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Sur les traces du lycéen Andrew Wiggins dans l’Ontario

NBA – Il y a sept ans, Basket USA avait pris la route du Canada pour se rendre sur les lieux des premiers exploits de l’ailier All-Star des Warriors.

photo 3Auteur de deux « double-double » impressionnants, à 17 points et 16 rebonds au Game 4 puis 26 points et 13 rebonds au Game 5, Andrew Wiggins est l’un des éléments moteurs de la prise de pouvoir des Warriors sur cette finale NBA.

Avec deux défaites et une victoire sur les trois premières levées, dont un revers à domicile à San Francisco, les Warriors étaient en effet en grand danger. Mais Andrew Wiggins les a aidés à reprendre le contrôle avec deux performances qui rappellent que le gamin de Toronto (Thornhill plus précisément, au nord de la mégalopole de l’Ontario) était un grand espoir du basket canadien, mais aussi mondial à son arrivée dans la Grande Ligue.

Numéro 1 de la Draft en 2014, après une seule saison à la fac’ de Kansas, il avait réussi ses débuts NBA, récoltant le titre de Rookie Of The Year ainsi qu’une place (logique) dans le meilleur cinq des rookies en 2015.

Mercredi 13 mai 2015 justement. À peine rentré de Chicago après un match de la série face aux Cavaliers, notre journaliste Emmanuel Laurin avait repris les routes vers le Canada, et Toronto plus précisément. Mais cette fois, de Toronto à Vaughan, son trajet n’était pas bien long (à côté des 840 km qui séparent Chicago de Toronto s’entend). Il suffit d’une petite heure pour rallier Vaughan Secondary School et aller à la rencontre de Gus Gymnopoulos, le coach de lycée d’Andrew Wiggins dans la banlieue nord de la cinquième ville la plus peuplée d’Amérique du Nord.

Alors qu’on demande son chemin à un lycéen, on traverse une grande salle où ça piaille de partout, avec les uns qui mangent leur déjeuner et d’autres qui s’amusent et se taquinent. On se retrouve finalement dans le bureau de l’administration. On y aperçoit déjà une couverture de Sports Illustrated sur laquelle figure l’enfant du pays et, après quelques minutes d’attente, le coach vient nous saluer.

« Ah, c’est dommage ! » nous souffle-t-il alors qu’on se dirige vers le gymnase, non sans un passage obligé devant l’armoire à trophées (voir plus bas). « Andrew était là il y a deux jours ! Il est passé nous dire bonjour, il est venu s’entraîner avec nous. C’était sympa. »

Andrew, le gamin posé et réfléchi

Tu m’étonnes ! Le tout récent Rookie de l’Année qui revient dans son lycée, ça aurait valu son pesant de cacahuètes ! C’est malheureux mais pas de regrets pour autant, on était à Chicago pour couvrir les playoffs… On ne peut pas être partout !

wig vaughanEn attendant, on profite que le cours de coach Gymnopoulos ne soit pas tout à fait terminé pour découvrir un peu les lieux. Avec deux salles de basket mitoyennes, et une salle de musculation entre les deux, les infrastructures de ce lycée (qui propose un sport études basket – et des cours en français !) sont très satisfaisantes.

Avec leur logo qui représente un voyageur (terme employé pour décrire les employés qui transportaient les peaux obtenues des tribus indiennes aux villages pour le compte des compagnies de fourrure) en plein dans le rond central, je m’imagine les féroces batailles qui ont dû avoir lieu ici à travers les années. Et surtout entre Andrew Wiggins et ses frères Nick et Mitch.

« Il était là la semaine passée [entretien réalisé le 13 mai, ndlr], on est allé au Tim Horton’s [chaîne de café omniprésente au Canada, ndlr] » nous explique Gus. « Il est tellement humble et les pieds sur terre. Il revient ici, à Vaughan, car il sait pertinemment que personne ne va l’embêter. On n’appelle pas les médias quand il vient. Il aime bien revenir justement pour retrouver ce calme et cette sérénité. Je suis son coach de lycée et je le resterai, c’est-à-dire que je le traite comme les autres et pas comme une star de la NBA. Il vient retrouver ses racines ici. L’autre jour, quand il est venu, il a pris le temps de serrer la main de tous les gamins qui étaient dans la salle quand il a fini son entraînement. C’était dingue. »

voyageurCar Andrew est un gamin simple, qui ne se prend pas la tête. Tout comme lui, un de ses anciens coéquipiers à Vaughan, Troy Reid-Knight, ancien joueur NCAA à Maine, revient quand il peut dans la salle de ses débuts. On lui a parlé rapidement alors qu’il était en pleine séance de muscu’.

