Multi-milliardaire, et fan de sport, Steve Ballmer va débuter sa première saison comme propriétaire d’une franchise NBA. Nouvel homme fort des Clippers, il souhaite que son équipe devienne une des plus appréciées du pays, et qu’elle commence à faire de l’ombre aux Lakers.
Mais avant de débourser deux milliards pour s’offrir les Clippers, l’ancien P-dg de Microsoft avait tenté de participer au rachat des Kings, et son nom avait circulé pour racheter les Bucks…
« Lorsque Chris Hansen, qui dirige un fond d’investissement, a vraiment essayé de racheter les Kings pour les ramener à Seattle, j’ai voulu le soutenir » rappelle-t-il à USA Today. C’était une chose géniale pour la ville où j’habite, mais à l’époque, je travaillais à plein temps pour Microsoft et j’étais très occupé. (…) Pour les raisons qu’on sait, l’affaire ne s’est pas faite, mais je m’étais dit que si une opportunité se représentait, ou que je travaillais moins, je soutiendrais à nouveau Chris. Je m’étais aussi dit que si c’était impossible de ramener une franchise à Seattle, je voudrais tout de même être propriétaire d’une équipe avant d’avoir 70 ans. »
Il sillonne Milwaukee en voiture…
Agé de 58 ans, Ballmer contacte alors Adam Silver, nouveau propriétaire de la NBA, et il lui annonce qu’il aimerait posséder une franchise à Seattle, voire Los Angeles. « Ce serait idéal » explique-t-il. Silver lui répond que les Clippers et les Lakers ne sont pas à vendre, et que si Seattle retrouvera un jour une franchise, pour l’instant, la priorité est de conserver les franchises dans les villes où elles sont.
Et puis, Ballmer reçoit un email de Allen & Co, une société chargée de la revente des Bucks.
« Comme j’étais encore chez Microsoft, j’ai refusé. Puis, j’ai pris ma retraite, et je me suis dit que je devais étudier cette piste. »
Au printemps 2014, Ballmer quitte alors Seattle direction Milwaukee pour prendre le pouls de cette ville du Nord-Est des Etats-Unis.
« J’ai conduit toute une journée à travers la ville, quartier par quartier. (…) Je me suis dit « Pourquoi pas. »
Et là, son fils l’appelle, et lui balance la bombe qui va faire trembler la NBA.
« Samedi matin, le 26 avril, j’ai un appel. Mon fils est à l’université, et il me dit : « Papa, tu t’intéresses au basket et à Los Angeles. Tu devrais écouter les enregistrements sur Sterling. La franchise va être à vendre. »
Refroidi par le rachat manqué des Kings, puis par les propos de Silver, Ballmer met en doute l’assurance de son fils. Mais il est prêt à agir vite, et c’est grâce aux Bucks…
« Il fallait que j’étudie tout ça et j’avais déjà une petite équipe en place, qui avait travaillé sur les Bucks. J’avais un banquier et un avocat, et on avait déjà une expertise de ce type d’affaire. Je leur ai dit qu’il fallait se tenir prêt. »
Un milliardaire de Seattle choisi à la place des milliardaires de Los Angeles
Ballmer est prêt à s’offrir les Clippers. Il a les sous, et c’est un passionné. C’est le candidat idéal pour la NBA. Sauf qu’il est de Seattle, et que tout Hollywood veut s’offrir les Clippers. Après avoir raté les Kings, il craint de se faire coiffer au poteau par les projets concurrents, menés par de fortes personnalités locales (Magic Johnson, Oprah Winfrey…).
« L’affaire Sterling a eu lieu fin avril, et je n’ai rencontré Shelly Sterling que fin mai. Je suis allé à deux matches des Clippers, et bla, bla, bla… Je craignais que des gens de Los Angeles bouclent l’affaire, car là-bas tout le monde se connaît, et j’étais le gars qui connaissait personne. Je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer. (…) J’ai aussi entendu que Larry Ellison (patron d’Oracle, concurrent de Microsoft) était de la partie. Plein de gars riches, que je ne connaissais pas, étaient aussi intéressés. Comme je ne suis pas de Los Angeles, tout ça me préoccupait, et j’étais davantage un outsider. Mais j’ai continué de bosser dessus, et je me sens aujourd’hui très chanceux. »
Moralité, si Ballmer a réalisé son rêve de posséder une franchise à Los Angeles, c’est parce qu’il en avait émis le souhait auprès du nouveau patron de la NBA, mais aussi parce qu’il s’était préparé à faire une offre pour les Bucks. En basket, on parlerait de timing parfait, et on comprend mieux pourquoi il s’estime « très chanceux ».