La Coupe du Monde 2014 démarre samedi, en Espagne, et sera diffusée sur les chaînes du groupe Canal+. Pour le groupe B, qui jouera à Séville, dans le Palais Municipal des Sports de 7 200 places, le niveau est nettement moins relevé que dans le groupe A avec l’Argentine, la Croatie, la Grèce et Porto Rico comme prétendants aux huitièmes de finale.
CROATIE ****
LE JOUEUR À SUIVRE
Bojan Bogdanovic. Dans l’équipe croate, ce n’est pas le talent qui manque avec le pivot Tomic, l’ailier fort Saric ou la dernière pépite Hezonja. Mais pour cet opus 2014, c’est Bojan Bogdanovic qu’on attend au tournant. L’arrière shooteur va faire le grand saut vers la NBA l’an prochain et cette Coupe du Monde représente le parfait marche-pied pour arriver chez les Nets avec le vent dans le dos. Auteur de 17 points, il a ainsi été le seul croate à exister face à l’ogre ibérique en préparation…
FORCE
Une équipe dans la fleur de l’âge. Quatrièmes du dernier EuroBasket, les Croates arrivent avec un capital confiance intéressant. Battus par la France, la Serbie et l’Espagne, les hommes de Jasmin Repesa ont néanmoins su accrocher la Grèce et la Lituanie à leur tableau de chasse en préparation. Capable d’explosion offensive, la Croatie dispose d’une dose de talents offensifs rarement vus dans son histoire, sauf à la grande époque des Petrovic ou Kukoc. La génération Tomic – Ukic – Zoric approche la trentaine soit le parfait mélange entre expérience et jeunesse…
FAIBLESSE
Une inconstance chronique. Souvent dépendante de son adresse extérieure, la Croatie a historiquement tendance à exploser en plein vol. Lors du dernier Mondial en 2010, les Croates avaient ainsi terminé loin du compte à la quatorzième place… et n’avaient pas fait mieux pour l’EuroBasket l’année suivante avec une difficile treizième place. Espérons que leur bon résultat en Slovénie l’an passé leur aura inculqué l’importance des valeurs mentales.
EFFECTIF
Meneurs : Oliver Lafayette, Roko Ukic
Extérieurs : Luka Babic, Bojan Bogdanovic, Mario Hezonja, Krunoslav Simon
Intérieurs : Luksa Andric, Miro Bilan, Mario Delas, Damir Markota, Damjan Rudez, Dario Saric, Ante Tomic, Luka Zoric
LE BILAN EN PRÉPARATION
40%
2 victoires – 3 défaites
380 points marqués
393 points encaissés
-13
RÉSULTAT AU DERNIER MONDIAL
Huitièmes de finale – Battu par la Serbie
Quatorzième place
ARGENTINE ***
LE JOUEUR À SUIVRE
Luis Scola. Sans Manu Ginobili qui a dû renoncer à la compétition à cause d’une blessure pas totalement guérie (non sans avoir pensé à braver l’autorité de sa franchise des Spurs), Luis Scola sera le leader de l’Albiceleste. À la peine toute l’année chez les Pacers, l’intérieur argentin aura certainement à cœur de prouver, sur la scène FIBA où il a toujours brillé, qu’il n’est pas complètement cramé. Avec son jeu tout en feintes et en finesse, Luis Scola devrait retrouver la joie de jouer avec ses compatriotes.
FORCE
Un collectif magistral. Les Argentins affichent une moyenne d’âge de 28 ans mais ça fait quasiment une décennie qu’on retrouve les Prigioni (37 ans), Scola (34 ans), Nocioni (34 ans), Herrmann (35 ans), et Gutierrez (36 ans). L’ossature de l’équipe consiste en fait en un mélange de deux générations mais ses tauliers ont déjà fait leurs preuves au niveau international avec une médaille d’argent au Mondial 2002 puis la consécration avec l’or olympique en 2004 à Athènes.
FAIBLESSE
Sans Manu, point de salut ? L’absence sur blessure de Manu Ginobili est un vrai coup de poignard pour l’Albiceleste. Avec lui, le podium était envisageable. Sans lui (et dans une moindre mesure sans Carlos Delfino), les Argentins ne peuvent qu’espérer jouer les trouble-fêtes. Espérons au moins que leur jeu collectif à haut risque puisse à nouveau s’exprimer sur la scène mondiale. Avec un petit pincement particulier pour l’ancien Bobcat, Walter Herrmann, qui revient en sélection après une absence de 8 ans…
EFFECTIF
Meneurs : Facundo Campazzo, Nicolas Laprovittola, Pablo Prigioni
Extérieurs : Leo Gutierrez, Walter Herrmann, Marcos Mata, Selem Safar
Intérieurs : Matias Bortolin, Marcos Delia, Tayavek Gallizzi, Andrès Nocioni, Luis Scola
LE BILAN EN PRÉPARATION
50%
4 victoires – 4 défaites
622 points marqués
636 points encaissés
-14
RÉSULTAT AU DERNIER MONDIAL
Quarts de finale – Battu par la Lituanie
Cinquième place
GRÈCE ***
LE JOUEUR À SUIVRE
Giannis Antetokounmpo. Sans leur leader Vassilis Spanoulis, la Grèce débarque en Espagne sans aucune certitude avec un groupe relativement renouvelé. Et en première ligne, on retrouve « The Greek Freak », Antetokounmpo, qui va faire ses grands débuts dans une compétition FIBA. Et on attend impatiemment de voir ce que l’ailier des Bucks va pouvoir donner dans un tel contexte. Sa vitesse (pour sa taille) et ses longs bras devraient faire des miracles.
