y a eu plein de facteurs bien plus importants pour moi que l’argent. Ce qui m’a le plus attiré étaient le fait de revenir à New York, de rester dans le milieu du basket, faire face à une nouvelle sorte de challenge et travailler avec des gens que je respecte énormément. »

Que répond-t-il à ceux qui disent ou écrivent que son passage aux Knicks est pour l’instant un échec ?

« Tout ce que je peux dire, c’est que je suis le même scénario que Jerry Krause après mon départ des Bulls. En gros, faire le ménage et essayer de reconstruire autour d’un choix de draft élevé. Si l’on se souvient bien, Jerry a eu le premier choix en 1999 avec Elton Brand, un bon joueur mais pas un franchise player. J’espère faire mieux. »