Evan Fournier : « Orlando mise beaucoup sur moi… mais j’aime cette pression »

Les héros de Madrid sont de retour au bercail… et ils n’ont pas chômé. Passés hier par les Champs Elysées et l’Adidas Store, les Bleus ont ensuite enchaîné avec une apparition au Grand Journal de Canal Plus. Ce matin, on les a retrouvés (pour le trio Batum – Pietrus – Fournier) sur le plateau de l’Expresso sur Bein Sport.

Justement, Evan a accepté de répondre à nos questions hier. Comme Rudy Gobert, il est ravi de sa première campagne sous la tunique tricolore mais il est aussi impatient de se lancer dans le prochain défi de sa jeune carrière : percer chez le Magic d’Orlando. 

Evan, comment as-tu vécu ta première compétition internationale avec les A, avec le soutien des fans français ? 

Disons que plus on montait dans la compétition, plus on sentait l’engouement autour de l’équipe car il y avait quand même des fans présents en Espagne. On a été bien soutenu pendant toute la Coupe du monde, ça fait très plaisir.

Tu avais été coupé l’an passé avant d’aller à l’Euro mais cette année, Vincent Collet a même vanté ta mentalité, comment tu expliques ce revirement ? 

J’essaie de revenir meilleur chaque année. Je continue d’apprendre. J’ai eu un peu de mal au début de la compétition car mes tirs ne rentraient pas mais j’ai continué à bosser et à prendre mes tirs. Il n’y a pas vraiment eu de déclic en fait car j’ai toujours gardé confiance en moi. J’étais persuadé que la chance allait finir par me sourire.

Après l’exploit contre l’Espagne, vous perdez face à la Serbie…

En première mi-temps, on n’a pas commencé le match comme on aurait dû le faire. On a fait une bonne deuxième mi-temps en réussissant même à revenir au score mais on n’a pas réussi à tenir après avoir couru derrière le score.

Tu as été un des premiers à regretter ce non-match, tu sentais vraiment que c’était possible ?

Ce n’est pas évident de se remettre après le match qu’on a réalisé face à l’Espagne. On avait eu trois jours pour préparer le match de l’Espagne, et là, on avait moins de 48h pour préparer celui de la Serbie. C’est clairement dommage parce qu’on sentait qu’il y avait la place de passer. Mais il a manqué trop d’éléments dans notre match pour qu’on y arrive.

Après le quart, vous êtes dans votre bulle ou l’engouement (et l’idée d’une finale) vous touche déjà ? 

Oui, c’est vrai que le lendemain, quand on lit la presse, c’est certain qu’on peut se laisser un peu emporter par tout ça. On a essayé de rester concentrés mais bon, on a raté notre première mi-temps et après c’était très compliqué de viser la victoire.

La médaille de bronze vient cependant adoucir la douleur et les regrets…

C’est quand même la meilleure performance de l’histoire. On aurait aimé jouer la finale contre les Etats-Unis parce que c’est un rêve. De se dire qu’on est passé si près, c’est vraiment dommage mais bon, on ne peut que se contenter de cette belle médaille qu’on est allé chercher avec le coeur. On a fait beaucoup d’efforts et la médaille vient les récompenser.

On évoque déjà le prochain Eurobasket qui aura lieu en France, l’occasion, tout le monde l’espère, de voir une « Dream Team » à la française avec tous les meilleurs joueurs devant le public français. 

C’est un peu la récompense pour la première génération, celle des vétérans, qui va enfin pouvoir jouer en France. Tous les joueurs s’entendent très bien ensemble, il y a une vraie bonne ambiance entre nous. On a un super groupe et j’espère qu’on sera les meilleurs possibles pour cette échéance.

Parlons un peu de ta saison à venir, tu nous en avais parlé en début de préparation. Le Magic va t’attendre au tournant après cette belle médaille.

Orlando mise beaucoup sur moi et j’espère que j’ai prouvé sur ce tournoi qu’ils avaient eu raison de le faire. Ça met un peu de pression sur mes épaules, mais c’est ce que j’aime… et c’est ce dont j’ai besoin pour avancer. C’est une situation très excitante avec beaucoup de jeunes. Je suis très content d’arriver là-bas et l’idée de grandir avec ce groupe me plaît bien. Ça devrait être une super expérience.

Propos recueillis à Paris