Steve Nash : « Avec Phoenix, on était en avance sur notre temps »

Jeune retraité, Steve Nash a suivi les Finals NBA entre Golden State et Cleveland avec délectation depuis son écran de télévision et pour lui, le plus fort a gagné. Le plus beau jeu surtout.

« Il suffisait de regarder les matchs pour s’en rendre compte, » a-t-il déclaré au Toronto Star. « La balle bougeait, il y avait du rythme, on pouvait voir la beauté du jeu, les joueurs se démarquer, ce duel était un peu une opposition entre la facilité et la tension. Regardez Cleveland. LeBron était brillantissime. Sans Iguodala, il aurait marqué 50 points par match. Andre a été suffisamment efficace pour le limiter à 40. Mais le jeu des Warriors était fluide et il y avait du mouvement et cela a fait la différence à bien des égards. On voit aussi cela avec San Antonio. Cela montre comment le basket doit être joué. C’est l’évidence. »

« À chaque faux pas, nous en prenions plein la face ! »

Les Warriors ont certes profité des blessures de Cleveland et de l’absence de rotation du côté des Cavaliers mais la franchise californienne a réalisé une saison pleine du début à la fin, progressant encore sous l’égide de Steve Kerr par rapport à l’ère Mark Jackson. Pour Steve Nash, le style de jeu des Warriors n’est pas sans rappeler celui des Suns dans les années 2000.

Avec Steve Kerr et Alvin Gentry sur le banc des Warriors, Leandro Barbosa sur le terrain ou encore Shawn Marion du côté des Cavaliers, la finale avait un petit goût d’Arizona.

« Nous étions en avance sur notre temps, » ajoute le Canadien au sujet du style de jeu des Suns sous le coach Mike D’Antoni. « Peut-être qu’avec un peu plus de réussite nous aurions pu gagner et ouvrir la brèche mais je pense que Mike a été vengé d’une certaine manière lors de cette série qui s’est joué en « small ball » dans son immense majorité. À l’époque, on nous rabâchait sans arrêt qu’on ne pouvait pas gagner de cette façon et Mike répondait sans arrêt que c’était possible. Et dès que nous faisions un faux pas, nous prenions tout en pleine face. C’est le revers de la médaille d’avoir été des précurseurs. »

« Nous n’étions pas très bons en défense mais… nous n’avions pas le choix »

Steve Nash ne veut pas se tourner vers le passé et refaire l’histoire mais il note également que les Suns avaient des carences que les Warriors n’avaient pas. Le propriétaire a vendu plusieurs choix de Draft qui auraient pu servir à drafter un Andre Iguodala ou Luol Deng. Et puis la chance joue un rôle important et les Suns ont souvent manqué de réussite entre la blessure au visage de Joe Johnson, les genoux d’Amar’e Stoudemire, le nez cassé de Nash, les suspensions de 2007…

Pour certains, cela signifiait que le style de jeu des Suns était voué à l’échec. Déjà l’an passé, les Spurs ont remporté le titre avec un jeu basé sur la fluidité de la circulation de balle. Un style mis en évidence par Mike D’Antoni.

« Notre jeu était différent et les gens voulaient crucifier Mike pour cela, » conclut Steve Nash. « Nous n’étions pas très bons en défense et cela va à l’encontre de ce qu’est le basket mais nous n’avions pas vraiment le choix. Nous n’avions pas l’effectif ou la taille pour adopter un autre style de jeu. »