[Coaching] Que retenir du premier match de Kevin Love avec les Cavaliers ?

Il ne s’agissait que du premier match de la pré-saison mais la rencontre entre Cleveland et le Maccabi Tel Aviv était néanmoins intéressante. Victime de quelques douleurs au dos, LeBron James s’est économisé sur le terrain, jouant même parfois un peu facile. Mais c’est normal pour un premier match.

Le point le plus intéressant, c’est que David Blatt n’a pas hésité à alterner les temps de jeu entre le King et Kyrie Irving. Dans le premier quart-temps, le meneur a ainsi joué un peu plus de 3 minutes sans son nouveau coéquipier. Mis au repos à la mi-temps, LeBron James a vu Kyrie Irving gérer l’attaque des Cavaliers pendant plus de sept minutes avant que celui-ci ne soit à son tour mis au repos.

Les trois défis défensifs de Kevin Love

Pour David Blatt, alterner les temps de jeu de LeBron James et Kyrie Irving permet d’offrir le ballon aux deux joueurs, qui en ont besoin. Une bonne solution, surtout dans une période de transition.

Néanmoins, ce qui nous a le plus intéressé, c’est la mise en place défensive de l’équipe et, surtout, l’intégration de Kevin Love dans celle-ci. Comment l’ancien joueur des Wolves va-t-il défendre dans ce nouveau collectif, qui joue très large en attaque ? Premiers éléments de réponse cette nuit.

Arrêter le dribbleur adverse

À Miami, Chris Bosh faisait un travail défensif sous-estimé dans la stratégie ultra-agressive mise en place par Erik Spoelstra. L’intérieur devait ralentir les meneurs adverses sur le pick-and-roll, revenir sur son joueur, sortir sur les shooteurs… Au bout de quatre ans, il commençait à exprimer sa fatigue et aspirait à un système défensif moins gourmand en énergie, histoire d’être plus frais offensivement.

Bien sûr, David Blatt ne va pas demander à Kevin Love de reprendre le rôle défensif de Chris Bosh, surtout que l’ancien Wolf n’en a pas les capacités. Néanmoins, il va devoir assumer quelques missions.

Face au pick-and-roll, il va devoir tenter d’arrêter, ou au moins de ralentir le dribble adverse.

Hier, on l’a encore trop vu se contenter de venir au contact et de ne pas faire cet effort, offrant simplement au meneur adverse un plot à contourner pour attaquer une défense obligée de réagir.

Sortir rapidement sur les shooteurs

Chris Bosh sortait très rapidement sur les shooteurs adverses lorsque les adversaires mettaient en place leur pick-and-roll. Evidemment, on se doutait bien que Kevin Love allait avoir plus de mal, lui qui n’a pas la même vitesse de réaction et de déplacement que son homologue floridien.

Mais c’est peut-être le plus gros défi pour lui. Très peu utilisé sur le porteur d’écran hier, Kevin Love était plutôt chargé d’apporter l’aide pour empêcher celui qui « roule » vers le cercle d’y avoir un chemin facile. Cette option offre un décalage à l’opposé et il faut donc rapidement réagir pour le combler.

Bloquer le chemin du cercle

Comme il n’a pas la vitesse pour ralentir les meneurs adverses et récupérer son joueur sur le pick-and-roll, Kevin Love va sans doute être utilisé en aide. Son rôle sera alors de bloquer le centre de la raquette pour l’intérieur qui « roule » vers le cercle ou le meneur qui profite de l’écran.

L’ancien de Minnesota n’a bien sûr jamais été un intimidateur mais il doit se mettre sur le chemin du cercle. Cela signifie qu’il va falloir qu’il se sacrifie et qu’il n’économise pas son corps.

Alors, même s’il n’aime pas ça, on attend de le voir se placer pour provoquer des passages en force.

En clair, il faut qu’il évite de devenir un problème défensif pour son équipe. En attaque, le trio qu’il forme avec LeBron James et Kyrie Irving va faire des dégâts mais Kevin Love doit éviter de mettre en danger son équipe en défense comme il a pu le faire sur l’action suivante, qui illustre ses défis.

En ne ralentissant pas suffisamment le meneur adverse puis en réagissant trop tard pour monter sur le shooteur, il se fait prendre sur le dribble et ne peut pas suivre, ouvrant le chemin du cercle à un adversaire trop rapide pour lui. Kevin Love ne pourra de toute façon pas devenir le joueur d’aide qu’était Chris Bosh du côté de Miami. Mais dans une ligue qui utilise de plus en plus le pick-and-roll (les Spurs le jouant par exemple jusqu’à l’écoeurement), il doit relever plusieurs défis cette saison.

Ce premier match a mis en lumière lesquels mais cela reste le premier match de la pré-saison et les Cavaliers ont le temps de travailler pour corriger ces faiblesses, que Kevin Love avait développé chez les Wolves, sans doute pour s’économiser en attaque. À Cleveland, il n’aura plus cette excuse.