Remplaçant vétéran chez les Raptors, Lou Williams a déjà bien bourlingué en NBA. A 28 ans, le natif de Memphis (comme Penny ou D-Rose) a enfin retrouvé son équilibre après deux saisons compliquées à Atlanta, dans la ville où il a grandi… et, où, forcément, il voulait tant briller !
L’ancien protégé de Kevin Ollie… et Allen Iverson !
Malheureusement une vilaine blessure aux ligaments croisés a effectivement gâché son expérience dans la capitale économique de la Géorgie américaine. Echangé comme une vulgaire chaussette sale par les Hawks, Williams est néanmoins très heureux d’avoir pu atterrir à Toronto. Certes, le climat y est moins accueillant que dans le Sud, mais Lou a retrouvé toutes ses sensations de basketteur.
Tournant actuellement à 15 points, 2 rebonds, 2 passes, Williams réalise de fait une de ses meilleures saisons en carrière au niveau du scoring, tout proche de son ultime saison à Philly en 2011-12. Drafté par les Sixers en 2005, Lou a passé sept saisons dans la cité de l’amour fraternel et ces deux mentors, Allen Iverson et Kevin Ollie, sont encore deux joueurs desquels Williams parle avec une grande émotion.
« C’était le jour et la nuit. Mais j’ai pris le meilleur des deux mondes. » explique Lou sur ESPN. « AI ne s’entraînait pas vraiment [rires]. Il n’aimait pas tellement ça. Mais l’autre face de la médaille, c’est qu’il était constamment blessé ; il avait toujours des petits pépins physiques. En tant que jeune joueur, à l’époque, ça m’étonnait car tout le monde est un peu blessé à force; mais maintenant, je me rends compte combien ça devait être difficile pour lui. Et puis, de l’autre côté, Kevin me prenait souvent pour faire du rab à l’entraînement, ou aller à la chapelle. J’ai vu le meilleur des deux mondes. J’avais un gars super talentueux qui approchait son boulot de manière très professionnelle et l’autre, qui n’était pas aussi talentueux, mais qui travaillait très dur pour conserver sa place. »
Sebastian Telfair, le pionnier
On l’oublie souvent mais Lou Williams fait partie de cette dernière génération de joueurs NBA qui sont passés directement du lycée à la Grande Ligue. Plus compliqué en 2015, cela semblait tout aussi inaccessible au jeune adolescent qui a grandi dans l’ombre des Dwight Howard et Josh Smith, stars à Atlanta, en 2004. Mais lors de la draft de cette année-là, tout a changé grâce à…
« Sebastian Telfair, honnêtement. Je n’oublierai jamais ce moment-là. On était dans le Colorado avec la sélection américaine et on regardait la draft 2004. A l’époque, on ne draftait que des intérieurs ou LeBron à la sortie du lycée. Et là, Sebastian est drafté en n°13… Et il fait ma taille ! Moi et Monta Ellis, on s’est regardé, et on s’est dit: « je me déclare, mec ! », « oui, moi aussi ! ». On s’est décidés comme ça. Pendant ma dernière saison au lycée, il y avait effectivement plus de scouts, et j’ai donc compris que c’était réaliste. »
Jamais redescendu sous les 10 points de moyenne depuis sa troisième saison chez les Sixers, en 2007-08, Lou Williams est désormais un (jeune) vétéran qui aide les jeunes Raptors à trouver de la sérénité en sortie de banc. Scoreur explosif, Williams s’est bien habitué à sa nouvelle maison au nord de la frontière. En fait, c’est l’état d’esprit local qui lui a beaucoup plu et, du coup, Lou Will pense bel et bien à prolonger sa pige en Ontario.
« Absolument. J’aimerais obtenir une prolongation de contrat. A ce moment de ma carrière, je veux jouer là où les fans m’apprécient, là où l’équipe est sérieuse. Ici, les gars sont des bulldogs. Ils aiment la compétition. On a cette mentalité de nous contre le reste du monde, parce qu’on est au Canada. On a une identité et j’adore ça. C’est parfait pour ma personnalité car j’ai toujours été un outsider. »