FORCE
Une défense à l’étouffée. C’est un grand classique du basket grec. Malgré trois défaites en huit matchs de préparation, les coéquipiers du totem Bourousis n’ont encaissé que 70 points de moyenne, tenant même la Turquie à un rikiki total de 56 points lors de leur double confrontation. Toujours en aide collective et bien servie par une troupe de vétérans du circuit Euroligue, la troupe hellène reste un des fleurons défensifs du basket mondial.
FAIBLESSE
Un manque de shooteurs. Avec Antetokounmpo et Papanikolaou, les grecs disposent certes d’arguments pour s’essayer au jeu rapide mais leur tradition est plutôt de poser un tempo plus lent et jouer sur demi-terrain. Dans ce contexte, il faut avoir des shooteurs de loin. Or, sans Spanoulis, la Grèce semble un peu à court d’artificiers. Il y a bien Zisis, Printezis voire Mantzaris mais sans spécialiste du domaine, la sélection de coach Kastikaris s’expose à de grands dangers.
EFFECTIF
Meneurs : Nick Calathes, Vaggelis Mantzaris, Kostas Sloukas
Extérieurs : Giannis Antetokounmpo, Vlantimir Giankovits, Kostas Papanikolaou, Kostas Vasileiadis, Nikos Zisis
Intérieurs : Giannis Bourousis, Andrea Glyniadakis, Kostas Kaimakoglou, Georgios Printezis
LE BILAN EN PRÉPARATION
62%
5 victoires – 3 défaites
592 points marqués
563 points encaissés
+29
RÉSULTAT AU DERNIER MONDIAL
Huitièmes de finale – Battu par l’Espagne
Dixième place
PORTO RICO ***
LE JOUEUR À SUIVRE
JJ Barea. Le feu follet des Wolves n’est plus aussi coté qu’à sa sortie des finales NBA avec les Mavericks mais son talent offensif est indéniable. Toujours en mouvement pour crosser son adversaire direct et décocher ses « tear drops » dans les failles de la défense, Barea demeure la menace n°1 de la sélection porto ricaine.
FORCE
Une doublette de meneurs NBA. Avec Carlos Arroyo et JJ Barea, Porto Rico est effectivement riche en talent sur le poste de meneur. Deux joueurs à dimension NBA tiennent le poste et ça marche plutôt bien pour eux… quand les tentatives extérieures trouvent la mire ! Face à l’Argentine qu’ils ont battu en préparation, Barea (17 points, 9 passes… mais aussi 6 balles perdues) et Arroyo (11 points, 5 rebonds) ont été les principaux artisans de la victoire. Capables de mettre le feu dans n’importe quelle défense, les deux lutins peuvent qualifier leur équipe pour les huitièmes de finale.
FAIBLESSE
Un secteur intérieur très limité. Daniel Santiago est un historique de sa sélection du haut de ses 38 printemps mais la relève tarde à reprendre le flambeau derrière l’intérieur à goggles. Ricky Sanchez a été le pivot titulaire pendant l’essentiel de la préparation et il a fait le boulot avec ses moyens mais ça reste très limité. Souvent dominés aux rebonds, les Porto-Ricains vont certainement manger chaud face aux Croates ou aux Grecs.
EFFECTIF
Meneurs : Carlos Arroyo, Jose Barea
Extérieurs : Renaldo Balkman, Alex Franklin, David Huertas, Carlos Rivera
Intérieurs : Ramon Clemente, Jorge Bryan Diaz, Alexander Galindo, Ricky Sanchez, Daniel Santiago
LE BILAN EN PRÉPARATION
56%
5 victoires – 4 défaites
730 points marqués
692 points encaissés
+38
RÉSULTAT AU DERNIER MONDIAL
Eliminé en poule
PHILIPPINES *
LE JOUEUR À SUIVRE
Andray Blatche. Le choix n’a pas été très compliqué… Seul joueur référencé, Blatche joue les mercenaires de luxe pour l’archipel asiatique. L’ancien intérieur des Nets est effectivement (et de loin) l’option numéro 1 de son équipe, n’hésitant pas à tirer sur la gâchette comme face à la France où il a tiré 17 fois (pour 5 réussites seulement). Cela dit, sa taille et sa mobilité devraient lui permettre de faire quelques cartons.