« Andrew, je le connais depuis qu’on est rentré en sixième, c’était en 2006. Donc, oui ça commence à faire un moment. La première fois que je l’ai rencontré, il était un peu dégingandé mais déjà très athlétique. On pouvait déjà sentir qu’il avait l’instinct pour le basket. Dès qu’il est arrivé au lycée, on a compris qu’il allait être au-dessus de tout le monde, mais pas uniquement au niveau athlétique, au niveau des qualités basket aussi. Le truc, c’est qu’il n’avait pas besoin de montrer toutes ses qualités car il dominait déjà tellement, rien qu’au physique ! Sa mère est originaire des Barbades et mon père est originaire des Barbades, donc on avait ce lien aussi. On est devenu assez proche. Je connais bien toute sa famille, j’ai été au camp de son père un été, et c’est vraiment son éducation qui a fait qu’il est si humble et calme. Il a dû jouer face à ses grands frères qui étaient déjà très athlétiques et bons basketteurs. »

Rookie de l’année… avec une belle marge de progression !

Et c’est là un des enseignements principaux quant à la star canadienne : Andrew Wiggins est un observateur avant tout. Avant de prendre ses décisions, il va d’abord étudier la situation et prendre le temps d’évaluer le champ des possibles. Dernier d’une confrérie de six enfants (trois filles et trois garçons), Andrew a été éduqué dans l’idée qu’il fallait effectivement prendre son temps et réfléchir plutôt deux fois qu’une. Et ça s’est vu en NBA lors de son année rookie, et depuis son arrivée aux Warriors.

« Je n’ai pas été surpris. Pas le moins du monde » répondait Gus quand on l’interrogeait sur l’élection d’Andrew Wiggins comme meilleur rookie de l’année. « Je le dis depuis le début de l’année et il y a des interviews qui le prouvent. J’ai toujours pensé qu’Andrew avait plus de marge de progression. Jabari (Parker, 2e choix de la Draft mais rapidement blessé dans sa saison rookie) est un joueur très accompli avec un jeu offensif bien poli mais Andrew a plus de marge de progression. Il a commencé la saison doucement et franchement, je m’y attendais. Andrew est très intelligent et on ne le souligne pas assez. Il est arrivé dans ce nouvel environnement et il n’a rien précipité. Il s’est adapté tranquillement, sans forcer, en observant d’abord. Il ne s’embarrasse pas de pression dispensable car il suit un plan sur le long terme. Il sait, par son père notamment, qu’il faut prendre les choses les unes après les autres, sans se presser. Il veut réussir une longue carrière et ses parents savent ce que ça implique et ils lui ont inculqué très tôt que rien ne doit être fait dans la précipitation. »

andrewEt de fait, alors que beaucoup de rookies ont craqué en chemin, Andrew Wiggins a lui évité les embûches les unes après les autres, avec ses grandes enjambées, sans jamais se prendre les pieds dans le tapis. En entrant en NBA sur la pointe des pieds, le prodige de Vaughan a parfaitement réussi son examen d’entrée, en terminant sa saison rookie à 17 points, 5 rebonds et 2 passes de moyenne… avec ce fameux trophée de meilleur débutant dans les bras !

L’aurait-il eu s’il était resté à Cleveland, aux côtés de LeBron James et Kyrie Irving, on ne le saura jamais… Mais coach Gymnopoulos n’était pas tellement convaincu qu’un séjour dans l’Ohio aurait été si mauvais pour son ancien protégé…

« Je ne sais pas. Franchement, on ne peut pas savoir ce qu’il se serait passé à Cleveland. Les gens disent qu’il n’aurait pas pu toucher le ballon et tout ça… mais la vérité, c’est qu’on ne sait pas ! Il aurait pu jouer avec deux All-Stars, et il aurait pu profiter de ça et marquer beaucoup de points aussi. On ne sait pas. »

En fait, la déception du coach a surtout été causée par une autre raison, disons, plus pragmatique…

« Et puis personnellement, on était enthousiaste car on avait été invité à jouer contre une équipe d’un lycée local, avant un match, sur le parquet des Cavs ! J’étais en Grèce l’été dernier et j’ai appris [son transfert à Minnesota, ndlr] en revenant de mon footing. J’étais tellement contrarié car ça voulait dire qu’on ne pourrait pas jouer dans la salle de Cleveland. On a rapidement annulé notre voyage scolaire dans l’Ohio. »

