Il y a encore quatre mois de cela, les chances pour que les Camerounais Joel EmbiId et Luc Mbah a Moute se retrouvent à Philly étaient proches de zéro.
Une blessure et un trade plus tard, les voici pourtant réunis sous le même maillot et si cela peut sembler anecdotique, la venue de Mbah a Moute est en fait tout sauf anodine puisqu’il n’est autre que le mentor de Embiid.
« Je n’aurais jamais pensé qu’il serait en NBA aussi vite, et encore moins qu’il serait mon coéquipier. C’est bizarre et excitant à la fois, » explique Mbah a Moute au Daily News. « Quand j’ai entendu parler du transfert, j’ai appelé tous ceux qui savaient que Luc était celui qui m’avait aidé à venir ici. Pour moi, c’est fou et ça l’est pour lui aussi, » ajoute Embiid.
Pour comprendre leur enthousiasme, il faut remonter 3 ans en arrière.
Eté 2011, nous sommes au Cameroun, à Yaoundé plus précisément. Comme tous les étés depuis qu’il est en NBA, Luc Richard retourne sur les terres de son enfance pour tenir un camp de basketball pour les jeunes.
Un potentiel immense
C’est alors que se présente un gamin de 17 ans, un certain Joel Embiid, lui aussi natif de Yaoundé. Mbah a Moute ne le connaît pas bien personnellement mais leurs deux familles sont proches.
Toutefois, sa présence reste une surprise puisqu’à l’époque, Embiid rêve de devenir joueur de volleyball professionnel en Europe et il ne pratique le basket en complément que depuis quelques semaines.
« Pour quelqu’un qui jouait au basket depuis, à l’époque je crois que c’était 5 mois environ, il avait l’instinct et certaines des choses qu’il faisait m’impressionnaient. Il faisait des mouvements que des gars qui jouaient au basket depuis des années ne parvenaient pas à faire. Sa façon de courir était impressionnante. »
A partir de là, celui qui évoluait aux Bucks à l’époque décide de prendre le jeune Embiid sous son aile. Il l’encourage, fait jouer ses contacts et l’aide à trouver une place au lycée de Montverde, en Floride.
Trois ans plus tard, son poulain est sélectionné en troisième position de la draft et Mbah a Moute peut se vanter d’avoir eu du nez.
« Je pense qu’il peut être vraiment, vraiment bon. Il a encore du chemin à parcourir et des obstacles à franchir mais s’il travaille, et je sais qu’il le fera, je pense alors que son potentiel est immense. »
En attendant, Embiid pourra donc compter sur la présence de son mentor qui ne sera sans doute pas de trop pour l’aider à traverser cette première année qui, la faute à une blessure, s’annonce sans doute blanche et donc difficile moralement.