FORCE
Des shooteurs inconscients. Avec 1m91 de taille moyenne (et 6 joueurs sous le mètre 90), sachant que cette dernière a largement (et artificiellement) été gonflée par l’arrivée de Blatche (2m10), les Philippins sont probablement l’une des équipes les plus petites du tournoi mondial. Mais ils ne sont pas timides au moment de dégainer. Dalistan, Alapag ou encore Chan sont de sacrés pistoleros pour peu qu’on leur laisse le temps de poser leurs empreintes derrière l’arc.
FAIBLESSE
Un effectif de Nationale 2. N’ayant plus participé aux JO depuis 1972 et au Mondial depuis 1978, les Philippines seront en Espagne pour découvrir le haut niveau. Oui car on ne peut pas dire que le championnat philippin soit vraiment très relevé. Quand on voit la dégaine de Ranidel de Ocampo (plus de 100kg et sous les 2m), on peut se dire que le niveau général de l’effectif n’est pas à la hauteur d’une grande compétition internationale.
EFFECTIF
Meneurs : Jim Alapag, Lewis Tenorio, Jayson William
Extérieurs : Gary David, Ranidel De Ocampo, Gabe Norwood, Jeffrei Chan, Paul Dalistan Lee
Intérieurs : Japeth Aguilar, Andray Blatche, June Mar Fajardo, Jean Marc Pingris
LE BILAN EN PRÉPARATION
46%
6 victoires – 7 défaites
928 points marqués
1007 points encaissés
-79
RÉSULTAT AU DERNIER MONDIAL
Non qualifié
SÉNÉGAL *
LE JOUEUR À SUIVRE
Gorgui Dieng. Auteur de 12 points et 11 rebonds contre l’Espagne, l’intérieur des Wolves est, avec le parisien Maleye N’Doye, l’arme offensive principale de son équipe. Encore frustre en attaque, l’ancien de Louisville peut d’ores et déjà dominer ses adversaires directs par sa puissance physique et son activité sous les panneaux. Pour sa première participation à une Coupe du Monde, Dieng devrait cependant souffrir du changement d’arbitrage (comme tant de pivots).
FORCE
Des grands gabarits. Avec 2m02 de moyenne sous la toise, le Sénégal présente un des effectifs les plus grands de la compétition. Mais sans maîtrise, la puissance n’est rien nous dit le slogan. Et le fait est, les Sénégalais ne se servent pas nécessairement à bon escient de leur avantage physique, avec moult fautes et mauvais choix à la clé.
FAIBLESSE
Une attaque des plus brouillonnes. 58 points : c’est la moyenne de points marqués par la sélection sénégalaise en préparation. Ecopant de deux « fessées » face à l’Espagne (-39) et la République Dominicaine (-36), les hommes de Cheikh Sarr ne sont clairement pas des grands fans des systèmes travaillés sur ardoise. Affichant des pourcentages de réussite souvent proches de la catastrophe, les Sénégalais sont brouillons et balancent souvent des shoots désespérés.
EFFECTIF
Meneurs : Xane D’Almeida, Mamadou N’Doye, Thierno Niang
Extérieurs : Mohamet Diop, Mouhammad Faye, Maleye N’Doye, Djibril Thiam
Intérieurs : Abdou Badji, Gorgui Dieng, Hamady N’Diaye, Maurice Daly N’Dour, Ibrahima Thomas
LE BILAN EN PRÉPARATION
25%
1 victoire – 3 défaites
231 points marqués
315 points encaissés
-84
RÉSULTAT AU DERNIER MONDIAL
Non qualifié
CALENDRIER
30 août (12h30) : Croatie – Philippines
30 août (17h30) : Porto Rico – Argentine
30 août (20h) : Grèce – Sénégal
31 août (13h30) : Argentine – Croatie
31 août (17h30) : Porto Rico – Sénégal
31 août (20h) : Grèce – Philippines
1er septembre (12h30) : Sénégal – Croatie
1er septembre (17h30) : Argentine – Philippines
1er septembre (20h) : Grèce – Porto Rico
3 septembre (13h30) : Philippines – Porto Rico
3 septembre (17h30) : Argentine – Sénégal
3 septembre (20h) : Grèce – Croatie
4 septembre (14h) : Philippines – Sénégal
4 septembre (18h) : Croatie – Porto Rico
4 septembre (22h) : Grèce – Argentine
QUALIFICATION
Les quatre premiers se qualifient pour les huitièmes de finale, où ils croiseront à Madrid avec le groupe A (Espagne, France, Brésil, Serbie…). Si deux équipes sont à égalité de points, c’est la résultat de la confrontation directe qui détermine la place des deux équipes. Si trois équipes sont à égalité, les équipes sont classées par la différence points marqués / points encaissés lors des matches directs.
Enfin, si cela ne suffit pas, c’est la différence générale qui détermine l’ordre des qualifiés.