Toutes les défaites font mal, la frustration ne connait pas de hiérarchie. Celle de samedi soir au Moda Center, Nicolas Batum la garde sur l’estomac. Son coach Terry Stotts a bien « cru qu’on allait trouver un moyen de s’en sortir, comme on l’a fait si souvent cette saison », mais il a aura toujours manqué « ce petit détail qui décide un match de playoffs », comme l’avoue l’ailier des Blazers.
Malgré ses 27 pts, Nico l’a mauvaise, pour plein de raisons.
La première ? « Nous ne sommes pas arrivés à bien défendre sur leurs extérieurs. Calathes, Lee et Conley nous ont fait mal. On sait que dessous ils sont plus forts et qu’on va avoir du mal, et donc il faut absolument qu’on défende mieux sur les arrières ».
La deuxième ? « Ils ont scoré 38 pts en un quart temps, on ne peut les laisser faire ça alors qu’on joue chez nous et qu’ils mènent 2-0. Le match s’est encore joué sur un quart temps. »
Si seulement ce regret était le dernier, ça rendrait la nuit de Nico moins courte. « Ils ne prennent que 6 rebonds offensifs mais les 6 nous font tous très mal. Ils arrivent sur des possessions qui auraient pu nous faire revenir», peste le Normand. C’est donc la troisième raison.
« Sur aucun match, on est largué »
Pour le champion d’Europe, les scores des deux premières défaites ne reflètent pas la réalité d’une joute plus serrée que le 3-0 laisse aujourd’hui penser. « On n’est pas largué, sur aucun match. Et c’est ça qui est frustrant car ça se joue sur des petits détails. Ce n’est pas comme si nous étions tout le temps dominé, le problème c’est que ces petits détails nous coûtent des runs qui nous mettent derrière en un quart temps et après on rame pour revenir. »
Cette incapacité des Blazers à ne pas laisser se répéter un même scénario – « se retrouver à -15 sur une séquence de 3 minutes » – donne des maux de tête à un vestiaire qui samedi soir à 23h09, donnerait le prix orange à Buster Keaton.
« C’est dur, c’est dur », balance Batman, en laissant la phrase suspendue dans ses pensées. « Le dernier mois n’a pas été facile, il nous manque des joueurs mais on essaye de ne pas se trouver d’excuses et de continuer de jouer. Pour finalement perdre sur des détails », répète-t-il.
12 défaites en 13 matches face à Memphis
« La saison passée contre les Spurs, on a vraiment senti qu’on s’était fait dominer. Là ce n’est pas le cas, ni ce soir ni dans les deux défaites là bas. Les stats et les résultats disent autre chose mais nous, on ne s’est pas senti vraiment dominés. Surtout qu’à Memphis nous n’étions pas dans notre basket. Mais bon, c’est leur jeu qui est difficile à jouer aussi, ils endorment. Avec eux c’est toujours compliqué… »
C’est le moins que l’ailier international puisse dire : sur les treize derniers matches contre les Grizzlies, Portland s’est incliné douze fois.
« La saison passée contre les Spurs, les gars ont réussi à aller chercher la fierté au fond d’eux pour gagner le Game 4 alors que nous étions menés 3-0. Ils feront pareil lundi. » Si Terry Stotts le dit…
Propos recueillis à Portland