Derrick Favors, la saison de l’explosion ?

Avec 25 victoires et 57 défaites la saison passée, le Jazz a fini bonnet d’âne dans la conférence Ouest. Le coach, Tyrone Corbin, en a fait les frais en se faisant limoger mais la franchise de l’Utah a des arguments pour repartir de l’avant.

Outre notre immense liane Rudy Gobert et le colosse turc Enes Kanter, la raquette des Mormons compte dans ses rangs un certain Derrick Favors. 

Mis en couveuse par le Jazz

Débarqué dans la ligue à l’âge tendre de 19 ans (drafté en 3e choix en 2010), Favors a certes terminé dans le deuxième cinq des meilleurs rookies cette année-là mais il a également heurté le mur des débutants de plein fouet.

« C’était dur au début. » reconnait Derrick pour le Salt Lake Tribune. « Je ne savais pas si j’allais jouer et combien de temps j’allais jouer. Mais c’est une étape qu’il fallait que je traverse. Quand j’étais plus jeune, je voulais dunker sur tout le monde. Mais je sais que ce n’est pas possible tout le temps. »

Échangé en cours de saison au Jazz, Favors a d’abord joué les utilités derrière les starters des Nets (Brook Lopez et Kris Humphries) et ceux du Jazz (Al Jefferson, Paul Millsap)… mais son heure est arrivée !

Prolongé à Utah pour 49 millions sur 4 ans, l’ancien de Georgia Tech a trouvé une deuxième maison dans l’Utah.

« C’est la deuxième phase du processus pour Derrick. » explique Dennis Lindsey, le GM du Jazz. « On a été patient avec lui et il a poursuivi sa progression naturelle. Dans son cas, on ne peut pas nous taxer d’avoir brûlé les étapes. On est conscient de faire un gros investissement sur lui en le prolongeant mais Derrick a pris sa progression en main. »

Bien lancé après sa meilleure saison en carrière

Auteur de sa meilleure saison l’an passé, avec 13 points et 9 rebonds en 30 minutes de temps de jeu, Favors ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

A l’instar de son coéquipier Gordon Hayward qui est revenu du camp de Team USA plus confiant, l’ailier fort du Jazz a profité de l’été pour améliorer son jeu. Plus élancé après avoir perdu du poids, Favors a bossé d’arrache pied sur ses mouvements dos au panier ainsi que sur des réceptions – tirs en sortie de pose d’écran.

« Coacher Derrick, c’est une question de confiance. » ajoute Quin Snyder, le nouveau coach du Jazz. « Derrick sera le meilleur s’il fait partie d’un vrai projet d’équipe. C’est le genre de défis qu’il aime par-dessus tout : être un des leaders de l’équipe. »

Grand espoir du basket depuis ses débuts à Atlanta, en réalisant notamment un fantastique triplé Naismith Prep Player of the Year, Mr. Basketball USA et MVP du McDonald’s Challenge en 2009, Favors a toujours réussi à résister aux sirènes du succès. Et à Salt Lake City, il est effectivement tombé dans une situation idéale pour continuer à progresser dans un relatif anonymat.

A son aise dans la quiétude de l’Utah

« Ici, tout est calme. Je peux me concentrer sur mon jeu. Ma vie a toujours tourné autour de la famille quand j’étais gosse. J’ai toujours eu un cercle très solide autour de moi avec ma mère et ma grand-mère qui se sont toujours assurées que je ne prenais pas la grosse tête. Mes amis m’aident aussi à relativiser et tout ça m’aide énormément. Je ne suis pas un fêtard. Je ne l’ai jamais été. J’ai ma maison, j’ai ma fille. J’adore jouer pour le Jazz et j’adore l’Utah. »

Ça tombe bien : Derrick devrait y jouer, au moins, pour les quatre prochaines saisons ! En attendant de savoir s’il sera le digne héritier de Karl Malone sous la tunique du Jazz, Favors a trouvé la sérénité à SLC. Sachant qu’il n’a pas forcément eu une jeunesse facile avec un père (star du basket) absent, Derrick Favors se contente de faire son petit bout de chemin. Dans son coin.

Jusqu’à ce qu’il devienne All Star. Et là, il sera bien obligé de faire avec la célébrité !