Wiggins, un athlète phénoménal

C’est dans les gènes ! Avec une maman qui a glané deux médailles d’argent sur les relais 4x100m et 4x400m aux Jeux Olympiques de Los Angeles, et un papa ancien joueur de NBA (et de Pro A), le petit Andrew avait de qui tenir. Mais quand on y ajoute Mitchell Jr qui a joué à SouthEastern University et Nick qui a joué à Wichita State (et évolue désormais au Brésil), Drew avait de quoi faire, avec ses deux frangins, au niveau de l’adversité.

photo 4« Je l’ai rencontré quand il avait 9 ans. » rappelle Gus. « À l’époque, on ne pouvait pas vraiment savoir mais quand il est arrivé en cinquième, [à 12-13 ans donc, en 2007, ndlr], on le faisait jouer avec les séniors et il s’en sortait très bien. Ces gars-là avaient cinq ans de plus que lui mais il s’en sortait déjà ! Physiquement, ça allait. Il était évidemment moins costaud que les autres mais il est plus fort qu’on ne le pense et puis, il a un contrôle de son corps assez incroyable. Je me souviens d’une action en particulier, où il part en dribble sur le côté gauche et il va chercher le contact et arriver à marquer le panier main gauche. A 12 ans contre des gars qui en ont 18, c’était impressionnant ! »

Son coéquipier Troy confirme la tendance… et y ajoute une anecdote croustillante !

« Je me souviens d’un alley-oop une fois. L’équipe qu’on jouait n’était vraiment pas très forte, elle défendait en zone 2-3. Et sur l’action, Andrew récupère le ballon très bas et du coup, il a dû faire un petit moulin avant de dunker, et c’était assez incroyable de voir ce geste ! Et puis, une autre fois, on s’est retrouvé sur la piste d’athlétisme [pour une punition de coach Gymnopoulos, ce dernier remettant les choses en contexte plus tard lors de notre entrevue, ndlr] et Andrew nous a mis un vent à tous sur la course. En gros, il avait couru le 200 m autour des 20 secondes. On savait que sa mère était une athlète olympique mais on était sous le choc de le voir faire ça au lycée ! »

Et cette dernière est confirmée par Gus.

« Il a dû faire 22 secondes aux 200 m… sur une piste avec des cailloux et avec des chaussures de basket ! »

L’épicentre d’une des nouvelles places fortes du basket

Avec ses bras interminables et sa détente à faire pleurer les gamins du quartier, Andrew atteignait déjà 3m68 à 14 ans ! [Pour info, le record NBA est détenu par Jeremy Evans du Jazz à 3m86, devant Dwight Howard (3m81) et Miles Plumlee (3m70), ndlr]. Absent du Draft Combine de Chicago l’été de sa Draft en 2014, on sait cependant que Wiggins avait été mesuré à 1m12 du sol. Sacrée détente ! Le gamin est un athlète complet…

« Et une bonne personne » ajoute Trey. « C’est un des meilleurs coéquipiers que j’ai eu. Il a tellement de facilités pour le jeu qu’il aurait pu nous écraser et n’en faire qu’à sa tête mais ce n’est pas du tout son genre. On peut le voir maintenant en NBA, il s’adapte à son rôle au fur et à mesure. Il fait ce qu’on lui demande de faire. Et il en fait de plus en plus ! S’il n’avait pas fait cette taille par exemple, je pense qu’il aurait été le même gars qui aime jouer au basket et veut passer du bon temps avec ses copains. Il fera toujours ce qu’on lui demande de faire. Il n’est pas du genre à en faire trop, à sortir de son jeu. Et pour moi, c’est sa vraie qualité première: il joue sur ses points forts et fait de ses points faibles des forces. »

MAILMASTER Subject: sp-wiggins25june On 2014-06-18, at 11:38 AM, Gerster, Jane wrote: Vaughan Secondary School basketball team captain Cy Samuels (far left), Andrew Wiggins (#22 on left) and teammates Henry Tan (#23) and Roshane Roberts (#1 on right) during the 2011 OFSAA basketball championships final. The team won that year (the only year Wiggins played for the school du ring his year and a half as a student there, but Wiggins has remained close with some of his teammates. Roshane Roberts will be with him in New York on draft day. PROVIDED. Three.JPG

Avec sa famille solidement implantée dans la communauté locale depuis 2002, son père organisant des camps chaque été, Andrew retrouve facilement ses réflexes dans l’environnement de son enfance. En fait, il devient même l’épicentre d’une nouvelle place forte du basket mondial à Toronto. Avec le plus important contingent d’étrangers en NBA (13 joueurs en 2015), la légion canadienne débarque en force. La génération « Raptors » du Canada arrive à maturité et Wiggins en est le plus beau fleuron.

