À l’heure où une fraternité universitaire de l’Oklahoma vient d’être expulsée pour ses chants racistes et où Ferguson continue de tourmenter l’Amérique, la question du racisme occupe toujours une grande place de l’actualité aux États-Unis. De toute évidence, la NBA n’est pas en reste et les récentes affaires liées à Donald Sterling et aux Hawks sont là pour l’attester.
« Les gens tirent toujours des conclusions sur nous »
Si d’ordinaire les joueurs noirs s’expriment plus fréquemment sur cette question, il ne faut pas oublier que la ligue américaine est composée de plus d’une trentaine de nationalités. À ce titre, d’autres athlètes sont aussi touchés directement par cette question et c’est notamment le cas de Jeremy Lin.
Certes Américain, le meneur des Lakers est d’origine taïwanaise. Aujourd’hui, il est le seul joueur d’origine asiatique à fouler les parquets NBA et même en 2015, cela ne passe pas inaperçu.
« Il y a toujours ce truc où c’est convenu de rire de certaines personnes plutôt que d’autres, et les Asiatiques sont une cible très facile pour ça, » explique t-il à ESPN, dans un long et instructif portrait à son sujet. « On nous présente comme une minorité modèle, et tout le monde peut rire des Asiatiques : ce sont des gens bien, respectueux, ils ne feront rien. Les gens me regardent, et ils tirent toujours des conclusions. Ils ne voient pas la dureté de mon jeu. Comment vous appelez ça ? »
Comme d’autres groupes ethniques, Jeremy Lin est au fait des sobriquets qui lui sont adressés, directement ou non. Il s’étonne aussi d’être le seul Asiatique à jouer en NBA, alors qu’à titre d’exemple, la Chine regorge d’environ 300 millions de pratiquants. Selon lui, son origine a néanmoins beaucoup contribué à sa médiatisation.
« Les gens ne sont pas habitués à voir les Asiatiques faire certaines choses, et cela crée un effet polarisant, » analyse t-il au sujet de sa popularité naissante lorsqu’il était à New York. « Je pouvais marquer 20 points [à New York], c’était toujours mieux que les 20 points d’un autre [aux yeux des observateurs]. »
Dans un sens ou dans l’autre, les stéréotypes prennent toujours le pas sur la réalité.