Gêné par de nombreux pépins physiques depuis quelques années, Dwyane Wade a dû modifier son jeu en conséquence et cette année prouve qu’il a, comme d’autres très grands avant lui, réussi ce pari.
Désormais incapable de baser son jeu sur la vitesse et les pénétrations, feu « Flash » a travaillé sur un jeu plus basé sur les fondamentaux et les feintes…
Par exemple, en 2010-11, lorsque LeBron James est arrivé, Wade tentait 1.9 dunk par match. Aujourd’hui, il est à moins de un par rencontre (0.9). Pareil pour les layups puisqu’il était à 6.8 tentatives par match en 2010-11, contre 4.7 désormais. Autre chiffre éloquent, il tente 5.7 shoots par match à moins d’un mètre du panier, soit 2.5 de moins qu’il y a trois ans.
Vous l’aurez compris, le jeu de Dwyane Wade a beaucoup changé ses dernières années et l’arrière du Heat avoue s’être inspiré de Sam Cassell, meneur et triple champion NBA, qui tournait encore à 18 points, 4 rebonds et 5.8 passes lors de son avant-dernière campagne en playoffs, à 36 ans.
« Je parle toujours de Sam Cassell. J’adorais sa façon de jouer comme un vieux monsieur. J’ai eu la chance de le voir jouer quand il était à Milwaukee. Il avait un de ces styles de jeu qui vous rend fou. Un style vraiment lent, » raconte-t-il au Palm Beach Post.
Pour ceux qui n’ont pas connu Sam Cassell, dites-vous que c’est un peu comme si Dwyane Wade faisait allusion aux Andre Miller, Tyreke Evans et autres Paul Pierce. Des faux lents qui ne décollent que très rarement leurs pieds du sol mais qui peuvent vous laisser sur place grâce à un dribble ou une feinte.
Sans oublier que Sam Cassell était l’un des meilleurs meneurs de jeu de sa génération.
« C’est comme ça que j’ai développé ma feinte de shoot. Je l’ai piquée à Sam Cassell. Les gars comme lui jouent à leur propre rythme, de manière très méthodique et d’un coup, boom, quelque chose se passe. C’est un peu comme ça que je joue. Mes coéquipiers me disent que je suis lent mais je bouge à mon propre rythme. »
Arrière le plus adroit de la ligue, Dwyane Wade n’a pas perdu en efficacité, bien au contraire. Face à Indiana, il tourne à 24.3 points à 62% au tir et c’est vrai qu’il donne l’impression de ne même pas forcer. Une impression confirmée par les propos de David West.
« Il joue de façon beaucoup trop confortable. On ne lui met pas assez la pression. Les gars sur le terrain doivent mieux le défendre et le sortir de sa zone de confort. Il règle ses shoots, prend son temps, on ne peut pas laisser faire ça. Il ne peut pas être aussi à l’aise qu’il l’a été jusqu’ici. »