« J’étais à sa fête pour la draft et c’était vraiment un moment très sympa car on s’est retrouvé avec beaucoup d’anciens coéquipiers mais aussi d’autres joueurs qui étaient nos ennemis en grandissant et qui sont devenus des amis » poursuit Trey. « Avec les années, le cercle se réduit et ceux contre qui on jouait deviennent des amis car on avance tous vers les mêmes objectifs. Andrew avait toujours de gros duels avec Xavier Rathan-Mayes qui est à Florida State par exemple (et rapidement passé par les Grizzlies), et maintenant ce sont les meilleurs amis du monde. On a une communauté basket à Toronto qui s’établit… et qui grandit vite ! C’est plutôt cool de voir cette évolution. »

Avec la pépite Jamal Murray qui explosera aux Nuggets, et pourquoi pas, mais plus tard, un petit meneur croisé dans les couloirs de Vaughn dont Gus nous a vantés les mérites, le tout jeune meneur Andrew Nembhard (attendu à la Draft cette saison), le basket se porte bien au pays du hockey. Evidemment, Andrew Wiggins doit bien avoir ses défauts…

Mais pour ce qui est de sa part d’ombre, vous pouvez déjà vous rhabiller ! Le fiston n’a pas eu à chercher loin pour entendre des histoires à vous glacer le sang. Son paternel a effectivement été pris deux fois par la patrouille pour usage de cocaïne en 1987 et en 1990. De quoi le bannir de NBA. Par la suite et pour l’anecdote, il a ensuite joué en CBA au Quad City Thunder et pour la Oklahoma City Cavalry. Plus proche de nous, il a aussi été membre du CSP Limoges.

« Tous mes enfants connaissent mon histoire. On en a parlé » assume Mitchell Wiggins. « Marita et ma famille me soutiennent. Il faut arriver à un moment à prendre la bonne décision. Je voulais retrouver le droit chemin, et le faire droit dans mes bottes. »

Pour la part d’ombre, vous pouvez allez vous rhabiller !

Gamin d’une famille nombreuse dans la banlieue de Toronto, Andrew Wiggins a les pieds solidement ancrés dans la réalité. Certes trop discret, trop introverti voire trop canadien pour certains, Andrew prend son temps. Le petit dernier de la famille n’a finalement encore que 20 ans et quelques mois derrière lui.

« C’est un gamin bien équilibré. Et puis, un très bon coéquipier » reprend Gus. « Quand il était avec nous, il ne se souciait pas du tout des records de scoring, de dunker sur tout le monde ou d’être le mec le plus dominateur. Il voulait faire briller ses copains. Il savait déjà qu’il était meilleur que les autres mais il ne voulait pas tirer la couverture sur lui. Il ne voulait jamais faire les interviews, il n’était pas à l’aise. »

gusAvec le basket, il a pris son temps aussi étant gamin. Ne jouant pas dans l’équipe pendant toute la saison de 9th grade, soit la première (de quatre) année de lycée, Andrew a mesuré ses priorités. Mais comme son discours de rookie de l’année le laisse entendre, Andrew Wiggins progresse aussi à son rythme au niveau des qualités oratoires.

À la tête des Voyageurs depuis 2007, Gus Gymnopoulos n’a que d’éloges pour son ancien protégé. Ayant eu sous sa responsabilité de professeur d’éducation physique non seulement Andrew, mais également ses frères Mitchell et Nick, ainsi que ses soeurs Stephanie, Angelica, et Taya, Gus connaît de près le clan Wiggins. Le père Mitchell a été bien souvent à ses côtés lors de séances d’entraînement avec ses fistons.

Et Gus sera le premier à vous dire qu’il a beaucoup appris aux côtés de l’ancien joueur NBA, désormais papa comblé. Mais ce n’est rien à côté du séisme médiatique causé par le dernier rejeton, Andrew.

« Sa présence ici m’a défini. C’est un truc assez dingue. Il est parti depuis 2011 et depuis cette date, il n’y a pas eu une semaine où je n’ai pas été interrogé sur Andrew. Et je ne parle pas des élèves de l’école. Je parle des médias. J’ai donné plus de 200 interviews à mon avis, et c’était à chaque fois pour parler d’Andrew. C’est incroyable de voir l’impact qu’il a eu. »

Remerciements sincères à Gus Gymnopoulos pour son accueil et sa disponibilité (et pour les photos)

DES HIGHLIGHTS D’ANDREW WIGGINS À 16 ANS

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